MINDGEEK

Près de 1000 employés à Montréal

Tout en restant d’une discrétion extrême sur la place publique, MindGeek est devenue ces dernières années un employeur de premier ordre à Montréal. L’entreprise emploie de 800 à 900 personnes dans ses bureaux du boulevard Décarie, selon plusieurs sources internes, et cherche à en recruter une quarantaine en ce moment même.

Les conditions de travail offertes par MindGeek sont appréciées par bon nombre d’employés, indiquent les témoignages recueillis par La Presse.

« C’est l’une des meilleures places où j’ai travaillé. J’aimais l’ensemble des cerveaux qu’il y avait à la même place. Il y avait beaucoup d’innovation et de recherche, on trouvait toutes sortes de moyens pour monétiser le porno. »

— Spécialiste en informatique qui a quitté récemment l’entreprise

Un autre expert en informatique indique n’avoir « rien de négatif » à dire sur cet employeur, qui loge dans un immeuble discret recouvert de panneaux-miroirs, à quelques pas de la station de métro Namur. Il appréciait les nombreux avantages offerts, comme des petits-déjeuners gratuits et les événements tenus au courant de l’année. MindGeek a notamment organisé une fête spectaculaire au Beachclub de Pointe-Calumet, en août dernier.

Ce jeune homme a quitté le groupe, car il n’avait jamais osé dévoiler à sa famille la nature de son travail. Il assure toutefois que l’environnement des bureaux de MindGeek est tout ce qu’il y a de plus corporate.

« Les produits avec lesquels on travaille sont des produits pour adultes, mais il n’y a pas de matelas souillés dans les coins ou de porn stars dans les bureaux ! dit-il en riant. Je n’en ai jamais rencontré. »

« BOYS CLUB »

Si les salaires et les avantages sociaux offerts chez MindGeek semblent au-dessus de la moyenne, plusieurs ont mentionné la difficulté de progresser dans les hautes sphères de l’entreprise.

« Les dirigeants, c’est un boys club, ils se connaissent tous, ils sont tous amis. »

— Une source interne

« Pour quelqu’un comme moi, ça semble presque impossible de rejoindre ce club. Mais s’ils ont cette attitude de boys, la plupart sont extrêmement brillants. Ils prennent leur job très sérieusement », ajoute cet employé.

Une autre source de haut niveau qui a quitté l’entreprise parle quant à elle d’une mentalité « presque sectaire ». « C’est très boys club, il faut faire partie de la clique, mais même à ça, c’est très difficile. »

Plusieurs sources affirment que les haut placés de MindGeek n’hésitent pas à dépenser des sommes importantes pour les fêtes, qui peuvent atteindre des dizaines – voire des centaines – de milliers de dollars pendant la semaine de la Formule 1.

« Tout le monde sait que nos patrons font des tonnes d’argent, mais en même temps, nous sommes tous jeunes, on aime sortir et on s’entend bien, a dit une source. Notre salaire est au-dessus de la moyenne, mais ils ont réduit nos bonis dans la dernière année. »

MindGeek a décliné les nombreuses demandes d’entrevue de La Presse. L’accès à l’immeuble du groupe, gardé sous haute surveillance dans le quartier Côte-des-Neiges, nous a aussi été refusé.

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