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Michel Tremblay remporte le prestigieux prix Gilles-Corbeil

« Toute reconnaissance me rend fou de joie », affirme l’auteur, qui dit vivre « une des plus belles années de [sa] vie ».

L’auteur et dramaturge Michel Tremblay a remporté hier soir le prix littéraire Gilles-Corbeil, une prestigieuse récompense dotée d’une bourse de 100 000 $ remise par la Fondation Émile-Nelligan. Décerné tous les trois ans, le prix n’avait toutefois pas été remis en 2014. Le précédent lauréat a donc été Victor-Lévy Beaulieu en 2011.

Michel Tremblay rejoint le club sélect des auteurs québécois ayant reçu le prix Gilles-Corbeil, qui comprend entre autres Réjean Ducharme (le premier prix, remis en 1990), Anne Hébert, Paul-Marie Lapointe, Marie-Claire Blais et Jacques Poulin. « Ils sont en bonne compagnie ! », s’est exclamé l’auteur des Belles-Sœurs, avec qui La Presse s’est entretenue avant la remise officielle.

C’est un gros automne pour Michel Tremblay, qui a reçu il y a moins d’un mois un autre grand honneur, le prix littéraire Prince Pierre de Monaco. « J’appréhendais d’avoir 75 ans, dit celui qui a soufflé ses 75 bougies le 25 juin. Pour moi, c’est un chiffre épouvantable, c’est le début de la fin. Mais en fin de compte, ça aura été une des plus belles années de ma vie. En espérant que ce ne soit pas la dernière ! »

« Je viens de tellement loin »

Pour Michel Tremblay, la symbolique du prix est beaucoup plus importante que l’argent qui l’accompagne. « L’argent, c’est formidable, bien sûr, mais pour moi, la moindre petite récompense est un étonnement, un émerveillement. Je viens de tellement loin, il y avait tellement peu de chances que ce qui m’est arrivé m’arrive, que toute reconnaissance me rend fou de joie. » 

« Et ça donne raison à ma maudite tête de cochon. Si je m’étais laissé décourager par tous les gens qui ont essayé de me décourager, je ne serais pas là aujourd’hui. »

— Michel Tremblay

Le président du jury, Benoît Melançon, professeur au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, a expliqué dans un éloge bien senti le choix de Michel Tremblay.

« Le jury a évidemment voulu saluer une œuvre, au sens le plus fort du terme, une œuvre imposante, cohérente tout en étant diversifiée, une œuvre inscrite dans la durée », a écrit Benoît Melançon, appelant à lire Tremblay « à partir de nouvelles perspectives, contre les lieux communs et les formules toutes faites ».

Benoît Melançon rappelle aussi qu’au Québec, « il y a un avant Michel Tremblay et un après Michel Tremblay. Des générations d’auteurs, de lecteurs et de spectateurs ont été marqués par lui. C’est leur voix qu’a voulu faire résonner le jury du prix Gilles-Corbeil 2017 ».

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