Critique

Une envolée exaltée

En attendant Bojangles

Olivier Bourdeaut

Finitude

160 pages

3 étoiles et demie

On plonge dans ce premier roman surprenant aussi rapidement qu’on en sort, avec la sensation d’avoir absorbé une grande bouffée d’air frais. Dans cette « famille de cinglés », on ne prend jamais rien au sérieux : les parents dansent partout, tout le temps, sur le même air de Nina Simone (Mr. Bojangles), font la fête quotidiennement et cessent même d’envoyer leur fils à l’école lorsque celle-ci devient trop contraignante. Et pour couronner le tout, ils possèdent une grue de Numidie ramenée d’Afrique en guise d’animal de compagnie. Cette comédie tragique raconte la folie autrement, à travers le regard amusé d’un jeune garçon sur les excentricités de sa mère. Tous les jours, il lui invente des journées imaginaires puisqu’elle ne supporte ni tracas ni tristesse, alors que son père se prête au jeu, par amour pour sa famille. Mais la réalité finit par les rattraper et le rideau doit tomber sur cette satire de vie qui se rit de toutes les conventions. Peut-être sommes-nous seulement un peu déçus, en refermant le livre, que l’aventure se soit terminée aussi promptement. Car il s’agit définitivement d’une charmante découverte qui place ce jeune auteur français, adulé par la critique en France, parmi les noms à avoir à l’œil. — Laila Maalouf, La Presse

En attendant Bojangles

Extrait

« À l’école, rien ne s’était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l’envers. Il valait mieux faire comme ça pour l’intérêt général, et surtout pour le mien. À l’école, ma mère avait toujours le même prénom, Mademoiselle Superfétatoire n’existait plus, l’Ordure n’était pas sénateur, Mister Bojangles n’était qu’un bête disque qui tournait comme tous les disques… »

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