LE VÉRITABLE COÛT DU PÉTROLE

Le prix de l’essence fluctue constamment. Lorsqu’il atteint un taux bon marché, certains mettent en doute l’avantage concurrentiel du régime de la voiture électrique. Qu’en est-il vraiment ?

LE COMBAT DES RESSOURCES

Au Québec, les frais annuels de la recharge d’une automobile électrique varient entre 250 et 350 $, si l’on parcourt une distance de 20 000 km. Par exemple, les conducteurs de la Nissan LEAF doivent débourser en moyenne 288 $ par année pour recharger leur véhicule. À parcours égal, si l’on compare la consommation d’une Golf TSI de Volkswagen1 à 1,17 $ le litre d’essence, la somme déboursée pour le carburant se chiffre à 1860 $. Opter pour la Nissan LEAF permet donc d’économiser 1572 $, par année, et ce, malgré un prix à la pompe relativement bas. Et imaginons ce montant multiplié par 5 ou même 10 ans…

De plus, les détours à la station-service et les précieuses minutes perdues à faire le plein font maintenant partie de l’histoire ancienne. En effet, la voiture électrique se recharge au boulot et à la maison, pendant que nous vaquons à nos occupations.

BON ENTRETIEN

Mentionnons aussi le fait que le véhicule électrique ne demande aucun changement d’huile, de liquide de transmission, de filtres à air, de silencieux, de tuyaux d’échappement, de liquide de refroidissement moteur, puisque ces pièces n’existent tout simplement pas avec cette technologie. La vérification annuelle de la batterie, pour un montant d’environ 50 $, constitue l’unique entretien nécessaire. Beaucoup moins dispendieux que trois à quatre vidanges d’huile par année. Et que dire de l’emploi du temps libéré de ces rendez-vous.

VIRAGE VERT

Au Québec, en 2010, 42,5 % de l’émanation des gaz à effet de serre (GES) résultaient du secteur du transport (routier, aérien, ferroviaire, maritime, par pipeline et hors route)2. Le transport routier correspondait à 33,3 % de l’émission des GES3. De cette dernière catégorie, 68,4 % des GES étaient attribués aux automobiles et aux camions légers4. Pour leur part, les voitures compactes relâchent 3,75 t de CO2 par année5 : la mobilité sur route est donc une importante cause de la production des GES. La Nissan LEAF, quant à elle, n’émet aucun GES. 99 % de l’électricité produite par Hydro Quebec vient de l’hydro électricité, une source d’énergie verte et renouvelable

IMPACTS COLLATÉRAUX

La comparaison du coût d’une voiture électrique versus celui d’une voiture à essence va bien au-delà du prix du carburant à un moment dans le temps. Le portrait global se dessine lors de l’analyse de divers critères, tels que le prix d’achat, la subvention gouvernementale (jusqu’à 8000 $ !), les frais en énergie, en entretien, en assurances, sans oublier l’émission des gaz à effet de serre. Après avoir complété cet exercice, la conclusion suivante s’en dégage sans équivoque : le montant réel associé à l’acquisition d’une voiture électrique s’avère finalement… rafraichissant, tant pour le portefeuille que pour la planète.

1 Estimation de l’économie mensuelle basée sur une allocation annuelle de 20 000 km pour une Leaf S 2015, en comparaison avec une Volkswagen Golf TSI 2015 automatique ayant une cote de consommation de carburant combinée de 8.0 L/100 km (selon les cotes de consommation de carburant ÉnerGuide 2015) lorsque le prix de l’essence est à 1,17 $/L ; et celui de l’électricité à 0,08 $/kWh. Données utilisées à titre de comparaison seulement.

2, 3, 4 Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2010, et leur évolution depuis 1990

5 United States Environmental Protection Agency (EP)

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.