XpertSea

À la rescousse de la pisciculture

« En 2050, on va être 10 milliards d’humains : il faut trouver un moyen de produire assez de nourriture, et la pisciculture durable est la solution. »

— Valérie Robitaille

LE CONCEPT

Un compteur de larves de poisson, de crevettes et de petits organismes marins, le XperCount 2, qui permet d’optimiser la production en pisciculture. De la taille d’un gros seau, surmonté d’un couvercle qui contient un écran tactile et les détecteurs, le XpertCount 2 permet d’obtenir un compte relativement précis des organismes, leur taille moyenne et la densité de biomasse. Les mesures prises sont ensuite téléchargées, par WiFi, sur le portail de l’entreprise XpertSea.

« Nous offrons aux producteurs de la planète un outil de gestion convivial qui leur permettra d’optimiser leurs opérations et d’accroître leur rendement », résume la vidéo de présentation.

LA CAUSE

Faute de données précises, tant sur le nombre d’animaux que sur la quantité de nourriture contenue dans l’eau, la pisciculture comporte d’importantes pertes, parfois de l’ordre de 50 % de la production. Depuis 2012, XpertSea a vendu près d’une centaine de prototypes de son appareil dans une vingtaine de pays, notamment pour la culture de crevettes au Viêtnam, qui permettent de diminuer considérablement ces pertes.

D’ici la fin du mois de février, son appareil produit en série, le XpertCount 2, sera lancé sur le marché au coût d’environ 5000 $US. « On veut se concentrer sur l'Asie et la pisciculture de crevettes : c'est une industrie de production alimentaire qui croît à un rythme incroyable, précise la PDG de XpertSea, Valérie Robitaille. Notre mission est de les aider. Élever un bœuf, ce n'est pas durable. La pisciculture, oui. » Faute de comptage précis, on peut difficilement évaluer la nourriture nécessaire. « C’est crucial. Si elle est insuffisante, les organismes ne grandiront pas bien. »

Le XpertCount 2 permet en outre d’assurer aux acheteurs qu’on leur a bien livré le nombre promis de larves. Enfin, il permet de réduire le recours aux antibiotiques, source de controverse puisqu’ils affectent les milieux marins où on pratique la pisciculture.

LES MOYENS

Avec 16 employés à temps plein, la petite entreprise de Québec s’apprête à accélérer la cadence. Après quatre ans de production pratiquement artisanale, les clients se bousculent à ses portes pour obtenir son appareil, que l’on a choisi à dessein d’offrir à un prix abordable. Pratiquement tout le marché du XpertCount « est destiné à l’exportation dans les pays en voie de développement ». 

« Si on met ça trop cher, nos clients ne pourront pas optimiser leur production s’ils ont besoin de plusieurs appareils », indique Mme Robitaille. La composante humanitaire de son entreprise, la jeune PDG y croit, « c’est vraiment important, et beaucoup de nos employés aussi y tiennent, c’est vraiment avec cœur qu’on s’est lancé là-dedans ».

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