Personnalité de la semaine

Yves Joanette

Le 25 février dernier, il a été élu président du Conseil mondial de lutte contre la démence. Le Dr Yves Joanette est notre personnalité de la semaine.

On estime qu’il y a dans le monde 47 millions de personnes atteintes de démence. En 2050, elles seront près de trois fois plus nombreuses. C’est pourquoi la démence est considérée comme le principal défi de santé publique pour la planète par l’Organisation mondiale de la santé.

« La démence est l’affection clinique, le signe d’une perte progressive des habiletés cognitives, explique le Dr Joanette. La maladie d’Alzheimer est responsable de 55 à 60 % des cas de démence, mais d’autres maladies neurodégénératives sont aussi en cause, et le premier facteur de risque, c’est l’âge. Si l’on demande aux gens de quoi ils ont le plus peur en vieillissant, dans tous les sondages, la plupart répondent qu’ils ont peur de perdre la tête.

« Or, la recherche nous démontre que les maladies qui causent la démence commencent de 20 à 25 ans plus tôt dans le cerveau. Cela veut dire que si on fait des efforts, on pourrait développer des moyens de mieux prévenir la démence. »

— Le Dr Yves Joanette

En 2013, le premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, alors qu’il était président du G8, a décidé de créer le Conseil mondial de lutte contre la démence pour faire faire à ce défi colossal. Aujourd’hui, 93 pays se sont engagés à lutter ensemble contre ce fléau. Yves Joanette est le nouveau président de ce conseil depuis février, un mandat d’au moins un an.

« Le Conseil est là pour accélérer les efforts entre les gouvernements, l’industrie, les chercheurs, dans le but de trouver des solutions pour diminuer le rythme de développement de la démence. Un autre aspect de nos efforts concerne la prise en charge et les services offerts aux personnes atteintes, et aussi de nous assurer que la population est mieux informée sur les moyens de prévention. »

Cette élection au Conseil mondial de lutte contre la démence est une suite logique dans la carrière du Dr Joanette, puisqu’il a déjà occupé divers postes importants en gestion de la recherche. Il est aujourd’hui directeur scientifique de l’Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du Canada depuis 2011.

Dans le passé, il a également été directeur du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), président-directeur général du Fonds de la recherche en santé du Québec et président de son Conseil d’administration. Natif de Montréal, il a fait ses études à l’Université de Montréal, où il enseigne également depuis 1992.

« Au cours de ma carrière, j’ai toujours trouvé les liens internationaux extrêmement importants, dit-il. Dans le cadre de mes postes précédents, par exemple au Fonds de la recherche en santé du Québec, j’ai fait partie de ceux qui ont contribué à faire du Canada le membre de grands réseaux internationaux, notamment de réseaux établis en Europe. J’en suis fier parce que nos chercheurs, maintenant, sont mieux à même de collaborer avec leurs collègues d’autres pays. Les défis en ce qui concerne le cerveau et le vieillissement sont tellement grands que personne ne peut trouver la solution seul. Ce travail de collaboration entre pays est fondamental. »

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