Mémopicto

Des pictogrammes pour assister les personnes âgées en difficulté

Faire son lit, brosser ses dents, enfiler son pyjama, éteindre la lumière. Autant de gestes qu’on fait machinalement, quand tout va. Autant de gestes qu’on oublie aussi, parfois, quand tout ne va pas. Après Idéopicto, les pictogrammes pour aider les jeunes en difficulté, voici Mémopicto, une invention québécoise pour venir en aide aux personnes âgées en perte d’autonomie.

Pour la petite histoire, il faut savoir qu’Idéopicto, un concept qui compte aujourd’hui des milliers d’images magnétiques, offert en sept langues et distribué à travers l’Europe, est né en 2012 de la débrouillardise et la créativité d’un couple québécois de Lanaudière, parent d’un jeune enfant autiste. Les pictogrammes offerts à l’époque pour cette clientèle étaient peu pratiques, complexes et difficiles à décoder pour leur enfant. Qu’à cela ne tienne, les parents ont inventé les leurs. Multiples, clairs et magnétiques, ceux-ci facilitent la communication et la réalisation de tâches au quotidien des enfants en général, des enfants autistes en particulier : de la routine du matin au coucher, en passant par les devoirs, le lavage des mains ou même les câlins. « Ça a fait un monde de différence, constate aujourd’hui la mère et directrice générale, Anik Dessureault. Les pictogrammes ont donné confiance à mon fils de communiquer avec nous, et nous de communiquer avec lui. »

Et visiblement, leur concept a fait des petits. Sept ans plus tard, les revoici avec une variation sur le même thème, avec des pictogrammes semblables, mais pour une clientèle bien différente : les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, avec troubles cognitifs ou en perte d’autonomie. « Il n’y a pas beaucoup de matériel pour eux, et les besoins sont les mêmes. » Par une triste ironie du destin, le père d’Anik Dessureault a reçu un diagnostic peu après qu’elle se fut plongée dans ce nouveau projet. Il a donc servi de cobaye naturel, testant les nouveaux pictogrammes, tant pour la routine de la douche que de l’habillement. « Sans pictogrammes, mon père pourrait oublier ses chaussettes… » constate-t-elle.

Mémopicto, lancé cette semaine avec déjà près de 600 pictogrammes, se veut d’ailleurs un projet évolutif. On compte sonder la clientèle et faire les modifications nécessaires, selon les besoins, dans les mois à venir.

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