ARTS VISUELS

500 000 $US

Somme que pourrait rapporter la mise aux enchères, le mois prochain à Los Angeles, d’une collection d’œuvres de l’énigmatique graffeur britannique Banksy. Sa reproduction sur papier de l’œuvre Happy Choppers – une image réalisée en 2002 où apparaissent des hélicoptères militaires coiffés d’un nœud rose taguée au pochoir sur un mur d’un marché de Londres – pourrait s’adjuger à 150 000 $US, selon la maison de vente Julien’s Auctions.

— Agence France-Presse

Chronique

Ruptures : ça passe et ça ne casse pas !

On pourrait qualifier Ruptures de sleeper hit, car cette très bonne série de Radio-Canada n’a pas connu de succès fulgurant à sa sortie sur nos petits écrans, en janvier.

Mais de mercredi soir en mercredi soir, nous avons été des milliers à rejoindre progressivement les rangs du fan-club des avocates en droit de la famille Ariane Beaumont (Mélissa Désormeaux-Poulin) et sa « rivalamie » Claude Boily (Isabel Richer), toujours élégantes, surtout dans les moments de tension insoutenable.

Contrairement à ce que l’enveloppe extérieure annonçait, Ruptures n’a pas été « un autre show d’avocats, déjà vu 1000 fois ». Les auteurs Daniel Thibault et Isabelle Pelletier ont exploité avec beaucoup d’adresse les zones d’ombre de leurs personnages, en incluant celles de leur héroïne, qu’ils n’ont, Dieu merci, pas transformée en sainte.

Dans le dernier épisode de la saison diffusé hier soir – activation de l’alerte au divulgâcheur ! –, on a bien vu qu’Ariane porte une bonne partie de la responsabilité de sa séparation d’avec Étienne (Vincent-Guillaume Otis).

On a aussi eu un excellent rappel qu’un chapitre de Ruptures, ça stresse et ça use les nerfs.

Difficile de ne pas être happé par le sentiment d’urgence constante qui porte cette œuvre au propos et à la facture très actuels.

Hier soir, le plaidoyer du très intense Steve Blanchette (Emmanuel Auger), qui suppliait son ex-femme Joanie (Sophie Bourgeois) de l’accompagner au chevet de leur fillette leucémique, n’a pas dû laisser un seul œil sec dans les chaumières québécoises.

Encore ici, ce Steve au Bluetooth semi-permanent représente l’archétype parfait d’un personnage de Ruptures. On aime sa franchise brutale, on admire sa pugnacité tout comme on le trouve intimidant, violent, agressif, mais on finit par comprendre qu’il est mû par de nobles intentions.

Et que dire des dernières secondes ? Sortie acheter une bouteille de vin, Ariane a reçu la visite du dangereux criminel Robert Foster (Sébastien Huberdeau). Rien de bien rassurant.

La deuxième saison de Ruptures, prévue à l’hiver 2017 sur les ondes de la SRC, reprendra exactement là où elle nous a abandonnés hier. Cette fois-ci, nous reverrons, du point de vue de Foster, la séquence qui l’a conduit jusqu’au condo d’Ariane. Le réalisateur François Bouvier (Paul à Québec, Jérémie) succédera à Mariloup Wolfe derrière la caméra.

Les créateurs de Ruptures ont laissé planer la possible réunion professionnelle d’Ariane et Claude, qui s’allieraient pour détruire l’axe du mal formé par Justine Salvail (Julie Ringuette) et Marie Rousseau (Catherine Trudeau) chez De Vries. Imaginez maintenant les joutes verbales en salle d’audience (et à l’extérieur, aussi).

Les personnages secondaires apportent beaucoup de substance à Ruptures. Je pense à la femme de mafieux, Romane, à qui Bianca Gervais a insufflé crédibilité et vérité. Je pense aussi à la maman d’Ariane, la belle Mireille, incarnée par une Sylvie Léonard dans un contre-emploi formidable.

Selon les derniers chiffres disponibles, Ruptures a captivé 975 000 téléspectateurs cet hiver. Pas mal du tout pour une production opposée au méga-canon des Beaux malaises à TVA.

DRAME CHEZ LES O’HARA

Autre scène finale choc à la télé québécoise cette semaine. Ça s’est passé au chalet de Samuel O’Hara (Guy Nadon). Arrêtez la lecture si cet épisode sommeille dans l’enregistreur.

Alors, en pleine nuit, des voleurs ont défoncé la porte du rez-de-chaussée, ce qui a alerté Jacqueline (Marie Tifo). Samuel a chargé son fusil de chasse. Un des bandits a dégainé son arme. Puis, écran noir.

La suite ? En septembre, toujours à TVA. C’est aussi dans cet épisode percutant que Marie-Ève (Isabel Richer) a appris qu’elle était enceinte de Charles (Stéphane Demers), qui planifie, de son côté, avoir un enfant post-réconciliation avec sa conjointe Josée (Lynda Johnson). Oups. Et Miguel (Christian De La Cortina), qui fouinait aux alentours d’une maquiladora, survivra-t-il à son kidnapping au Mexique ?

À l’autre poste, Mémoires vives avait dénoué plusieurs de ses grosses intrigues dans les semaines précédentes. La dernière scène, où Jérémie Gendron (Pier-Luc Funk) décrochait un sourire machiavélique, n’augure rien de bon pour notre pauvre Laurie (Sophie Paradis), qui trouve que son fils ressemble à son ancien bourreau Jérôme Fortier (Roger La Rue).

Et malheureusement pour nous, Nicolas (Patrick Drolet) a choisi Maria (Ariane Castallenos) au détriment de Karine (Catherine Trudeau). En matière de mauvaise décision, ça bat quasiment celle de sa demi-sœur Flavie (Catherine Renaud), qui a abandonné son fils Léon pour se mettre en ménage avec Nancy Grimard (Catherine-Anne Toupin), la psychopathe.

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