Le jour de la marmotte

Ce titre évoque un souvenir ? Il s’agit d’un film des années 90.

Il met en scène un présentateur météo nommé Phil Connors. Notre sympathique personnage part en reportage à l’occasion du jour de la marmotte. Cependant, une fois le tournage terminé, un blizzard le force à passer la nuit sur place. À la suite de cet événement, chaque fois que son réveil sonne, c’est cette même journée qui recommence. Phil semble coincé dans le temps jusqu’à ce qu’il ait donné un sens à sa vie.

Vous savez quoi ? Je crois que je suis Phil. Je revis sans cesse la même journée. C’est la rentrée scolaire et nous sommes en pleine négociation de la convention collective. L’école publique est en déroute et aucun changement significatif ne sera apporté au système. Vous savez pourquoi ? Parce qu’il faut un projet qui ne soit ni politique, ni patronal, ni syndical, seulement original, intelligent et plein de gros bon sens… Ce que personne ne semble capable de faire dans ces trois milieux, intérêts obligent. Ce qu’il faut autour de la table, ce sont des gens de jugement et non d’allégeance. Des protagonistes qui veulent le meilleur système d’éducation pour nos enfants.

Vous savez quoi ? Je crois que je suis Phil. Je revis sans cesse la même journée. Il y aura des manifestations. Un automne érable pour faire changement. Changement de quoi ? Qu’a changé la dernière manifestation ? Il y aura une loi spéciale. Le gouvernement libéral a obtenu la majorité souhaitée afin de mettre son équipe de choc au boulot dans le but de créer l’arme de destruction sociale. Vous lirez l’étude du Fonds monétaire international (FMI) parue en juin et intitulée Causes and Consequences of Income Inequality : A Global Perspective. Mise en parallèle avec les politiques du gouvernement Couillard, vous ressentirez un peu d’indignation.

Vous savez quoi ? Je crois que je suis Phil. Je revis sans cesse la même journée. Je croyais qu’il n’y avait que les anglophones du West Island qui possédaient des bulletins de vote à candidat unique. Erreur monumentale ! Nous aussi, à Québec, nous possédons notre circonscription ayant un bulletin de vote avec un seul candidat. Elle s’appelle Jean-Talon. Vous connaissez Maggie ? Il s’agit d’un singe qui effectuait des prédictions lors des séries éliminatoires de la Coupe Stanley au réseau TSN. J’ai entendu dire que les libéraux songent à le présenter aux prochaines élections. Imaginez un député à coût nul ! En cette période d’austérité, quelle idée de génie pour une république de bananes.

Vous savez quoi ? Je crois que je suis Phil. Je revis sans cesse la même journée. Je tente de comprendre la joie de mon beau-père qui a finalement gagné ses élections dans Chauveau. Peu importe ! Rouge ou bleu, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Tant que le Tricolore gagne, le peuple est heureux. Je décide de relire l’analogie entre l’éducation et les infrastructures tirée de la chronique de Patrick Lagacé intitulée « Si l’école était importante (2) ».

Je me dis que c’est Phil qui doit être mort de rire. Pas Phil Connors, ni Phil la marmotte… Mais bien Phil Couillard.

Vous savez quoi ? Je crois que je suis Phil et j’espère que cette interminable journée tirera enfin sa révérence. C’est à ce moment que je me remémore cette citation de Mandela : l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. Il a raison. Voilà le sens de ma vie professionnelle. En attendant la sonnerie de mon réveil, je veux terminer mes vacances d’été en douceur… Question de me reposer avant d’entreprendre la révolution.