La techno au boulot

Des erreurs qui coûtent cher

En plus de protéger leurs données adéquatement, les propriétaires de PME et les travailleurs autonomes doivent bien maîtriser les outils numériques qu’ils utilisent. Faire fi du monde techno peut s’avérer très coûteux

« La plus grande erreur des PME est de penser que les pirates ne s’intéressent pas à elles », raconte Yves Lepage, directeur, conseils en sécurité de l’information, chez In Fidem.

Pourtant, 40 % des attaques informatiques visent les PME, explique-t-il. Et le réveil est dur lorsque les failles sont exploitées.

Un pirate peut, par exemple, accéder à la boîte de courriels du patron. Il écrit ensuite à l’institution financière de la PME en question pour lui demander de transférer 20 000 $ vers un supposé nouveau client en Indonésie, puis empocher l’argent, illustre M. Lepage.

Le subterfuge fonctionne souvent puisque les banques communiquent fréquemment par courriel avec les PME.

Dans des cas semblables, l’entreprise est souvent remboursée par la banque. « Mais pour plusieurs PME, 20 000 $, c’est le flux de trésorerie. Elles pourraient être incapables de payer leurs employés cette semaine-là », remarque Yves Lepage.

Pour éviter ce genre de problème, il faut avoir des mots de passe complexes. Il faut aussi installer un logiciel pare-feu ou faire affaire avec un fournisseur internet qui offre un pare-feu intégré au modem.

SAUVEGARDER SES DONNÉES

Une autre erreur est d’éviter de faire des copies de sauvegarde de ses données clients, de sa comptabilité… et de ses produits.

Cet élément est particulièrement crucial pour ceux dont le fonds de commerce est l’information. On pense par exemple aux traducteurs, photographes, concepteurs de site web et autres professionnels créant des produits qui vivent uniquement sur disque dur.

Dans ce domaine, les petites entreprises traînent toujours la patte. Moins de la moitié d’entre elles font des copies régulières des données essentielles à leurs opérations, en comparaison de 89 % des firmes de 100 employés ou plus, illustrent des chiffres de Statistique Canada.

« On peut sauvegarder quotidiennement certaines données sur un disque dur, puis on le débranche pour éviter qu’un pirate y ait accès. On fait ensuite une copie de sauvegarde intégrale chaque mois sur un autre disque et on le dépose dans un coffret de sûreté à la banque », conseille M. Lepage.

Les services de copies de sauvegarde dans le nuage, comme Backblaze, sont une option intéressante, relativement facile à mettre en place et peu coûteuse.

PRÉSENCE SUR LE WEB

La promotion présente un autre défi techno. Les petites firmes, par exemple, sont peu présentes sur l’internet. Au pays, plus de 57 % des petites entreprises n’ont pas encore de site web, selon Statistique Canada. « Ça, c’est un autre gros problème », estime Benoît Duguay, professeur spécialisé en communications et en technologies à l’UQAM. Avoir un site n’est toutefois pas un gage de réussite.

« Si les mises à jour sont rares, c’est quasiment pire que d’être absent du web », ajoute-t-il.

Les médias sociaux comportent aussi leurs risques. « On a déjà vu des firmes payer des faux clients pour publier du contenu en leur faveur, mais on l’a découvert par la suite. C’est presque du suicide, on perd sa crédibilité. »

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