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Voyager au pas de course

Visiter un pays au pas de course, à première vue, ça ne semble pas une bonne idée. Mais organiser un voyage autour de la course en sentier, et accéder ainsi à des paysages magnifiques, c’est autre chose.

Valérie Bélanger a eu cette idée il y a plusieurs mois avec des amis, guides en tourisme d’aventure et passionnés de course en sentier comme elle.

« On se disait que si quelqu’un vendait des voyages de course en sentier, on s’inscrirait tout de suite, se rappelle-t-elle. Puis on s’est dit qu’on avait les compétences pour mettre sur pied de tels voyages. Pourquoi ne pas le faire ? »

C’est ainsi que Nomade Actif est venu au monde. La toute jeune division de l’agence Terra Ultima offre des voyages axés sur la course en sentier.

Bien sûr, n’importe qui peut partir seul à l’étranger, se choisir un joli sentier et se mettre à courir. Mais pour Mme Bélanger, l’encadrement est particulièrement important pour ce type de voyage.

« Le risque de blessure est élevé, rappelle-t-elle. Un peu comme en randonnée pédestre, la météo entre en ligne de compte, le terrain, l’éloignement. »

Évidemment, il ne s’agit pas de passer toutes ses vacances à courir. 

« Nos voyages ne sont pas des camps d’entraînement ou des événements chronométrés. Ce qu’on veut, c’est offrir aux coureurs ce qu’on offre déjà aux randonneurs. » — Valérie Bélanger

Typiquement, les participants feront de la course en sentier une demi-journée, avant de consacrer l’autre demi-journée à des activités culturelles.

« Il ne s’agit pas de courir quatre ou cinq heures d’affilée, on est en vacances, lance Mme Bélanger. On prend le temps d’explorer. S’il y a un beau belvédère, on s’arrête pour prendre des photos. Le but, ce n’est pas d’aller le plus vite possible. »

Cela correspond à sa vision de la course en sentier, une activité ludique qui se vit dans le moment présent.

« Il faut rester concentré sur ce qui se passe devant nos pieds, explique-t-elle. On n’a pas toujours l’œil sur notre montre comme en course sur route, parce que la notion du temps n’est pas là du tout. Il y a le relief, la présence d’obstacles, la météo, ce n’est jamais pareil. »

Valérie Bélanger fait de la course en sentier depuis 2010. « La course sur route m’ennuie, lance-t-elle. J’aime le changement constant que le sentier apporte : les montées, les descentes, les virages, le paysage qui défile. C’est un grand facteur de motivation. »

La course en sentier est un sport de plus en plus populaire. En 2010, on avait organisé 15 courses en sentier au Québec. Cinq ans plus tard, il y en a eu 78.

Pratiquement toutes les régions ont leur club de course en sentier. « Aujourd’hui, c’est plus facile de s’y mettre. Et ça donne aux gens l’occasion de découvrir des coins qu’ils ne connaissaient pas. »

Et ce, même dans la cour arrière. « Vous pensez connaître le mont Royal ? Allez faire un tour avec le Club de trail de Montréal : en semaine, on fait une sortie d’une heure trente et on ne passe pratiquement jamais par les mêmes sentiers. »

L’équipement est relativement peu coûteux. Le plus important, c’est une bonne paire de chaussures.

« Ça prend une semelle qui offre une bonne traction et une bonne protection contre les roches pointues, indique Valérie Bélanger. Souvent, il y a une plaque protectrice dans la semelle qui va faire une barrière entre le pied et les obstacles pointus. »

Souvent, il y a un embout rigide pour protéger les orteils, et le contour de la cheville est assez serré pour empêcher les petits cailloux et la poussière de pénétrer dans la chaussure.

« Le choix de la chaussette est aussi important. On a souvent les pieds mouillés parce qu’on traverse des cours d’eau et on passe dans la bouette. Le risque d’ampoules est donc élevé. Il est important que la chaussette reste bien en place. » — Valérie Bélanger

Valérie Bélanger a vécu quelques années en Colombie-Britannique et en Angleterre, où elle a obtenu son certificat de guide d’aventure.

« Pour moi, la course en sentier était un bon moyen de découvrir mon nouveau coin. »

La région des lacs d’Angleterre est d’ailleurs idéale pour la course en sentier. On n’y trouve pas de hautes montagnes, mais comme il n’y a pas de forêts, le paysage est très ouvert et les beaux points de vue sont légion.

« C’est un peu considéré comme le berceau de la course en sentier. »

Le Portugal et la Croatie constituent également de belles destinations. « Ils ont de beaux réseaux de sentiers qui relient plusieurs villages, souligne Mme Bélanger. Ça facilite le ravitaillement. »

Il y a aussi beaucoup de potentiel en Amérique du Nord. Au Québec, on parle notamment de la Gaspésie, qui offre de beaux panoramas.

« La vue est un facteur, affirme Valérie Bélanger. C’est difficile au Québec parce qu’il y a souvent du bois. Ça m’intéresse moins d’offrir aux gens de courir cinq jours en forêt. J’ai envie qu’ils se servent un peu de leur appareil photo ! »

Suggestion vidéo 

Spéléologie aquatique

Cette superbe vidéo de Jonas Pedersen suit un plongeur dans une grotte du Yucatán.

le Chiffre de la semaine 

8

Nombre d’espèces de chauves-souris présentes au Québec

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