Grand-mère disait…
Le mot « fiasco » vient de l’italien et signifie « bouteille ». Pour comprendre comment il a fini par avoir sa signification actuelle, il faut remonter au XVIIe siècle, à Florence, sur une scène de théâtre. Un comédien y jouait alors Arlequin et avait l’habitude d’y faire un numéro comique, une bouteille à la main. D’ordinaire, le numéro faisait beaucoup rire. Seulement un soir, ça n’a pas levé. Personne n’a ri. Pour se tirer d’affaire, le comédien se serait directement adressé à sa fameuse bouteille, l’accusant d’être responsable de son échec. L’histoire ne dit pas si le comédien a fini par faire rire le public, mais toujours est-il que depuis, quand un artiste, ou n’importe qui d’ailleurs (un politicien ?), se plante de manière aussi monumentale, on parle d’un fiasco.
Plusieurs hypothèses existent pour expliquer cette expression médiévale, datant du XIIIe siècle. Toutes tournent autour de l’idée d’un pot, qui, tant qu’il était fermé, demeurait par définition mystérieux. Certains disent que le pot en question contenait de l’eau de rose, et qu’il devait donc rester bouché, sans quoi l’eau risquait de s’évaporer. D’autres avancent que le pot aux roses était en fait le nom donné au contenant dans lequel les femmes du Moyen Âge rangeaient leur maquillage. On le gardait précieusement fermé, parce qu’en l’ouvrant, les hommes auraient risqué de découvrir tous les secrets et autres artifices de la beauté de leurs douces.
On dit souvent que l’expression vient d’un jeu ancien, le « jeu des épingles », dont le but était de déloger une série d’épingles à l’aide d’une balle. Mais il y aurait une autre explication, beaucoup plus cocasse et tout aussi plausible. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’époque où la fameuse expression est apparue, quelque part entre le XVe et le XVIe siècle, le mot « épingle » était aussi utilisé pour faire allusion au sexe masculin. Faute de contraception, l’homme qui ne voulait pas devenir père devait donc arriver à sagement « retirer son épingle du jeu amoureux »…
Pendant toute l’Antiquité, on a cru que la Terre était bien sûr le centre de l’univers, mais aussi que toutes les planètes avaient leur propre ciel, et qu’elles étaient séparées entre elles par une sphère invisible. À l’époque, on compte sept « planètes », lesquelles incluent la Lune et le Soleil, en plus de Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. C’est cette dernière que l’on croyait être la plus éloignée. C’est donc aussi le ciel de Saturne que l’on pensait être le plus proche des dieux, situés à leur tour au-delà de ce septième ciel. D’où l’idée, donc, de se rapprocher de ce fameux « septième ciel » pour atteindre le nirvana ! À noter : même si Copernic et Galilée ont démontré par la suite que cette théorie était complètement fausse, l’expression est restée.
Vieillotte mais délicieusement imagée, cette expression remonte au XIXe siècle. Ce qu’il faut savoir, c’est que les pissenlits ont certes tendance à pousser partout, mais tout particulièrement sur les terres récemment labourées. On en trouvait donc régulièrement là où l’on venait d’enterrer un mort. Très vite, on s’est donc mis à penser que les pissenlits devaient servir à nourrir les cadavres, puisqu’ils se retrouvaient systématiquement sur les tombes. Et vu leur position, les morts devaient commencer par les racines. C’est à Victor Hugo qu’on doit, de mémoire, la première utilisation de l’expression, dans Les Misérables.
Cette expression remonte au Moyen Âge. À l’époque, quand une maison était enfin construite, l’usage voulait qu’on invite tous ceux qui y avaient travaillé autour d’un bon repas. La dernière chose qu’on installait dans la maison était d’ailleurs la crémaillère, une sorte de grande tige à encoches en métal, accrochée au-dessus du feu, laquelle permettait de placer la marmite à différentes hauteurs, pour modérer la cuisson. Une fois celle-ci installée, la construction était officiellement terminée et les habitants pouvaient donc enfin s’installer. L’objet a évidemment disparu, mais l’expression (et la fête) a perduré !
C’est au XVIe siècle à Saint-Pétersbourg, en Russie, que l’on voit pour la première fois apparaître une sorte de manège sur rails de bois. Temps froid oblige, les rails étaient ici recouverts de glace, sur lesquels on déposait des luges en osier, pour glisser. L’attraction s’est exportée et modernisée dans les siècles qui ont suivi. Au XIXe siècle, on en retrouve à Paris et on les baptise « montagnes russes ».
Grands-Mères – Les expressions populaires
Par les créateurs de grands-mères.net
Michel Lafon
215 pages