Stars–Canadien

HEUREUSEMENT QUE PRICE ÉTAIT LÀ, VOLUME 46

Comme ça, José Théodore permet à Carey Price d’emprunter sa tuque en prévision du match en plein air que le Canadien disputera le 1er janvier prochain à la Classique hivernale… C’est gentil.

Mais ce que Price pourrait surtout lui emprunter, c’est le trophée Hart que Théo avait remporté avec le Tricolore en 2002.

On n’en est qu’à la mi-saison, il reste encore beaucoup de hockey à jouer, mais force est de constater que Price connaît le genre de saison susceptible de lui valoir cet honneur.

Les gardiens gagnent rarement le trophée remis au joueur le plus utile à son équipe. C’est arrivé à Théo, c’est arrivé aussi deux fois à Dominik Hasek dans les années 90. Mais Price force la porte, en ce moment, pour faire partie des discussions en deuxième moitié de campagne.

Hier encore, il a exécuté 40 arrêts. Autant dire que le Tricolore n’aurait pas été dans le match sans ses prouesses.

« On ne sent même plus le besoin de dire “wow”, c’est devenu la norme chez lui », a lancé Manny Malhotra après la rencontre.

Quand le constat après une victoire est réitéré aussi souvent que cette saison chez le Canadien, c’est un signe qui ne ment pas.

Ce serait méchant de dire que le plan de match du Tricolore se résume à Price. Mais ôtez ce gros morceau là, et le château risque fort de s’écrouler. On l’entend de plus en plus souvent dans le vestiaire à mesure que la saison progresse : les joueurs se réjouissent de la victoire, mais leur jeu d’équipe les laisse sur leur appétit. Ils savent qu’ils comptent trop sur leur gardien.

Si la victoire crée la dépendance, Carey Price le fait aussi.

« On veut jouer du bon hockey, tirer plus souvent que notre adversaire et obtenir plus de chances de marquer que lui, mais parfois, une équipe est en grande forme, et les Stars sont sortis en force, ce soir », a répondu la première étoile de la soirée en cherchant à expliquer pourquoi il avait été bombardé aussi souvent.

Price a fait face à 32 lancers au cours des deux premières périodes, hier. C’est un total qu’on espère ne pas dépasser en 60 minutes. Imaginez en 40.

En fait, les lancers lui parvenaient au même rythme que deux jours plus tôt, lors du match des Étoiles. Il a eu beau passer des Étoiles aux Stars, le résultat est demeuré le même !

SUBMERGÉS

Un vieux sage a dit que la clé d’une bonne infériorité numérique, c’est le rendement du gardien. Compte tenu du fait que le Tricolore s’est tiré d’embarras malgré deux infériorités numériques de deux hommes, Price a encore plus de mérite.

Mais il a quand même raison de remercier ses défenseurs, qui, en diverses occasions, l’ont tiré d’embarras alors qu’il était hors position. À cinq reprises, les Stars ont eu devant eux un filet désert qui ne demandait qu’à être secoué, mais les défenseurs ont bloqué le tir, ou alors ils ont tendu le bâton pour empêcher un tir franc.

Michel Therrien s’est réjoui du fait qu’à l’autre bout de la patinoire, ses troupes avaient réussi à marquer trois buts, souvent identifié comme le chiffre magique pour gagner un match. Autre bonne nouvelle, l’un de ces buts est venu de l’avantage numérique, qui semble enfin sorti de sa torpeur.

Mais l’entraîneur-chef ne pourra pas toujours éviter les questions traitant du risque qui guette son équipe d’être trop redevable envers son gardien. Amenez n’importe quelle équipe en séries et c’est vrai que Price donnera au Canadien une chance de la battre. Mais ses coéquipiers devront en faire un peu plus pour l’épauler.

Hier, seul le trio de David Desharnais n’a pas été submergé par la possession de rondelle des Stars. Et là encore, son ailier Alex Galchenyuk, pourtant l’auteur d’un but superbe, a été l’attaquant le moins utilisé à forces égales, hormis ceux du quatrième trio.

Parlant de ce quatrième trio, il faudra voir si des changements l’attendent, puisque le Canadien a annoncé après le match le rappel de Gabriel Dumont, capitaine des Bulldogs de Hamilton.

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