La Presse en France

Couillard évoque un « état de guerre » contre le terrorisme

PARIS — Les démocraties sont placées dans « un état de guerre » contre le terrorisme, a soutenu à Paris le premier ministre du Québec Philippe Couillard, après une rencontre avec son homologue français, Manuel Valls.

Accueilli à l’hôtel Matignon, résidence officielle du chef du gouvernement français, M. Couillard a profité de l’occasion pour témoigner de sa compassion pour le peuple français frappé par les attentats du 13 novembre. 

« J’ai commencé par exprimer non seulement la solidarité, mais la profonde affection des Québécois et Québécoises, particulièrement dans ces jours terribles qui se sont déroulés ici. » Au nom du peuple québécois, Philippe Couillard a remis à Manuel Valls le texte de la motion adoptée à l’unanimité par les membres de l’Assemblée nationale du Québec ainsi que le drapeau fleurdelisé mis en berne à l’hôtel du Parlement après les attentats.

Cette courte rencontre aura permis d’aborder les questions des réfugiés syriens, des expériences au Québec et en France des centres de déradicalisation et, bien sûr, de la conférence de Paris sur les changements climatiques, qu’on appelle aussi la COP21. 

Mais c’est le sujet du terrorisme et celui de l’importance d’une collaboration entre tous les pays pour le combattre qui ont pris le plus de place lors de la conférence de presse. 

« Le terrorisme n’a pas de frontières, cela nécessite que dans chaque pays, les services de police et de renseignements soient particulièrement en alerte, que la population aussi soit vigilante, que toutes les méthodes et initiatives de déradicalisation soient engagées, parce qu’il faut extraire cette radicalisation qui touche une partie de la jeunesse », a dit Manuel Valls. 

« Il faut une coopération européenne et mondiale d’échange d’informations. Nous en parlerons demain avec le premier ministre Justin Trudeau, nous le faisons bien sûr avec le Québec dans le cadre de cet échange d’expériences sur la déradicalisation. »

— Manuel Valls, premier ministre de France

« La collaboration des services est essentielle, a renchéri Philippe Couillard. Notre ministre de la Sécurité publique est venu ici et a établi des protocoles de collaboration. En Belgique également, il y a quelques jours. Oui, c’est un état de guerre. Ce n’est pas les guerres que nos pères et nos grands-pères ont connues, un champ de bataille avec d’un côté l’armée X et de l’autre côté, l’armée Y. Ce sont des forces de l’ombre qui malheureusement ont parfois connu leur jeunesse chez nous. Ils veulent détruire ce que nous avons pu faire, la démocratie, la liberté, la joie de vivre même. Les cibles à Paris étaient délibérément choisies pour que les gens n’aient plus envie d’être dehors ensemble et de célébrer la vie. Je salue la vigueur et la force de l’intervention de la République française dans ce combat-là, et je crois qu’on doit tous être alliés. Également, d’un autre côté, il faut maintenir notre accueil qui fait partie des valeurs de solidarité que ces gens veulent détruire. »

« UN MESSAGE DE SOLIDARITÉ »

Philippe Couillard a félicité Manuel Valls et le gouvernement français pour avoir maintenu la COP21 malgré l’état d’urgence décrété en France, parce que « c’est la meilleure réponse à faire ». Pour Manuel Valls, il y a une « obligation de réussite », en dépit de la menace terroriste. « Ce que le terrorisme vise, c’est la division, que les sociétés se referment, et au contraire, c’est un message de vie, de solidarité qui est exprimé dans le monde. C’est un rendez-vous essentiel pour l’avenir de l’humanité. »

Lors de cette rencontre, Manuel Valls et Philippe Couillard ont convenu que la 19e rencontre alternée des premiers ministres québécois et français aurait lieu au Québec en juin 2016.

— Avec La Presse Canadienne

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