L'avis du nutritionniste

J’ai signé le Pacte… et maintenant ?

À une époque où les effets des changements climatiques semblent inévitables, un grand nombre de personnes souhaitent limiter les dégâts engendrés par nos modes de vie, gourmands en ressources. Signer le Pacte pour la transition invite justement la population à s’engager et, à voir l’engouement dans les médias sociaux des derniers jours, nous sommes nombreux à vouloir passer aux actes !

Sans avoir la prétention ni même l’envie de viser la perfection – vivre exige l’utilisation de ressources –, je vous propose ici quelques trucs alimentaires à mettre en pratique au quotidien pour diminuer votre impact environnemental.

Diminuer le gaspillage alimentaire

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la faim dans le monde augmente depuis trois ans. Près de 821 millions de personnes – une personne sur neuf – dans le monde se couchent fréquemment le ventre vide.

Parallèlement, la FAO estime qu’environ un tiers des aliments sont gaspillés. Produire ces denrées demande des ressources (pétrole, pesticides, engrais, etc.) qui contribuent elles-mêmes à polluer notre planète. C’est sans compter que les aliments jetés généreront des gaz à effet de serre à leur tour. Combattre le gaspillage alimentaire a donc une très grande portée pour diminuer l’impact de notre assiette sur l’environnement.

Comment faire ? Planifiez vos repas, faites une liste d’épicerie et respectez-la, achetez selon vos besoins, profitez de la section « au rabais » des épiceries et supermarchés, cuisinez rapidement les aliments plus fragiles ou plus « fatigués », partagez vos surplus avec famille, amis ou voisins et devenez adeptes des doggy bags (pourvu qu’on apporte un contenant !) au restaurant.

Manger moins de viande

Pour éviter que le climat ne s’emballe encore plus, limiter les gaz à effet de serre s’avère prioritaire. Or, la FAO estime que l’élevage des animaux génère 14,5 % des gaz à effet de serre globalement, soit autant que l’industrie du transport. Prendre le métro ou l’autobus contribue certainement à diminuer notre empreinte, mais se détourner – partiellement ou complètement – de la viande y contribue également !

Pourquoi ? Parce que la production de viande est inefficace.

Il faut cultiver des dizaines de kilos de plantes pour nourrir un bœuf, et la transformation des calories végétales en calories animales ne se fait pas sans perte.

Il serait beaucoup plus efficace de cultiver ces plantes (soya, maïs, blé, canola) pour nourrir directement des humains. On aurait besoin de moins de superficie pour ces cultures et on pourrait alors libérer de grandes surfaces en vue de redonner une place aux habitats naturels.

Comment faire ? Le but n’est pas nécessairement de devenir végétarien du jour au lendemain. Si vous mangez de la viande chaque jour, je peux comprendre que cette transformation semble impensable. Par contre, chaque fois que vous décidez de cuisiner un repas végétarien, vous diminuez votre impact sur la planète. Cuisiner végé, c’est simple et savoureux. Laissez-vous inspirer par ces chefs et blogueurs québécois qui rendent l’alimentation végétale attrayante : Jean-Philippe Cyr, Loounie, Stéphanie Audet, Dominique Dupuis, Blake Mackay et MariEve Savaria. Faites-vous un cadeau et allez les suivre !

Manger bio et local

Pour ceux qui ont déjà entamé des changements en lien avec le gaspillage alimentaire et la consommation de viandes (les deux changements qui ont le plus d’impact), manger bio et local constitue la prochaine étape. Bien que leurs impacts ne soient pas aussi importants, ils permettent tout de même de diminuer l’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse, d’utiliser moins d’énergie associée au transport et d’encourager les producteurs d’ici.

Comment faire ? Abonnez-vous à un panier de fruits et de légumes bios, comme ceux d’Équiterre. Achetez des aliments du Québec. Mangez selon les saisons. Recherchez les mentions « bio », « biologique » ou « organic » sur les produits. Visitez les marchés publics. Devenez agrotouriste.

***

Si nous voulons assurer un avenir décent aux prochaines générations, nous n’avons plus le choix. Nous devons changer notre façon de nous alimenter. Mais pour avoir un impact durable (et positif tant pour l’environnement que pour nous !), la transition doit se faire graduellement, une bouchée à la fois.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.