Système de prévention des ruptures de canalisation

Montréal poursuit deux entreprises pour plus de 1 million

Un système qui devait aider la Ville de Montréal à prévenir les ruptures de canalisation accumule les ratés depuis trois ans. Plusieurs des localisateurs de fuites d’eau installés dans les conduites du centre-ville ont rouillé quelques mois à peine après leur installation.

L’administration Plante vient d’autoriser les avocats de la Ville de Montréal à intenter une poursuite contre deux entreprises lui ayant vendu ce système pour 1,2 million, Détection de fuites PGS inc. et Gutermann.

Aux prises avec des pertes de près de 200 millions de mètres cubes d’eau potable par année à cause de ses canalisations en ruine, Montréal avait annoncé en 2015 qu’elle installerait 700 appareils de détection des fuites sur son réseau de distribution d’eau situé au centre-ville.

Fabriqué en Allemagne par l’entreprise Gutermann et installé par PGS, une PME de Laval, l’équipement était fixé par aimants dans les conduites. Ce système devait permettre de localiser les fuites en détectant les sons dans les conduites grâce à un logiciel. À l’époque, Montréal avait vanté la précision de ces appareils, disant qu’ils pouvaient détecter les fuites à deux mètres près.

Voilà, « quelques mois après leur installation faite en 2016, un certain nombre de pré-localisateurs montraient déjà des signes de corrosion », peut-on lire dans un document rédigé par les avocats de la Ville de Montréal.

Cette défectuosité majeure serait due aux sels de déglaçage massivement utilisés l’hiver à Montréal et qui se retrouvent dans l’eau. Les localisateurs étant en aluminium plutôt qu’en acier inoxydable, ceux-ci se font rapidement gruger par la rouille.

« Il est clair que la durée de vie utile de 10 ans, requise par le contrat, ne sera jamais rencontrée », est-il inscrit au document rédigé par le contentieux de la Ville.

Une offre refusée

Jointe par La Presse, Sylvie Piché, adjointe et conjointe du propriétaire de Détection de fuites PGS inc., Pierre Goulet, a appris du même coup l’existence de la démarche de la Ville. Elle avance que M. Goulet et elle avaient été avisés du problème il y a plus d’un an et qu’ils avaient obtenu de leur fournisseur Gutermann qu’il remplace gratuitement les pièces défectueuses. Celui-ci était prêt à fournir de nouvelles pièces en acier inoxydable, en plus de prolonger la garantie de sept années supplémentaires, pour un total de 10 ans.

« C’était six ou sept mois avant que le contrat se termine [pour la garantie]. Notre fournisseur avait dit : “OK, renvoyez-nous ceux qui ne marchent pas. On va les remplacer.” […] Nous, on a l’impression qu’on a fait tout ce qu’on pouvait en tant que petit intermédiaire », dit Mme Piché.

La Ville de Montréal réfute ces allégations. « [Cette solution] n’a jamais été proposée à la Ville. Par ailleurs, aucune solution acceptable n’a été proposée par l’entreprise. La Ville est en droit d’obtenir un produit en conformité avec les performances attendues au devis et de faire valoir ses droits de se voir fournir un produit conforme aux conditions exigées », a répondu à La Presse une porte-parole, Gabrielle Fontaine-Giroux.

Mme Piché persiste : non seulement la Ville a refusé cette offre, elle a retenu le paiement final qu’elle devait lui remettre au terme du contrat, soit 5 %, et a empoché la garantie de 125 000 $ mise par son fournisseur, soutient-elle.

« C’est resté au point mort depuis ce temps-là. On se doutait bien que quelque chose se passerait. C’est sûr qu’on pourrait se défendre de ça, mais on ne voit pas comment on ferait. […] On a acheté l’équipement de Gutermann, et nous, on était responsables de la pose et tout a été bien posé. Notre partie du contrat était correcte. On avait d’ailleurs clairement dit à la Ville que ç’aurait dû être deux appels d’offres distincts dès le départ, mais ils ont refusé. »

« En raison de la judiciarisation du dossier, la Ville n’émettra pas d’autre commentaire », a conclu Mme Fontaine-Giroux concernant la poursuite.

La poursuite autorisée par le comité exécutif demandera la résolution du contrat et le remboursement, en plus de réclamer des dommages-intérêts. La somme finale qui sera réclamée n’a pas encore été fixée, mais les avocats évaluent qu’ils pourraient demander environ 1,1 million.

— Avec la collaboration de Raphaël Pirro, La Presse

Le bilinguisme montréalais intéresse les Américains

Une chercheuse de l’Université Concordia vient de recevoir 2 millions du gouvernement américain pour étudier avec un collègue de la prestigieuse Université Princeton le bilinguisme chez les enfants ayant des parents parlant deux langues maternelles différentes à Montréal et au New Jersey. Leur question : les circonstances socioéconomiques et la promotion du bilinguisme influent-elles sur la transmission de l’une ou l’autre langue parentale ?

Français et espagnol

Le Canada a deux langues officielles. Pas les États-Unis. Et les familles comptant un parent anglophone et un autre francophone à Montréal n’ont pas du tout le même profil socioéconomique que celles qui ont un parent anglophone et un autre hispanophone au New Jersey – ces dernières étant davantage marquées par l’immigration. « On veut vérifier si ces caractéristiques des parents et de la société ont un impact sur la transmission des deux langues dans les familles bilingues », explique Krista Byers-Heinlein, de l’Université Concordia, qui a obtenu des Instituts nationaux de la santé (NIH) des États-Unis un financement de 2 millions sur cinq ans avec un collègue de Princeton. Les chercheurs suivront deux groupes de 50 enfants de l’âge de 1 an jusqu’à 3 ans. Les enfants porteront notamment pendant quelques jours une enregistreuse. Ils seront évalués sur leur connaissance du langage par un oculomètre qui suit leurs yeux alors qu’ils voient des images décrites dans différentes langues.

La genèse

Mme Byers-Heinlein a rencontré son homologue Casey Lew-Williams, de Princeton, à une conférence de psychologie. « On s’est rendu compte qu’on avait le même projet de recherche, dit Mme Byers-Heinlein. On étudiait les enfants de 18 mois de foyers bilingues avec des enregistreuses et des oculomètres. Et on voulait voir s’ils comprenaient moins rapidement une phrase bilingue, comme “où est le dog” ou “where is the chien” plutôt qu’une phrase uniquement dans une langue. C’était bien le cas, à la fois dans mon étude publiée en 2017 dans la revue PNAS et dans l’étude de Princeton publiée un peu plus tard. On a décidé de voir s’il y avait des différences entre la transmission des langues dans ces foyers bilingues si on comparait le Québec et le New Jersey. »

Les mythes

Les deux spécialistes de psychologie pourront aussi valider une croyance répandue, mais jamais appuyée par des recherches. « Plusieurs personnes disent que dans un foyer bilingue, chaque parent doit parler à ses enfants dans sa langue maternelle pour ne pas mal enseigner l’autre langue, dit Mme Byers-Heinlein. Mais ça n’a jamais été démontré. On pourra aussi voir si les enfants s’attendent à ce qu’un parent parle seulement dans sa langue maternelle. Et si les conversations des parents entre eux, dans l’une ou l’autre langue, ont un impact. On postule que les enfants sont plus influencés par les conversations que leurs parents ont directement avec eux, mais on voudrait valider ça. » Qu’en est-il de l’évolution subséquente du bilinguisme des enfants ? « Les enfants vont continuer à parler une langue s’ils ont des amis qui parlent la même langue », précise Mme Byers-Heinlein.

18 %

Proportion des Canadiens qui parlent l’anglais et le français

44 %

Proportion des Québécois qui parlent l’anglais et le français

Source : Statistique Canada

Éric Salvail cité à procès pour agression sexuelle

Éric Salvail fera face à un procès pour agression sexuelle, harcèlement criminel et séquestration, a décidé un juge de la Cour du Québec, après avoir entendu les témoignages du plaignant et de quatre autres témoins.

« Monsieur Salvail, levez-vous. Avec la preuve entendue hier et aujourd’hui, j’en viens à la conclusion qu’il y a suffisamment de preuve pour citer Éric Salvail à procès », a déclaré le juge Pierre Labelle, alors que l’ex-animateur vedette se tenait devant lui dans la salle d’audience, hier matin au Centre judiciaire Gouin, dans le nord de l’île de Montréal.

L’accusé est resté silencieux et inexpressif au moment où il apprenait qu’il aurait un procès, comme il l’a fait pendant toute la durée de l’enquête préliminaire. Son avocat, Me Michel Massicotte, a demandé que le procès se tienne devant juge et jury.

Vêtu d’un complet ajusté, avec un foulard à pois sortant de la poche de son veston, Éric Salvail a laissé échapper un bâillement à la suite de la décision, après que le juge eut quitté la salle d’audience.

Il n’a pas répondu aux questions des journalistes qui l’attendaient à sa sortie du tribunal.

À visière levée

L’ex-animateur et producteur de 50 ans a été accusé en janvier dernier d’agression sexuelle, de harcèlement criminel et de séquestration à l’endroit de Donald Duguay, pour des gestes qui se seraient produits en 1993.

Avant-hier, le plaignant de 46 ans a répondu avec aplomb aux questions des avocats au sujet des événements datant de plus de 25 ans, tandis qu’Éric Salvail l’écoutait attentivement, assis dans la salle d’audience.

M. Duguay a demandé que son nom puisse être divulgué, afin de témoigner à visière levée. Cependant, une ordonnance de non-publication empêche les médias de révéler le contenu des témoignages rendus au cours de l’enquête préliminaire, ainsi que l’identité des quatre témoins, deux hommes et deux femmes.

Éric Salvail doit retourner en cour le 4 novembre pour la suite du processus judiciaire

Tensions à la mairie de Saint-Élie-de-Caxton

Des citoyens se rallient au conteur Fred Pellerin

Les citoyens de Saint-Élie-de-Caxton se rallient au conteur Fred Pellerin, qui a annoncé la fin de sa collaboration avec la municipalité à cause du climat toxique à l’hôtel de ville. Depuis lundi, une pétition est en ligne à l’Assemblée nationale du Québec réclamant le départ du maire ou, à défaut, la mise sous tutelle du village d’un peu moins de 2000 âmes.

La petite municipalité de la Mauricie est dans la tourmente depuis des mois à cause des conflits qui opposent la mairie à des fonctionnaires, puis à des élus démissionnaires et, par ricochet, à des citoyens. Sauf que la situation a tourné au vinaigre dans les derniers jours quand le célèbre conteur a annoncé que ses relations sont devenues trop « compliquées », au point où il préfère mettre fin à sa collaboration avec l’administration municipale.

Informée de la situation, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a indiqué à La Presse qu’elle suit la situation de près. Pour l’instant, pas de tutelle, donc, mais elle va s’assurer du bon fonctionnement, dit-elle.

Dimanche midi, à la sortie d’un événement public au Centre des arts de Shawinigan, Fred Pellerin a assuré qu’il ne reviendra pas sur sa décision. « J’ai terminé. Je me retire », a-t-il dit à un journaliste du quotidien Le Nouvelliste.

L’artiste, qui a fait sa marque en racontant les gens et l’histoire de son village natal, a expliqué dans une lettre à ses concitoyens, la semaine dernière, qu’il juge trop risqué de « travailler avec une structure qui change aux quatre ans ». Il a précisé à ses concitoyens inquiets qu’il ne songe pas à déménager.

Dans une lettre, le conteur mentionne avoir contribué à l’organisation et au bon déroulement de nombreuses activités au fil des ans, comme des interventions artistiques, ou d’autres événements où c’est plutôt « son huile de coude que sa verve » qui était requise. « La buvette caxtonienne, quand il y a eu une fête fin août, il a fallu aller la brancher chez Anne-Claude. Elle était partie en camping, alors c’est moi qui suis entré par le soupirail de la cave pour qu’on ait accès à son branchement de poêle. »

Intervention à Québec

Joint par La Presse, le maire de Saint-Élie, Robert Gauthier, n’a pas commenté directement le froid avec Fred Pellerin. Il a également passé sous silence les baisses de revenus touristiques enregistrées cet été, tel qu’annoncé à la fin de l’été. Il a expliqué qu’il ne fait plus de politique depuis qu’il a été élu à la tête de la municipalité, en 2017.

« Nous sommes très fiers de nos réalisations concrètes dans plusieurs dossiers », a-t-il souligné, notamment à l’égard de la mise en place d’une politique culturelle.

Interpellé par des citoyens, le député caquiste de Maskinongé, Simon Allaire, a tenté en vain de faire changer d’avis Fred Pellerin en lui offrant d’agir comme médiateur avec la municipalité dans une lettre envoyée aux médias locaux.

« J’ai le goût de vous dire que c’est une situation bien triste tant pour la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton que pour la Mauricie », a-t-il ajouté, joint par La Presse. Il précise qu’il demeure disponible, mais qu’il n’a pas l’intention de s’ingérer dans ce dossier ou dans un autre mettant en cause Saint-Élie.

Incendies criminels et harcèlement

L’ex-pilote Normand Dubé à nouveau libéré

Pour la deuxième fois en moins d’un an, l’ex-pilote Normand Dubé vient d’être remis en liberté par la Cour d’appel, après sa condamnation à neuf ans de pénitencier pour incendies criminels et harcèlement, il y a deux semaines. Dubé a été reconnu coupable en mai dernier de ces crimes, commis entre 2011 et 2014 à l’endroit de fonctionnaires avec qui il était en conflit. Il était derrière les barreaux depuis. La Cour d’appel a accepté d’entendre sa contestation du verdict de culpabilité, en acceptant aussi qu’il soit remis en liberté jusqu’à l’audition de sa requête. C’est la deuxième fois qu'il peut ainsi retourner chez lui temporairement. En décembre 2018, Normand Dubé a été condamné à une première peine de sept ans de réclusion pour avoir saboté le réseau d’Hydro-Québec avec son avion. Les procureurs de la Couronne estiment que les deux peines doivent être purgées l’une après l’autre, pour un total de 16 ans, puisqu’il s’agit de deux crimes distincts.

— Isabelle Ducas, La Presse

Cas de rougeole à Montréal

Un cas de rougeole a été déclaré hier à Montréal, confirme la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP). La personne contaminée a fréquenté plusieurs lieux publics pendant la période où la maladie était contagieuse. Parmi ces endroits : l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau et plusieurs commerces et restaurants de l’est de l’île de Montréal. Les personnes qui se trouvaient dans les endroits listés, aux heures indiquées, pourraient avoir été exposées au virus de la rougeole, avertissent les autorités de santé publique. Bien que les délais pour recevoir un traitement préventif soient dépassés, ces personnes devraient rester à l’affût de l’apparition possible de symptômes. La Direction régionale de santé publique suggère également à tous les gens susceptibles d’être touchés de s’assurer qu’ils sont protégés contre la rougeole. Ceux qui ont déjà reçu un diagnostic médical de rougeole ou ont déjà été vaccinés ne courent pas de risques.

— Mayssa Ferah, La Presse

Les vélos BIXI arrivent à Laval

Une quarantaine de bicyclettes électriques BIXI prendront d’assaut les rues lavalloises, vendredi. Les vélos pourront être empruntés ou rapportés dans quatre stations, alimentées par l’énergie solaire. Les points d’ancrage se situeront à l’hôtel de ville de Laval, au terminus Montmorency, au terminus Cartier et au parc Saint-Claude. Les vélos pourront être remis à n’importe quelle borne des stations BIXI de Laval, de Montréal ou de Longueuil. La Société de transport de Laval (STL) en a fait l’acquisition grâce à un financement gouvernemental fédéral et provincial. « Assurer une mobilité efficace, active et durable s’inscrit d’ailleurs dans les grandes orientations de notre vision stratégique, qui vise à faire de Laval une ville Urbaine de nature », affirme dans un communiqué Vasilios Karidogiannis, conseiller municipal de L’Abord-à-Plouffe et responsable de la mobilité active.

— Mayssa Ferah, La Presse

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