Soccer Impact de Montréal

Voici Wayne Rooney !

Un nom sera sur toutes les lèvres ce soir au stade Saputo avec la visite du D.C. United, et non, ce ne sera pas Jalen Robinson.

N’en déplaise aux partisans du défenseur du Massachusetts, c’est plutôt de Wayne Rooney qu’il sera question. Rooney en sera à une première visite à Montréal depuis son arrivée en Amérique du Nord, et à seulement un cinquième match en MLS.

Pour Samuel Piette, ce sera une belle façon de mesurer le progrès qu’il a fait dans le monde du soccer.

« Quand je vivais chez mes parents, avant de partir jouer en Europe, je me levais le samedi matin pour regarder ses matchs en Premier League, avec Manchester United. De pouvoir jouer contre lui, ce sera assez spécial », a reconnu le Québécois de 23 ans, rencontré plus tôt cette semaine.

Sans parler d’une idole, Piette semble visiblement s’identifier à la plus récente vedette du soccer international à se joindre à la MLS.

« C’est un joueur que j’aimais beaucoup, même si on ne joue pas à la même position puisqu’il est attaquant. Côté gabarit, quand je suis arrivé en Allemagne, c’était écrit dans les journaux que j’étais le Wayne Rooney canadien ! »

— Samuel Piette

« On a un peu le même gabarit, et je n’avais pas beaucoup de cheveux à l’époque. Il a connu une grande carrière et semble être assez humble. C’est une grande personne autant à l’extérieur du foot que sur le terrain. »

« C’est excitant. C’est un joueur de niveau mondial », ajoute un autre défenseur, Michael Petrasso.

Le onze montréalais a bien l’intention de s’inspirer de ce qui avait été accompli en mai dernier contre Zlatan Ibrahimovic, grande vedette du Galaxy de Los Angeles, lors de sa visite à Montréal. Le Galaxy l’avait certes emporté, mais Petrasso avait fait perdre les pédales au grand Suédois en le marquant de façon serrée, à un point tel qu’Ibrahimovic lui avait asséné une gifle. Son match a pris fin par un carton rouge à la 41e minute, avec un pointage encore à 0-0.

Rooney est lui aussi réputé pour son humeur changeante. La recette pourrait-elle encore fonctionner ?

« Je ne dirais pas ça, mais je vais le marquer de façon très serrée », a répondu Petrasso.

« Il y a beaucoup de positionnement avec des joueurs de ce calibre. Zlatan, avec sa grandeur, il fallait bloquer les centres dans la surface pour l’empêcher d’en profiter. On devait le marquer de près. Il ne faudra pas laisser d’espace à Rooney non plus. »

— Michael Petrasso

Piette ne fondait pas trop d’espoir non plus quant à la possibilité de déranger Rooney.

« Il en a vu d’autres ! Même si je lui parle, je ne sais même pas s’il va comprendre mon accent ! Il s’agira de jouer physique, de petits coups, être dans ses souliers, toujours près de lui, de ne pas le laisser se sentir confortable. Un joueur sur qui on n’exerce pas de pression peut ce qu’il veut. »

N’oubliez pas Piatti !

Les questions sur Rooney ont foisonné lors du point de presse de Rémi Garde jeudi, si bien que l’entraîneur a parfois semblé amusé par toute l’attention générée par l’international britannique.

« Je ne pense pas que les joueurs doivent être impressionnés. Que l’on soit respectueux et admiratif pour ce qu’il a fait avant, tout à fait. Mais de l’autre côté, les joueurs de D.C. peuvent eux aussi apprécier la carrière de certains joueurs dans le maillot de l’Impact. »

Évidemment, on devine que Garde avait en tête son grand meneur offensif Nacho Piatti. Le palmarès de ce dernier n’arrive même pas près de celui de Rooney, mais il demeure un des excellents milieux de terrain en MLS, comme en faisait foi sa présence au match des étoiles du circuit cette semaine. Bon joueur, Garde a donc défendu son protégé, qui compte 58 buts en 113 matchs depuis son arrivée en MLS.

« Le fait qu’il évolue avec une équipe canadienne, qu’il a peut-être moins de lumières parce que la ligue est principalement américaine, ça ne sert pas forcément Nacho. Je ne dirais pas qu’il a besoin d’un certain calme autour de lui, mais presque. Ça lui ressemble un peu. Il aurait peut-être pu jouer à Monaco en France, plutôt qu’à Marseille, quoiqu’il a le talent pour jouer n’importe où ! Dans sa personnalité, il est très calme. Mais à Montréal, avec le staff ici, avec moi en particulier, il sait très bien toute l’importance qu’il a pour nous. »

L’effet Rooney

Cela dit, l’arrivée de Rooney a visiblement produit des résultats dans la capitale américaine. Le D.C. United ne comptait que deux petites victoires en 14 matchs avant son arrivée.

Voilà que la formation a remporté deux de ses quatre matchs avec Rooney dans l’effectif. Les proies n’étaient peut-être pas des puissances (Vancouver et Colorado), mais les victoires ont été acquises au cœur d’une portion costaude du calendrier, avec quatre matchs en 14 jours.

Aux yeux de l’Impact, il ne faut donc pas trop s’attarder au fait que l’adversaire de ce soir occupe le dernier rang de l’Association de l’Est.

« Ça serait une erreur de regarder le classement de D.C. C’est une équipe qui est en train de se redresser », a jugé Garde.

« D.C. a eu un parcours semblable au nôtre, a ajouté Piette. Ça a mal commencé et ça se replace tranquillement. Avec la venue d’un gros joueur comme ça, il a fait sentir ses qualités sur le terrain et ça aide beaucoup. Ce sera un match assez difficile même s’ils sont derniers dans l’Est. Il ne faudra pas les prendre à la légère comme on l’a fait avec San José et Colorado. »

Impact contre D.C. United, ce soir, 19 h 30, au stade Saputo

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