mon clin d’œil STÉPHANE LAPORTE

Deux fois plus de travaux à Montréal : tous les automobilistes vont se transformer en pitbulls.

RÉPLIQUE

Ce n’est pas l’agglomération qui coûte trop cher !

En réplique au texte « On paie trop pour Longueuil ! », cosigné par les maires de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert

L’agglomération de Longueuil a 10 ans. Elle fonctionne bien et chaque jour, 1255 employés s’emploient à fournir des services de qualité à ses quelque 420 000 citoyens grâce à un budget de plus de 335 millions. Le palmarès des villes de HEC classe d’ailleurs l’agglomération dans le peloton de tête des grandes agglomérations performantes du Québec.

Pourtant, trois des cinq maires de cette agglomération, représentant 135 000 citoyens, souhaitent en bouleverser les règles et diluer la démocratie, en brandissant des comparaisons boiteuses sur le coût des services avec d’autres villes. Tout cela ne soutient pas l’épreuve des faits.

Ils formulent des demandes dont ils n’ont jamais, sur le fond, fait état publiquement ou en privé.

Jusqu’à maintenant, leurs interventions se limitaient à dénoncer la gestion de l’agglomération. Maintenant, ils la veulent en MRC, la doter d’une administration indépendante, revoir ses règles de démocratie et changer son nom.

L’agglomération fournit les services policiers, pompiers et la sécurité civile, assure également l’alimentation en eau potable et l’assainissement des eaux, gère les cours d’eau municipaux, ainsi que l’élimination et le recyclage des matières résiduelles, le traitement des matières résiduelles et des écocentres, l’évaluation, le logement social, la cour municipale, de même que le transport collectif.

Une MRC n’est pas une agglomération. Les plus importantes MRC ne comptent d’ailleurs que quelques dizaines d’employés. Avec la proposition de ces trois maires, il faudrait créer de toutes pièces une nouvelle structure administrative dotée d’un directeur général, de son personnel de soutien et de dizaines et de dizaines de cadres et de centaines d’employés pour fournir des services essentiels d’agglomération, qui ne sont pas pris en charge actuellement par les villes. Sans compter les effectifs nécessaires pour réaliser le programme triennal d’investissements de l’agglomération qui s’élève à 165 millions sur trois ans.

La duplication de structures ne diminuera pas le nombre d’employés, mais plutôt l’augmentera. C’est le contraire du bon sens lorsqu’on veut diminuer les dépenses ! De plus, il faudra loger tout ce nouveau monde quelque part, sans doute dans un nouvel hôtel de ville à construire et à financer. Où sont donc les économies que l’on fait miroiter aux citoyens ?

Ces trois maires véhiculent régulièrement dans l’espace public des comparaisons sur le coût des services dans des villes de tailles comparables, qui tiennent de la démagogie.

Ils comparent notamment pêle-mêle des services policiers et pompiers qui ne sont pas assujettis aux mêmes obligations, de par la loi.

Les citoyens seront prochainement invités à une soirée d’information pour prendre connaissance et commenter une étude menée par la firme RCGT sur les coûts de notre agglomération. Les citoyens seront dans les prochaines semaines aussi invités à formuler des projets participatifs financés, de manière à s’approprier davantage leur agglomération.

À nouveau, j’invite ces trois maires à venir discuter de bonne foi, de l’amélioration de notre agglomération, pour les 10 prochaines années. Faute de quoi, nous devrons tous en déduire qu’ils font diversion sur leurs enjeux locaux qui ont défrayé la manchette dernièrement. La preuve en est que l’étude de HEC révèle que depuis 10 ans, les dépenses d’agglomération sont stables, elles ont même chuté de près de 10 %, pendant que celles de ces trois villes ont augmenté d’autant. Ce n’est donc pas Longueuil qui coûte trop cher !

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