LES MÉDAILLÉS DE LA RELÈVE
LE SUCCÈS DES TRANSFERTS D’ENTREPRISES AU QUÉBEC
Alain Chalifoux, président de la Laiterie Chalifoux
Gagnant (2014)
Relève familiale
L’homme derrière le fabuleux yogourt de marque Petit Pot Riviera a effectué un retour dans l’entreprise familiale en 2009. Depuis qu’il en a repris les rênes avec son frère et sa cousine, l’entreprise a doublé son chiffre d’affaires, changé son équipe de gestion, embauché un directeur général et augmenté le nombre d’employés. Bref, « nous avons vraiment effectué un virage à 180 degrés », indique celui qui est à la tête de la quatrième génération de Chalifoux à diriger la laiterie. « Depuis septembre dernier, nous avons mis en marché 33 nouveaux produits ! » ajoute-t-il. Des produits qu’on trouve maintenant d’un océan à l’autre.
Mais l’évolution de la Laiterie Chalifoux ne se voit pas seulement sur les tablettes. De 2009 à 2011, Alain Chalifoux est retourné sur les bancs d’école pour acquérir des connaissances en gestion d’entreprise, lui qui œuvrait davantage dans le domaine de la microbiologie auparavant. Puis, ce fut la création d’un conseil d’administration et la mise en place d’un conseil de famille, qui réunit non seulement la génération précédente — c’est-à-dire la troisième génération —, mais la génération actuelle, de même que la prochaine. Celle qui, un jour, prendra la relève de cette magnifique entreprise québécoise qui a le vent dans les voiles.
Jean-François Blouin, président-directeur général de Supermétal
Gagnant (2011)
Relève entrepreneuriale
Impliqué dans l’entreprise depuis de nombreuses années, Jean-François Blouin en est devenu le PDG en 2010. Ils sont cinq associés à avoir fait l’acquisition de Supermétal auprès d’un groupe de trois fondateurs. « Ça s’est très bien passé, de façon très structurée — avec l’aide de quelques consultants pour ce qui est des aspects juridique et financier, mais aussi humain. Définir les statuts et les rôles en fonction des attentes de chacun, des capacités, des besoins de l’organisation… Comme c’était l’aspect le plus délicat du transfert, nous avons fait appel à un spécialiste pour nous épauler là-dedans », explique-t-il.
Bien sûr, tout cela ne s’est pas produit du jour au lendemain. Au total, le transfert a pris une dizaine d’années. Officialisé en 2009, il a permis de donner un nouveau souffle à l’entreprise : nouvelles usines, nouveaux marchés à conquérir, nouveau dynamisme à l’interne. Aujourd’hui, le spécialiste en structures métalliques multiplie les contrats d’envergure, dont l’échangeur Turcot, le plus gros mandat jamais obtenu par Supermétal.
« Gagner un concours comme
, ça nous place sous les projecteurs. Et ça a certainement contribué à la notoriété de notre entreprise. » — Jean-François Blouin, président-directeur général de SupermétalLouis Leclair, président des fourgons Transit
Gagnant (2014)
Relève familiale
La mère de Louis Leclair a démarré l’entreprise il y a 38 ans, alors qu’il était encore un enfant. « Pour un petit garçon de huit ans qui met les pieds dans une usine où l’on fabrique des boîtes de camion, vous pouvez imaginer que ce fut le coup de foudre instantané. Je n’ai jamais pensé faire autre chose que ça : encore aujourd’hui, j’ai la passion des camions », dit-il. Une passion qu’il espère transmettre à ses filles, toutes deux employées de l’usine l’été venu, et même à temps partiel dans le cas de l’aînée (qui étudie au cégep).
C’est en 2005 que Louis Leclair est devenu actionnaire unique des Fourgons Transit. « Je pense que la clé du succès, c’est d’avoir commencé très tôt à y travailler, et ce, dans tous les départements : ça a facilité le transfert, parce que je m’étais vraiment approprié l’entreprise. Pour réussir une relève, c’est important d’être bien préparé. Et notre transfert s’est fait sur 15 ans », souligne-t-il. Depuis, Fourgons Transit a doublé de taille. « La croissance d’une entreprise passe par le succès de son personnel. Je me suis bien entouré. »
CONSEIL D’EXPERT
Luis-Felipe Cisneros-Martinez, directeur de l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale | HEC Montréal et membre du jury du concours
depuis six ans.« On n’en parle pas souvent, mais le transfert du réseau de contacts est très important. Le banquier et les fournisseurs de l’entreprise ne peuvent pas vous faire confiance du jour au lendemain seulement parce que vous avez le même nom de famille. Le processus de transfert doit se faire graduellement : il peut prendre en moyenne de deux à huit ans. »