Alliance avec Boeing

L’action d’Embraer bondit

Les actions d’Embraer ont bondi hier de plus de 4 % à la Bourse de São Paulo, après des fuites concernant un possible accord entre l’avionneur brésilien et l’américain Boeing pour construire des avions de ligne. Selon le blogue d’une journaliste du quotidien O Globo, les deux entreprises se sont mises d’accord pour créer une troisième entité consacrée à ce type d’appareils. Aucune des deux entreprises, ni le gouvernement brésilien, n’a confirmé ou démenti cette information, qui a déjà eu une influence sur les marchés. Joint par l’AFP, Boeing s’est refusé à tout commentaire. L’annonce de négociations en vue d’un rapprochement entre le groupe américain et Embraer avait été faite à la fin du mois de décembre. — Agence France-Presse

Aviation

Québec subventionnera l’achat de billets d’avion en région isolée

Lévis — Québec subventionnera les déplacements en avion des résidants des régions, a annoncé le premier ministre Philippe Couillard, hier, au terme d’un rassemblement de 300 élus et membres du monde des affaires sur la desserte aérienne.

Les citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie et de la Côte-Nord pourront bientôt bénéficier du Programme de réduction des tarifs aériens. Cette initiative subventionne déjà les résidants d’un petit nombre de collectivités isolées – Nord-du-Québec, île d’Anticosti, Îles-de-la-Madeleine, etc. – qui doivent voyager en avion.

Selon la formule actuelle, les bénéficiaires peuvent se faire rembourser jusqu’à 100 % du coût d’un vol effectué à l’intérieur du Québec. Le premier ministre n’a pas précisé comment le programme élargi fonctionnerait ni combien il coûterait. Les détails seront dévoilés dans le prochain budget.

Aux yeux du premier ministre, l’annonce règle un important problème d’« équité ». Car à l’heure actuelle, les résidants des régions paient des tarifs exorbitants pour voyager en avion à l’intérieur du Québec.

« Il n’y a pas de raison que ces citoyens n’aient pas accès à des déplacements et à l’occupation du territoire comme les gens des grands centres », a dit M. Couillard.

« Je fais le pari que les gens de tout le Québec sont prêts à faire un effort collectif pour qu’on puisse se visiter les uns les autres. »

— Philippe Couillard

Bouquet de mesures

La mesure fait partie d’un bouquet d’annonces dévoilées par le premier ministre, hier. Québec créera un nouveau Programme d’aide pour les infrastructures aéroportuaires régionales. Un programme similaire avait été aboli en 2015. L’objectif est de subventionner les améliorations des aéroports régionaux, notamment pour la réfection de bâtiments, d’aérogares ou de pistes.

Au moment de son abolition, le programme était doté d’une enveloppe d’un million par année. Ce montant sera « beaucoup plus généreux », a promis M. Couillard.

Québec créera aussi un fonds visant à subventionner de nouveaux services aériens. L’objectif est d’encourager l’émergence de nouveaux transporteurs qui pourront concurrencer Air Canada, dont la position dominante dans le transport aérien régional est fréquemment montrée du doigt comme cause des prix élevés.

« On aime mieux, en général, comme gouvernement, laisser les forces du marché agir et la compétition s’établir, mais ça ne marche pas, a déploré M. Couillard. Il y a quelque chose de vicié. Les forces du marché ne fonctionnent pas de façon équitable pour tout le monde. C’est pour ça que je veux intervenir. »

Ils ont dit

Le monde municipal et le milieu des affaires ont applaudi les mesures annoncées par le gouvernement, hier, mais les partis de l’opposition sont restés sur leur faim.

« Il y a plusieurs des mesures qu’on proposait qui ont été retenues […]. Il faut bien analyser la situation : on se retrouve dans un contexte prébudgétaire alors on ne venait pas ici avec l’impression qu’on allait avoir un tas de mesures chiffrées, quantifiées, à la fin de la journée. »

— Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine et vice-président de la Fédération québécoise des municipalités

« Un élargissement et une bonification du Programme de réduction des tarifs aériens faisaient partie de nos demandes. Il faut permettre notamment aux gens d’affaires d’un plus grand nombre de collectivités de pouvoir utiliser les liaisons aériennes régionales, au moindre coût possible. »

— Stéphane Forget, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec

« Je pars d’ici et il n’y a aucune solution pour faire en sorte qu’à court ou à moyen terme, le prix du billet d’avion soit à un coût raisonnable pour diversifier notre économie, pour amener des gens chez nous et pour développer le tourisme. »

— Lorraine Richard, députée du Parti québécois

« C’était de la musique à mes oreilles d’entendre le premier ministre reconnaître qu’il y a une problématique de monopole. »

— Alexandre Cusson, maire de Drummondville et président de l’Union des municipalités du Québec

Les élus sceptiques devant la baisse de prix d’Air Canada

La baisse des tarifs pour les vols intra-Québec annoncée par Air Canada a été accueillie avec scepticisme par les élus rassemblés au Sommet de Lévis, hier. Comme l’a rapporté La Presse, le transporteur a révisé sa grille tarifaire au terme de plusieurs mois de pourparlers avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM). Cette décision n’a guère impressionné le maire de Québec, Régis Labeaume, qui reproche au transporteur d’abuser de sa situation de « monopole ». « On ne peut pas accepter un monopole comme celui-là en 2018, a dit M. Labeaume. Air Canada, quand on les conteste un peu, comme par hasard, le prix des billets baisse. Là, il y a un colloque, le billet baisse. Ils voient une compagnie arriver dans un aéroport, ils baissent les billets, ils cassent les prix et la compagnie n’est pas capable de suivre. Ils s’en vont et ils remontent les prix. »

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