Cyclisme sur piste

Hugo Barrette vise un titre mondial

Membre de l’équipe canadienne de cyclisme sur piste, Hugo Barrette, 26 ans, amorce la nouvelle saison le couteau entre les dents, plus confiant que jamais. Après une année de remise en question, il est maintenant en selle pour gagner. Et devenir champion du monde, affirme-t-il. En ouverture de saison, le Madelinot participera aux Championnats panaméricains, du 30 août au 3 septembre, à Trinité-et-Tobago.

Comment abordes-tu cette nouvelle saison ?

La saison dernière, j’ai eu de bons résultats, mais ma tête n’était pas toute là. J’ai pris du temps pour me remettre en question, revoir ma philosophie dans le sport, la façon d’approcher les prochaines années. Après mon accident [en octobre 2015, il a fait une grave chute à vélo qui aurait pu lui être fatale] et ma performance aux JO de Rio en 2016, j’avais besoin de faire le point, voir quelles étaient les choses qui fonctionnaient, celles qui ne fonctionnaient pas. Ça a pris du temps, mais je sais maintenant où je m’en vais. Cette année, l’idée est de recommencer à me fixer des objectifs, par exemple, être champion du monde.

L’entraîneur Erin Hartwell a annoncé son départ il y a deux semaines. Le Français Franck Durivaux le remplacera. Comment vois-tu ce changement ?

Le départ d’Erin a été une surprise totale. C’est un couteau à double tranchant. C’est triste parce qu’on avait une bonne connexion, on se connaît bien, on a vécu plusieurs hauts et bas. En même temps, ça survient alors que je cherchais activement à changer de direction. Franck a une approche à l’opposé de ce qu’Erin proposait. On revient à des entraînements que j’aime, c’est excitant.

Erin axait sur la force sur le vélo, les gros braquets, ça poussait fort, avec de grosses charges à l’entraînement. Franck priorise la vitesse pure. Pour aller chercher une vitesse maximale, il faut que tu sois frais et dispos. C’était difficile d’y arriver ; je n’étais jamais frais, mais j’étais très en forme et très fort sur mon vélo. La combinaison des deux types d’entraînement est sûrement l’idéal, il faudra trouver un équilibre. J’ai confiance en Franck, c’est un bon gars et il est super qualifié.

Quelles seront les compétitions significatives pour toi cette année ?

J’ai très hâte de participer à la Coupe du monde de cyclisme sur piste à Milton, en banlieue de Toronto. C’est la toute première au Canada. Ce sera vraiment spécial de vivre ça, de rouler à la maison ! Plusieurs coureurs de différents pays se sont montrés intéressés. Ils ne savent pas qu’il y a de la neige en décembre, ils changeront peut-être d’idée l’an prochain…

La compétition sera présentée trois ans d’affilée, avant les Jeux olympiques. Je compte en faire un baromètre de ma performance, une marque de ma progression d’une année à l’autre. C’est bon pour l’équipe, c’est bon pour mon développement personnel.

Tu participeras plus tard cet hiver aux Mondiaux à Apeldoorn, aux Pays-Bas. Comment entrevois-tu l’événement ?

Je compte en faire un tournant dans ma carrière en décrochant un titre. J’en suis à ma huitième saison dans l’équipe nationale, ça fait longtemps que je travaille. J’ai beaucoup appris et mes efforts commencent à payer. Habituellement, les meilleurs coureurs ont autour de 30 ans, j’y arrive. Je suis à une bonne place dans ma vie, je suis prêt pour ça.

La semaine prochaine, tu seras de retour en piste aux Championnats panaméricains, à Trinité-et-Tobago. Qu’y vises-tu ?

Je veux assurément remporter l’or au sprint et au keirin. Il y a deux ans, j’ai remporté deux médailles d’or au sprint et au sprint par équipe, en plus d’une médaille de bronze au keirin.

Mais je vois ça davantage comme un test. Je suis encore en préparation, la saison de Coupe du monde débute en novembre. Aux Championnats panaméricains, il n’y a pas beaucoup de profondeur, mais certains coureurs sont excellents. Ça me donnera la chance de voir où j’en suis.

Que peut-on te souhaiter cette saison ?

De performer au meilleur niveau et de garder la santé. Si je n’ai pas de blessures, je sais que je vais faire de gros podiums. Par chance, je garde très peu de séquelles de mon accident, malgré deux vertèbres cassées. On travaille très fort en prévention, avec les massothérapeutes et les physiothérapeutes, pour éviter que ça me rattrape. Si je suis en santé en février pour les Mondiaux, je vous assure que ça va rentrer au poste !

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