Seuls à Rome
Rome et intimité ne vont pas de pair pour quiconque a déjà mis les pieds dans la capitale italienne. Et pourtant, lors de ce séjour d’une semaine avec mon amoureux, j’ai eu l’impression qu’il n’y avait que nous dans la Ville éternelle.
« Vous allez passer une semaine complète à Rome, vous n’avez pas peur de vous ennuyer ? » Cette question, on me l’a posée plus d’une fois. À un point tel que j’ai remis en doute notre décision de ne pas voir du pays. Il aurait été facile de sauter dans un train ou de monter à bord d’un avion pour se rendre en Toscane, à Venise, à Milan… Mais nous voulions prendre notre temps, marcher longtemps, sentir le pouls de la ville et, surtout, prendre un apéro quotidien sur une terrasse.
Pour atteindre cet objectif, deux conditions s’imposaient : mettre le cap sur un seul endroit et… laisser notre fille derrière nous.
C’est ce que nous avons fait.
Bien sûr, pendant notre séjour, nous avons côtoyé un nombre incalculable de touristes qui se promenaient avec une carte de la ville à la main ou qui portaient fièrement leur poncho à l’effigie du Colisée sous les brèves averses.
Sans parler de la file interminable pour finalement entrer dans la chapelle Sixtine. Qu’à cela ne tienne, parce que du temps, nous en avions. Pas d’horaire. Pas d’obligation. Pas de routine. Nous avons erré au marché à Campo de’ Fiori, découvert les vertus du spritz à l’apéro, admiré longuement le paysage qui s’offrait à nous au sommet du Janicule, colline située sur la rive droite du Tibre, dans le quartier Trastevere…
Et que dire de ces repas de carbonara que nous avons savourés à 22 h, l’heure des adultes.
Il serait faux de prétendre que je suis sortie, pour ce voyage, des sentiers battus. Le Vatican, la fontaine de Trevi – en restauration –, le Colisée, les arancinis, la pizza figuraient tous sur notre programme. La destination, en soi, est accessible et ne figure évidemment pas sur la liste des lieux encore méconnus de la planète. Peu m’importait. Pour parler de voyage, il n’est pas nécessaire d’escalader le Kilimandjaro.
Même fréquentée par des hordes de touristes, Rome, par son histoire, son architecture et sa cuisine, mérite qu’on la visite et surtout que l’on s’y attarde, en bambochant tranquillement. Et pour ce rythme que nous avons pris, cette insouciance et cet abandon qui nous habitaient, nous avons en quelque sorte eu l’impression que nous étions seuls au monde. Ennuyant, une semaine à Rome ? Absolument pas.
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