Personnalité de la semaine

Louise Champoux-Paillé

Lauréate d’un Prix du Gouverneur général du Canada, Louise Champoux-Paillé milite depuis plus de 25 ans afin d’accroître la représentation des femmes dans les instances de gouvernance des grandes entreprises.

Économiste, professeure, gestionnaire, militante et mentore, Louise Champoux-Paillé a réussi à développer pleinement son potentiel en accédant à des postes de direction dans nos grandes institutions. Un droit qu’elle exige pour toutes les femmes.

C’est la raison pour laquelle elle milite depuis plus de 25 ans pour élargir la place faite aux femmes dans les instances de gouvernance de nos entreprises. « La société québécoise ne peut pas se priver de 50 % de ses talents et de ses forces », affirme Louise Champoux-Paillé.

L’énergique dame vient d’ailleurs de recevoir un Prix du Gouverneur général du Canada pour « son engagement féminin ». Chaque année, cinq prix sont remis afin de commémorer l’« affaire personne » : cinq Canadiennes, en 1929, ont réussi à faire inclure les femmes dans la définition du mot « personne », leur donnant ainsi le droit de siéger au Sénat.

« C’est pour moi un très grand honneur de recevoir ce prix et aussi de rencontrer les autres lauréates qui se battent toutes pour la cause des femmes, avoue-t-elle. Puis en même temps, tu te dis que l’“affaire personne” a eu lieu en 1929, et que ce n’est pas très lointain. Ça fait seulement 85 ans. Il y a eu énormément de travail de fait, mais il en reste encore beaucoup. »

CHANGER L’ADN DES ENTREPRISES

Plusieurs voix s’élèvent pour demander aux gouvernements d’imposer des quotas afin de forcer les entreprises à recruter plus de femmes au sein des directions. Mais pour Mme Champoux-Paillé, la solution se trouve ailleurs. 

« Pour moi, ce n’est pas seulement une question de nombre, mais plutôt un changement de structure à faire dans l’ADN de nos organisations. »

— Louise Champoux-Paillé

Et pour que cette transformation s’opère, celle qui est aussi chevalière de l’Ordre national du Québec suggère à toutes les femmes influentes de s’impliquer activement dans des activités de mentorat, afin de favoriser le réseautage et d’outiller une nouvelle génération de femmes pour la direction. « Et les hommes doivent aussi collaborer à ce changement de valeurs au sein des entreprises », s’empresse-t-elle d’ajouter.

Titulaire d’une maîtrise en administration des affaires, puis d’une deuxième en muséologie, Mme Champoux-Paillé est aujourd’hui présidente du conseil d’administration du Cercle des administrateurs de sociétés certifiés. Elle est aussi chargée de cours en gouvernance à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et très active dans le milieu des arts et de la culture.

Louise Champoux-Paillé siège notamment à la Société du parc Jean-Drapeau, et elle est vice-présidente du conseil du comité de gouvernance du Musée du costume et du textile du Québec. La dame collabore également à Cravates Roses et Femmessor, des organismes qui promeuvent respectivement la parité hommes-femmes dans la gouvernance et l’entrepreneuriat féminin.

Louise Champoux-Paillé promet de poursuivre son engagement. « Je ne m’arrêterai probablement jamais, ajoute-t-elle. J’ai encore la passion, le feu sacré. Tant qu’on a ça en nous, il faut continuer. »

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