FRANÇOIS-XAVIER GARNEAU : UNE HISTOIRE EN QUELQUES DATES

1809 

François-Xavier Garneau naît à Québec le 15 juin, dans une famille modeste.

1825 

Il entre comme clerc dans l’étude d'Archibald Campbell.

1830 

Après cinq années de cléricature, il reçoit sa commission de notaire.

1831 

Il s’embarque pour Londres, où il devient le secrétaire du député Denis Benjamin Viger, délégué par la Chambre d’assemblée en Angleterre. Il s’initie ainsi à la politique canadienne et britannique.

1833 

De retour à Québec, il fait publier quelques poèmes, souvent d’inspiration patriotique. L’année suivante, il commence à travailler comme notaire.

1835 

Il épouse Marie-Esther Bilodeau, avec qui il aura 10 enfants.

1844 

Il obtient l’emploi de greffier de la Cité de Québec. Voulant faire mentir Lord Durham, selon lequel le Canada français n’avait ni histoire ni littérature, il se lance à la même époque dans la rédaction d’une Histoire du Canada.

1845 

Parution du premier volume de l'Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, qui couvre les origines de la Nouvelle-France jusqu’en 1701. Les deux volumes suivants paraîtront en 1846 et 1849.

1852

Deuxième édition de l’Histoire du Canada. La troisième édition paraîtra en 1859.

1860

La traduction anglaise de l’Histoire du Canada connaît un grand succès, et est rééditée en 1862, 1866 et 1876.

1864

Une santé déclinante le contraint à la retraite. Il emménage dans la maison que vient de faire construire Abraham Hamel, au 14, rue Saint-Flavien, à Québec.

1866

Dans la nuit du 2 au 3 février, François-Xavier Garneau décède, dans la chambre à coucher principale de la maison de la rue Saint-Flavien.

Patrimoine

Louis Garneau célèbre F.-X. Garneau

Il y a 150 ans aujourd’hui décédait le grand historien québécois.

Louis Garneau souligne le 150e anniversaire du décès de l’historien François-Xavier Garneau dans la maison François-Xavier Garneau, propriété de l’entreprise Louis Garneau.

Cette conjonction de Garneau n’est pas tout à fait une coïncidence.

François-Xavier Garneau s’est éteint il y a 150 ans aujourd’hui, le 3 février 1866, dans la maison qui porte maintenant son nom, rue Saint-Flavien, à Québec.

L’homme d’affaires Louis Garneau, président de l’entreprise homonyme, n’est pas à proprement parler un descendant du premier grand historien québécois, mais ils ont des ancêtres communs.

S’il avait entendu parler de l’historien durant ses études, Louis Garneau ne lui avait jamais porté un intérêt particulier. Jusqu’à ce qu’il apprenne, en 1998, que la maison où il a fini ses jours, vieille d’un siècle et demi, était en péril.

TU NE VAS PAS ACHETER ÇA ?

La maison victorienne a été construite entre 1862 et 1864 pour Abraham Hamel sur les plans du réputé architecte Joseph-Ferdinand Peachy, auteur notamment du Séminaire de Québec.

Premier occupant et locataire des lieux, François-Xavier Garneau y vivra les deux dernières années de sa vie. Il y préparera notamment la quatrième édition de sa monumentale Histoire du Canada.

Abraham Hamel occupera ensuite la maison pendant quelques années. Ses descendants la vendront à la famille Patry en 1916, qui la cédera à son tour en 1988 à Claude Doiron, amateur éclairé d’histoire et d’architecture. Celui-ci consacrera d’importantes sommes à lui redonner son lustre d’origine et la garnir de meubles d’époque.

Malheureusement, à mesure que la maison retrouvait son aplomb, sa situation financière prenait la direction inverse.

« M. Doiron a manqué de sous, décrit Louis Garneau. Dans Le Soleil, il y avait eu une page complète où il faisait un cri du cœur et il demandait de l’aide. »

Se sentant pris à partie, il a emmené sa conjointe visiter le sobre édifice, à l’austère façade de pierres de taille. « Elle m’a dit : tu ne vas pas acheter ça ? J’ai dit : non, non… »

Mais il pensait oui, oui.

« Je suis tombé en amour avec cette maison-là. Et il y avait le lien avec l’ancêtre. Tous les Garneau descendent de Louis Garneau, qui est arrivé en 1656. »

— Louis Garneau

En somme, Louis Garneau s’est senti tiré par les racines.

« M. Doiron m’a dit qu’il me laissait le contenu de la maison et les meubles si je poursuivais son œuvre. Il voulait faire un peu comme la maison de Victor Hugo à Paris, une maison-musée. »

« On n’a pas signé de contrat. Ç’a été ma parole. Et j’ai poursuivi son œuvre. »

LE SENS DE L’HISTOIRE

C’est son entreprise qui a fait l’acquisition. « C’était l’équivalent d’un petit bungalow en ville, et ça ne mettait pas en péril notre organisation », indique Louis Garneau.

« C’est certain que ça nous coûte peut-être 10 000 à 12 000 $ par année en entretien. Mais c’est notre part au patrimoine dans la ville de Québec. »

Pour cet entretien téléphonique, il est assis, avec le guide et historien Mario Lussier, dans un canapé qui date de 1920, face à un foyer au charbon dont l’entablement est gravé de l’inscription « Le foyer aux amis ».

« Si je n’avais pas acheté cette maison, les meubles auraient été vendus morceau par morceau à des antiquaires », soulève-t-il.

Il lui arrive d’emmener des clients américains ou étrangers visiter la maison, avant un repas d’affaires au restaurant. « On est toujours très fiers et ça fait des liens intéressants. »

Car l’homme d’affaires est aussi amateur d’histoire : « J’aime savoir d’où on vient, et ça aide à savoir où on s’en va. »

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