La promenade Fleuve-Montagne

Évasion artistique au cœur de Montréal

Exposition temporaire d’art public, la promenade urbaine Fleuve-Montagne sera inaugurée lundi prochain par le maire de Montréal, Denis Coderre. Aménagé jusqu’au 30 novembre entre le musée Pointe-à-Callière et le mont Royal, ce parcours élaboré dans le cadre des 375 ans de la métropole comprend des œuvres d’une dizaine d’artistes, dont Bill Vazan, Nadia Myre, Giorgia Volpe et Maria Hupfield.

Vous cherchez une balade culturelle originale avec des pauses ludiques et agréables au cœur de Montréal ? La promenade urbaine Fleuve-Montagne risque d’être incontournable cet été et même cet automne avec une grande variété d’animations et de découvertes artistiques le long d’un parcours balisé de 3,8 km.

Pour se repérer, le visiteur reconnaîtra le tracé grâce à des bornes noires ou des poteaux sur lesquels on a disposé des triangles jaunes qui indiquent la direction de la montagne et des triangles bleus pour signaler celle du fleuve.

Un marquage au sol de carrés blancs identifie aussi ce parcours qui devrait revenir chaque année avec des œuvres d’art différentes.

PLACER ICI LA PHOTO MARQUAGE

Pilotée par le Service des grands parcs de Montréal, la promenade débutera cet automne au musée d’histoire et d’archéologie de Pointe-à-Callière avec une œuvre d’Alexandre David, non encore installée. Elle se poursuivra dans le secteur Vieux-Montréal/McGill avec, dès le mois d’août, la pose de « collets de survie » par Gilbert Boyer : des extraits de poèmes gravés sur des bagues installées sur des lampadaires. Une œuvre murale de José Luis Torres sera aussi bientôt projetée sur un mur du Vieux-Montréal. 

C’est donc rue McGill et côte du Beaver Hall que l’on peut d’ores et déjà voir la promenade urbaine s’incarner, avec Giorgia Volpe, reine du métissage, qui a installé – sur des poteaux de lampadaires – 19 oriflammes de lanières en plastique tressées.

Intitulée Cadence, l’œuvre évoque le métissage culturel montréalais. Le commissaire Stéphane Bertrand a souhaité la présence de Giorgia Volpe dans la côte du Beaver Hall en mémoire de ces femmes peintres qui, en s’intégrant au Groupe de Beaver Hall, s’affirmèrent comme des artistes à part entière, et ce, pour la première fois au Canada.

Près de la sculpture Taichi Single Whip de Ju Ming, la promenade propose une pause sur le square Victoria avec Le diplomate, deux placotoirs en bois au design très contemporain créés par Anick Juneau et Julien Thibodeau, et qui permettent d’accrocher temporairement la roue avant de votre vélo. 

Tout près, des concerts et des apéros classiques y auront lieu tous les jeudis, respectivement à midi et à 17 h. 

En face, côté ouest, Bill Vazan a déposé Racines gauloises, trois blocs granitiques pesant 25 tonnes. Jamais exposées, ces roches de granite rose ont été sculptées de symboles celtiques. 

« Il s’agit d’un métissage d’iconographie, dit Stéphane Bertrand, architecte paysagiste et commissaire indépendant. Il y a dans l’idée que ces pierres sont gravées pour inscrire le métissage dans la mémoire des gens. » 

En partenariat avec le Centre Phi et DHC/ART, le cœur du parcours s’intitule Sentier de résilience. Défini par la commissaire Cheryl Sim, il s’agit d’un trio d’œuvres évoquant l’héritage amérindien de la cité. Elles ont été créées par les artistes autochtones Maria Hupfield, Nadia Myre et Skawennati.

Connue pour ses performances, l’Anishinaabe Maria Hupfield a créé, sur la partie sud du square, deux bancs géométriques en bois. L’un a la forme d’un éclair et l’autre, d’une étoile. Les deux éléments de Ka Pow ! réfèrent à la bande dessinée et à la volonté de l’artiste de faire se rencontrer les visiteurs sur ces bancs, à l’ombre des érables du petit sous-bois.

S’intéressant aux cicatrices du temps et de la vie, à l’identité et à la mémoire, Nadia Myre a créé une installation au sud de la basilique Saint-Patrick. Une œuvre sonore relate, de 10 h à minuit, avec deux haut-parleurs perchés sur un arbre, l’histoire de Marie-Josèphe Angélique, cette esclave noire portugaise condamnée à mort en 1734 pour avoir incendié des immeubles du Vieux-Montréal.

Éclairées après 17 h, des ampoules couleur de feu entourent deux troncs d’arbre tandis que des copeaux rouges ont été éparpillés sur le sol. « Nadia Myre parle de la réalité de l’esclavage au Canada, de l’immigration forcée et des cicatrices qui ne guérissent jamais », dit Cheryl Sim.

Après avoir croisé la Balade pour la paix, rue Sherbrooke, la promenade Fleuve-Montagne comprend, à l’intersection de McTavish, l’installation de Philippe Allard et Justin Duchesneau, Le joyau royal et le mile doré, récemment inaugurée.

Puis, en remontant vers la montagne, on emprunte la rue McTavish, désormais piétonne. La partie la plus au nord est flambant neuve, avec de beaux espaces pour circuler, des bancs pour s’asseoir et une belle vue du centre-ville de Montréal.

C’est avec Skawennati que s’achève la promenade. Placé avenue des Pins, sur le flanc de la montagne, L’arbre céleste est une version en acier et en aluminium de celui que l’artiste a créé pour son animation vidéo Le monde de demain. Évoquant la création de la vie, du point de vue iroquois, il s’agit d’un panneau indicateur de sept branches terminées par une fleur. 

L’inauguration de la promenade par le maire se fera en public, lundi prochain. Les citoyens sont invités à venir pique-niquer, de 12 h à 13 h, au son de la musique de jazz, à l’intersection des rues McTavish et Sherbrooke.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.