Le style : une affaire personnelle

La jeune entreprise montréalaise fait la quasi-unanimité auprès de la gent masculine. Véritable histoire à succès, Frank & Oak dynamise le magasinage au masculin, séduit par les vêtements qu’elle fabrique et par son approche « personnalisée » dans laquelle l’homme trouve son compte… et son style !

Qu’est-ce qui rend un look efficace ?

Quand quelqu’un n’est pas bien dans ses vêtements, ça se voit. Un look devrait être le reflet de ta personnalité, de tes valeurs. C’est important que ce soit vrai. Un bon repère : les références qu’on a eues à l’adolescence vont rester avec nous pour une période plus longue. Elles forgent notre identité au niveau vestimentaire aussi.

Qui étiez-vous à 16 ans ?

J’ai grandi sur la Rive-Sud, à faire du skateboard. J’ai fait beaucoup de sports. Même si je suis plus « habillé » aujourd’hui, le côté sport et le côté l’fun sont restés.

Comment définiriez-vous votre style ?

Je me décrirais comme une force tranquille. C’est important pour moi d’avoir un look « construit », mais je ne tiens pas nécessairement à avoir le dernier morceau à la mode. J’aime les choses qui sont simples et pratiques, et je dois pouvoir m’habiller rapidement le matin.

Quelles sont les pièces-clés de votre garde-robe ?

Un jean noir, un jean marine foncé, un excellent t-shirt blanc, un blouson en cuir et une chemise blanche boutonnée. Si tu as ça, tu peux faire bien des looks !

Qu’est-ce qui explique le succès de Frank & Oak, selon vous ?

Ce qui fait notre force, je crois, c’est de ne pas vendre un look, mais d’en proposer plusieurs. Je vois Frank & Oak comme un café : il y a un esprit dans ce café, mais tout le monde qui s’y rassemble n’est pas pareil. Il y a différents types de personnalité. Les jeunes de notre génération sont plus créatifs et ils n’auront peut-être jamais à porter un complet au travail. Ils ont envie de bien paraître et de définir leur propre style, mais ils ne veulent pas avoir à faire l’effort d’aller chercher l’information. Avec l’internet et les médias sociaux, l’information est poussée vers eux.

Les jeunes hommes étant plus soucieux de leur apparence, y a-t-il un danger qu’ils glissent vers une hyper-conscience de leur image ?

Oui, il y a toujours un danger. L’homme prend plus soin de lui et il investit davantage dans son look, mais on est encore loin de ce qui se passe du côté des filles. Chez les hommes, il y a un humour dans la mode. Ils se prennent moins au sérieux.

Parlant d’humour, quel serait votre plus grand faux pas vestimentaire ?

Il y a trois ou quatre ans, j’habitais dans le Mile-End et je portais des shorts mauves très courts. Pendant une période, je me suis donné comme mission d’avoir plus de style et ça, c’était une erreur. J’avoue que j’ai toujours trouvé plus facile de créer des univers pour les autres que pour moi.

Quelles erreurs observez-vous chez les hommes, côté look ?

Les gars mettent l’accent sur le haut, mais ils oublient le bas. Ils vont porter un veston bien ajusté avec des jeans amples ! La coupe et l’ajustement sont aussi importants. Si ça ne fait pas, ne roule pas tes pantalons : apporte-les chez le tailleur ! Souvent, les gars achètent aussi une taille trop grande. Ils ne réalisent pas qu’un vêtement plus cintré sera plus élégant.

Y a-t-il des gens dont le style vous inspire ?

Je pense à Pharrell Williams. J’aime son humour. Il met son gros chapeau ou ses shorts et il s’amuse ! Je suis aussi un grand fan de Bob Dylan et de Gainsbourg. Il y avait quelque chose de naturel, de moins fabriqué dans leur look. Une simple veste de cuir noir devenait une seconde peau, une part entière de leur personnage.

UN ARTICLE QUE TOUS LES GARS DEVRAIENT AVOIR DANS LEUR GARDE-ROBE ?

• Un bomber jacket en cuir. Ça ne se démode jamais et c’est passe-partout.

• Une espadrille blanche, simple, façon Stan Smith. Ce sera toujours populaire.

Ethan Song porte des lunettes BonLook Homme, modèle Henri et des vêtements Frank & Oak.