Le Canadien

Meilleur qu’il y a un an ?

Le Tricolore va se présenter à son premier match de la saison, jeudi soir à Buffalo, avec une formation différente d’il y a un an. Cette équipe est-elle meilleure ou moins bonne ? Analyse du portrait.

Les gardiens

Un Carey Price en très grande forme va permettre à cette équipe d’être dans le coup tous les soirs, ou presque. S’il reste en santé, Price peut probablement donner une cinquantaine de départs de qualité à son équipe. C’est derrière lui que ça se complique. Al Montoya s’est avéré très ordinaire lors du camp d’entraînement, et un réserviste ordinaire, ça pourrait faire mal dans une Association de l’Est où les luttes pour une place en séries seront assurément très corsées. La direction du club, on le rappelle, a comme objectif de réduire cette saison la charge de travail de Price, qui a pris part à 62 matchs la saison dernière. Si tel est le cas, ça signifie donc que le Canadien aura besoin d’une trentaine de matchs de la part de son gardien réserviste. Le Canadien n’étant pas une puissance, les soirées de travail du numéro deux vont devenir autrement plus importantes, et la tenue de Montoya en septembre n’inspire rien de bon. À ce sujet, on se demande si le jeune Charlie Lindgren, fort solide lors du camp, ne pourrait pas avoir sa chance beaucoup plus vite que prévu.

VERDICT : régression

En défense

Le sujet le plus inquiétant chez le Canadien en ce début de saison. Malgré l’optimisme du directeur général Marc Bergevin au tournoi de golf du club, qui a affirmé que cette défense était « meilleure que l’an dernier », il est difficile de croire que le Canadien est meilleur sans Andrei Markov, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu. L’absence de Markov, en particulier, aura des répercussions. En attendant, c’est un jeune de 19 ans, Victor Mete, qui a été le meilleur de ce groupe lors du camp, et tout laisse croire que c’est lui qui va entamer la prochaine saison sur le premier duo défensif du club, à la gauche de Shea Weber. Reste à voir, bien sûr, si ça va durer. Ensuite, eh bien, c’est le festival des points d’interrogation. Karl Alzner a-t-il encore de l’essence de qualité dans le réservoir ? David Schlemko, que la direction du Canadien a en haute estime, n’a pas été vu lors du camp en raison d’une blessure à une main, mais peut-il vraiment aider cette équipe à court terme ? Jakub Jerabek, récemment renvoyé à Laval, est-il vraiment un joueur de la Ligue nationale ? Ça commence à faire pas mal de questions.

VERDICT : régression

En attaque

La plus grosse différence par rapport à l’an dernier, c’est l’absence d’un joueur, Alexander Radulov, qui avait entamé la dernière saison à la droite du deuxième trio. David Desharnais est parti, mais l’ajout de Phillip Danault à sa place, au poste de troisième centre, est une nette amélioration. S’il y a un endroit où le Canadien est en meilleure posture qu’il y a un an, c’est au poste de premier centre. C’est vrai, Jonathan Drouin n’a pas encore prouvé qu’il peut tenir ce rôle pendant toute une saison dans la LNH, mais sa complicité avec le capitaine Max Pacioretty est déjà manifeste. Le deuxième trio, avec Charles Hudon à gauche, devrait aussi permettre un peu d’optimisme dans le camp montréalais, et la possibilité d’un quatrième trio avec un marqueur de 20 buts, en l’occurrence Paul Byron, c’est un luxe. Radulov parti, c’est une récolte de 54 points qui s’envole, mais rien ne dit que l’énigmatique attaquant russe sera capable de répéter ce genre de production cette saison. L’attaque du Canadien ne sera pas à confondre avec celle des Penguins de Pittsburgh, mais au moins, l’équilibre entre les quatre trios, tant recherché par Claude Julien, semble être en place.

VERDICT : amélioration

Les unités spéciales

C’est peut-être en avantage numérique que l’acquisition de Jonathan Drouin va vraiment rapporter au Canadien. En calendrier préparatoire, Claude Julien n’a pas hésité à lui confier le rôle de meneur de jeu à cinq contre quatre, en le plaçant le dos à la bande, à la hauteur du cercle des mises en jeu. De là, Drouin peut diriger la suite des choses tel un chef d’orchestre, ce qui devrait permettre au Canadien d’obtenir un taux de réussite supérieur aux 19,7 % enregistrés dans ces circonstances la saison dernière (13e dans la LNH). En désavantage numérique, le CH a conclu 2016-2017 avec un taux de 81,1 %, le 14e de la ligue. Alexei Emelin était un défenseur fort utile dans ces situations, mais Karl Alzner avait l’habitude d’exceller dans ce rôle quand il portait le maillot des Capitals de Washington.

VERDICT : amélioration

L’entraîneur

Le Canadien, sous Michel Therrien, avait l’habitude des départs canon... et des fins de saison en queue de poisson. Cette réalité a probablement fait partie de la décision, en février, quand Therrien a été viré pour faire place à Claude Julien, lui-même viré juste avant par les Bruins de Boston. Julien a la réputation d’un entraîneur axé sur la défense, et c’est sans doute ce qu’il voulait dire en milieu de camp quand il a avancé que plusieurs joueurs du CH avaient du mal à négocier ce changement de philosophie. Les membres du Canadien vont bien finir par le négocier, ce virage, et lorsque ce sera fait, après quelques matchs, on aura une meilleure idée de la réelle valeur de ce club. Mais peu importe. Il était assez évident au cours de 2016-2017 que plusieurs vétérans de l’équipe, dont le gardien Carey Price, n’étaient plus sur la même longueur d’onde que l’entraîneur. Ne serait-ce que pour cette raison, l’arrivée d’un nouvel entraîneur va s’avérer un élément positif, en tout cas à court et à moyen terme.

VERDICT : amélioration

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