Mon clin d'œil 

Si ça continue, La Guerre des étoiles va manquer d’étoiles.

Opinion

Il est urgent de renouveler le plan de lutte contre l’intimidation

M. Philippe Couillard, premier ministre du Québec,

Cet automne, le Québec a traversé une vague historique de dénonciations d’agressions sexuelles et de harcèlement dans le milieu artistique. Durant les dernières semaines, l’actualité nous a rappelé à plusieurs reprises que nous avions besoin de multiplier les actions pour prévenir la violence et l’intimidation dans nos écoles. Et que dire des nombreuses autres situations d’intimidation qui ne sont pas médiatisées, telles celles vécues par des aînés dans des milieux de vie collectifs.

Le sondage CROP-Fondation Jasmin Roy 2017 sur les réalités LGBT a révélé que les Québécoises et les Québécois se disent davantage en contact avec des personnes issues des communautés LGBT (70 %) que les autres Canadiennes et Canadiens (51%). Cependant, le pourcentage s’inverse lorsqu’il s’agit d’une personne de confession religieuse ou ayant une couleur de peau différente de la leur. Nous devons donc améliorer la communication avec la diversité culturelle. 

Toujours selon le même sondage, 75 % des gens issus des communautés LGBT disent avoir déjà été victimes d’intimidation, de menaces ou de commentaires blessants ou désobligeants.

Déjà, en 2015, un sondage CROP-Institut Pacifique avait révélé qu’un adulte sur deux rapportait avoir vécu de l’intimidation et que 25 % des Québécoises et Québécois vivent des situations de conflit et de violence dans les milieux de travail. Le milieu sportif n’y échappe pas non plus : plus de 76% des athlètes ont vécu des situations d’intimidation et de violence (Gendron et Al. – 2011).

Notre société doit faire la promotion des rapports égalitaires hommes-femmes dès la petite enfance, et ce, dans tous les milieux de vie.

Plusieurs comportements d’inconduites et d’agressions sexuelles survenus au cours des dernières années nous démontrent l’importance de créer des relations saines entre les genres. Des rapports empreints de violence ou d’intimidation laissent des traces tout au long du parcours de vie si les personnes violentées ou intimidées sont peu ou mal accompagnées.

Un plan à renouveler

Nous vous demandons donc de renouveler le plan trimestriel d’action concerté de lutte contre l’intimidation du gouvernement du Québec avant le déclenchement des prochaines élections. Le thème de ce prochain plan d’action concerté devra s’ancrer dans une démarche plus positive en mettant de l’avant « les saines habitudes de vie émotionnelles et relationnelles », qui doivent désormais, et plus que jamais, s’inscrire dans le spectre des saines habitudes de vie avec la saine alimentation et l’activité physique. 

Nous vous demandons d’élargir l’approche prônée par votre gouvernement. Ainsi, au lieu de lutter « contre » la violence et l’intimidation, nous vous recommandons une approche positive axée sur « la création de milieux de vie positifs, bienveillants et bientraitants ».

Rappelons-nous qu’à une certaine époque, le Québec parlait de « décrochage scolaire » et que maintenant, nous abordons le sujet positivement en mentionnant la « persévérance scolaire ».

Merci de considérer notre demande. Nous restons disponibles pour collaborer sur le prochain plan d’action concerté de lutte contre l’intimidation du gouvernement du Québec.

Shirlane Day, directrice générale de l’Institut Pacifique, partenaire émérite de la lutte contre l’intimidation ; Marguerite Blais, Ph. D., ex-ministre responsable des Aînés ; François Courcy, Ph. D., psy., CRHA, professeur titulaire Université de Sherbrooke, département de psychologie ; Marie Beaulieu, Ph. D. MSRC/FRSC, Titulaire, Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées, professeure titulaire, École de travail social, Université de Sherbrooke ; Me Donald Riendeau, directeur général et cofondateur, Institut de la confiance dans les organisations ; Miguel M. Terradas, Ph. D., psychologue clinicien, professeur agrégé, département de psychologie, Université de Sherbrooke ; Me Johara Obaid, avocate, vice-président de l’association Racines ; Jérôme Gaudreault, directeur général, Association québécoise de prévention du suicide

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.