Opinion : Projet pilote sur Camillien-Houde

Un peu de respect pour les cyclistes

Je ne comprendrai jamais. Je ne comprendrai jamais qu’un changement indispensable, tel que réduire la circulation sur la voie Camillien-Houde, crée autant de polémiques et de tensions.

Jeudi dernier, le mémorial de mon défunt ami Clément Ouimet a été vandalisé. Les semaines qui ont précédé cet horrible événement m’ont complètement jetée au sol. Une pétition pour empêcher que le mont Royal devienne un vrai parc, sécuritaire ? Vraiment ? Est-ce si terrible de passer par le chemin de la Côte-Sainte-Catherine pour un automobiliste ?

J’ai lu des commentaires atroces sous les articles de journaux et sur les réseaux sociaux. Des gens disent que les cyclistes sont des moins que rien. Qu’ils roulent tout croche. Qu’ils ne respectent jamais – parce qu’on le sait, tous les cyclistes sont à mettre dans le même panier – les feux de signalisation, ni les arrêts. Qu’ils n’ont pas leur place sur les routes. Pourtant, ils sont humains comme tous les autres.

Aujourd’hui, je suis triste et fâchée. Je parle ici au nom de tous mes amis cyclistes, ceux que je connais de près ou de loin : nous existons !

Nous nous battrons pour notre sécurité. Nous prendrons notre place sur les routes et dans les rues. C’est indubitable.

Le chemin Camillien-Houde est non seulement un lieu d’entraînement, mais aussi un lieu de regroupement, de rencontres, d’encouragements et de souvenirs. Depuis le 4 octobre 2017, justement, on y a tous un souvenir en commun. Il est gravé dans la côte. Dans le béton. J’appréhende maintenant les prochains mois avec une fébrilité plus que palpable.

Une pensée pour Clément

L’arrivée du printemps, les entraînements sur la montagne et les émotions fortes qui m’accompagneront chaque fois que je passerai devant le vélo blanc de Clément. C’est inévitable, j’aurai toujours et sans exception une pensée pour lui, et je sais qu’il m’aidera à surmonter ma peur d’affronter les rues de Montréal.

Il faut faire vite. Il faut sécuriser Camillien-Houde. Il faut sécuriser le mont Royal et ses abords. Le parc est important, les humains sont importants, piétons comme cyclistes. Mme Plante, étant moi-même cycliste et connaissant par cœur le mont Royal, j’ai confiance en votre projet pilote.

J’en ai assez de me crisper sur mon vélo chaque fois que j’entame cette fameuse côte et que les voitures me frôlent à des vitesses dépassant de loin celle permise.

J’ai des attentes et j’ai espoir qu’elles seront remplies. Non seulement pour montrer que les cyclistes sont pris au sérieux, mais aussi pour respecter l’essence même de ce qu’est un parc, un vrai. Pour démontrer que la sécurité de chaque personne qui passera désormais par le cœur de Montréal est réellement prise en considération.

Les choses doivent changer, pour le mieux et pour des raisons évidentes.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.