tensions entre le canada et la chine

Malgré les discussions, l’impasse persiste

Osaka, — Japon — Justin Trudeau s’est abstenu de jouer cartes sur table, hier, à l’issue du sommet du G20 à Osaka, au Japon. Le premier ministre du Canada a reconnu que l’impasse persiste dans les relations avec la Chine, sans fournir plus d’informations sur les efforts visant à faire libérer les deux Canadiens piégés au cœur de ce conflit.

Les arrestations de Michael Kovrig et de Michael Spavor – considérés comme des victimes collatérales des tensions entre les États-Unis et la Chine – ont été soulevées lors de discussions avec le président de la Chine, Xi Jinping, en marge du sommet, selon ce qu’a indiqué Justin Trudeau avant de s’envoler pour Ottawa.

À sa conférence de presse de clôture, M. Trudeau ne s’est pas avancé davantage sur cette « période difficile » que traversent le Canada et la Chine, insistant sur l’importance pour lui de s’entretenir directement avec le président Xi.

Aucune rencontre formelle n’a eu lieu entre les deux dirigeants pendant le sommet, mais le cabinet du premier ministre assure qu’ils ont eu des « interactions constructives ».

L’une des stratégies du Canada était d’aller chercher l’appui d’autres pays du G20 pour faire libérer MM. Kovrig et Spavor. Le cabinet du premier ministre dit avoir reçu un « large » soutien de ses alliés européens.

L’engagement du président des États-Unis, Donald Trump, à soulever cette question lors d’une rencontre hautement anticipée avec son homologue de la Chine représentait toutefois la première véritable lueur d’espoir pour les deux Canadiens détenus.

En conférence de presse au terme du sommet, M. Trump n’a toutefois fait aucune mention de cette affaire.

Il a précisé que le président Xi et lui n’ont pas parlé de l’arrestation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, le 1er décembre dernier, à Vancouver, en vertu d’un mandat d’extradition américain – évènement à l’origine de la querelle diplomatique entre Ottawa et Pékin.

Si le nom de Mme Meng n’a pas été prononcé lors du tête-à-tête, il aurait toutefois été question de Huawei, selon le dire du président Trump. Des progrès auraient été réalisés quant au différend impliquant le géant des télécommunications, que la Maison-Blanche a qualifié de menace à la sécurité nationale. M. Trump a annoncé, hier, qu’il autoriserait les entreprises américaines à vendre leurs produits à Huawei, mais n’était pas encore disposé à retirer la société chinoise de sa liste noire commerciale.

Une occasion ratée, dit scheer

Le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, a reproché à Justin Trudeau d’avoir raté une « occasion idéale » de montrer au gouvernement chinois qu’il y a des conséquences à ses actes.

« Aujourd’hui, je le demande à nouveau, et j’exhorte une nouvelle fois Justin Trudeau à répondre avec vigueur aux transgressions de la Chine et à faire passer le message suivant : le Canada ne se laissera pas marcher sur les pieds », a-t-il écrit sur sa page Facebook, hier.

« Tant et aussi longtemps que le gouvernement chinois retiendra nos exportations et nos citoyens en otage et qu’il continuera d’enfreindre les droits de la personne, nous n’avons pas d’autre choix que de contre-attaquer », a-t-il fait valoir.

Pour cette contre-attaque, le chef conservateur suggère une série de mesures commerciales, telles qu’un resserrement des inspections des importations chinoises et des représailles tarifaires.

Les tensions commerciales et géopolitiques « s’intensifient »

Le communiqué final du G20 a constaté pudiquement une « intensification » des tensions commerciales et géopolitiques. Cette formulation remplace la condamnation explicite du protectionnisme qui a longtemps été la marque de fabrique du G20, mais dont l’administration Trump ne veut pas entendre parler. La déclaration réaffirme par ailleurs l’engagement des 19 pays membres signataires à « la mise en œuvre complète » de l’accord signé en 2015 à Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, les États-Unis faisant bande à part. Il faut aller « beaucoup plus loin » dans ce domaine, a estimé le président français Emmanuel Macron. Les signataires s’accordent sur « l’irréversibilité » de cette entente. — Agence France-Presse

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