Une photo vient de révéler qu’un trou noir a un disque orangé. Il suffisait de regarder Donald Trump pour le constater.

Il établit que des enfants souvent nés ici et donc citoyens canadiens ainsi que des femmes enceintes vivant au Québec ne peuvent obtenir les soins dont ils ont besoin, car ils ne sont pas couverts par l’assurance maladie en raison de leur statut d’immigration ou de celui de leurs parents.

Ce rapport est sans équivoque concernant les conséquences graves de cette exclusion. Un tout-petit privé du dépistage néonatal de maladies, de mesures préventives ou de soins pourrait connaître une maladie chronique, présenter un trouble du développement ou un handicap et compromettre son avenir.

Est-il acceptable, selon vous, que le développement d’un petit garçon de 2 ans soit menacé en raison d’une infection dont le traitement tarde parce que sa mère ne peut pas aller consulter ? Pourquoi une famille devrait-elle choisir entre faire soigner ses enfants et subvenir à des besoins de base alors qu’elle se retrouve endettée de milliers de dollars à la suite d’un accouchement ? Comment apaiser l’angoisse éprouvée par les parents d’une fillette souffrant d’une malformation cardiaque dont le suivi est impossible, faute de moyens financiers ?

Le personnel soignant rencontre ces situations de grande tension dans nos hôpitaux, nos CLSC et nos cliniques. Si, parfois, nous savons nous montrer inventifs dans nos manières de surmonter ce type de difficulté, il existe toutefois des limites à ce que nous pouvons accomplir. L’impuissance des parents effrayés par les conséquences du problème de santé de leur enfant nous contamine et remet en question les balises de notre déontologie.

Certains d’entre nous ont choisi de s’engager avec Médecins du monde – seule organisation au Québec qui gère une clinique destinée entièrement aux personnes dépourvues de couverture médicale en raison de leur statut précaire d’immigration, et qui les accompagne dans la défense de leurs droits.

Tous les enfants et toutes les femmes enceintes vivant au Québec devraient avoir accès aux services de santé dont ils ont besoin, mais aussi à la prévention.

Comme le souligne l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est un droit fondamental qui devrait être indépendant du statut migratoire. De plus, la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Canada en 1991, demande aux États de veiller aux droits de tous les enfants, sans distinction aucune.

De telles mesures sont déjà largement mises en place dans de nombreux pays – en France et en Espagne notamment. Des études ont également démontré que l’accès aux soins pour tous, quel que soit leur statut migratoire, génère pour le système de santé non pas des dépenses, mais des économies.

La « carte soleil » à tous les enfants nés ici

Dans l’immédiat, nous unissons nos voix à celle de Médecins du monde et nous demandons à la Régie de l’assurance maladie du Québec de suivre les recommandations faites par le Protecteur du citoyen en mai 2018 en appliquant la loi telle qu’elle a été pensée et rédigée pour donner automatiquement une « carte soleil » à tous les enfants nés ici, indépendamment du statut migratoire de leurs parents.

Le Québec est reconnu dans le monde entier pour son expertise et son excellence en matière de petite enfance. Il est établi que le développement des enfants est un enjeu important de santé publique ; il commence dès les premiers mois de la grossesse et dépend de la situation de la famille dans laquelle ils grandissent. Il est temps de prendre soin de tous nos enfants.

• Signataires : Dr Jean Rouleau, Dre Zoé Brabant, Dre Nadia Abdelaziz, Dre Shelley-Rose Hyppolite, Dr David-Martin Milot, Dre Marie-Jo Ouimet, Myriam Laniel, infirmière, Mischa Corman-François, infirmière, Marie-Hélène Rondeau, infirmière, Sophie Savoie, infirmière, Talwinder Bhatti, infirmière, Diandra Zara, infirmière, Sophie Bruneau, infirmière, Annie White-Gosselin, infirmière, Colombe Dimet, infirmière, Thomas Tcheukam Ngaga, infirmier, Joanna Dimitrakopoulos, infirmière, Valérie Darbouze, infirmière, Marie-Ève Fournelle, infirmière, Dre Nicole Seben, Dr Baijayanta Mukhopadhyay, Dr Michel Welt, Dre Patricia Apap Finkelstein, Dre Nazila Bettache, Dre Camille Gérin, Dre Marie-Claude Goulet, Dre My Lan Graziani, Dr François Lehmann, Dre Élise Tremblay Gonthier, Dr Khue Nguyen, Dre Julie Désalliers, Dre Suzanne De Blois, Dre Joanie Ouellet, Dre Stéphanie Burelle, Dre Louise D’Aoust, Dre Gabrielle Ascah, Dre Carole Balthazard, Dr Samir Shaheen-Hussain, Justine Daoust Lalande, infirmière, Catherine Ethier, psychologue, Marie-Claude Fortin, infirmière, Rachel Laberge-Mallette, travailleuse sociale, Marianne Leaune-Welt, travailleuse sociale, Florence Vinit, psychologue, Pierre Létourneau, psychologue, Hugues Saulnier, psychologue, Sophie Gilbert, psychologue, Carole Levaque, psychologue, Claudine Pringle, infirmière, Wallis Donnot, psychologue, et Jeunes médecins pour la santé publique