MOTIVATION SCOLAIRE

Sept trucs pour motiver les élèves d’ici à l’été

Deux mois. Encore deux mois d’efforts avant la fin des classes. « C’est un temps de l’année scolaire où il est plus difficile de garder l’énergie et la motivation des enfants », constate Agathe Tupula Kabola, orthophoniste et directrice générale de la Clinique multithérapie Proaction, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. La spécialiste propose sept trucs simples pour mieux affronter le sprint final en famille, « surtout pour les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ou des troubles de la communication », précise-t-elle.

1. ENCOURAGER LA LECTURE

« La grande majorité des apprentissages scolaires passent par la lecture, dit Mme Tupula Kabola. Ce n’est pas juste en français, c’est en mathématiques, en histoire, dans toutes les matières. Si l’enfant a du plaisir à lire, il y a de meilleures chances que ses apprentissages se fassent bien. »

Avec le retour des beaux jours, pourquoi ne pas aller à la bibliothèque en trottinette ou à vélo ? Lire couchés sur une couverture au parc ou assis sur le balcon ?

On en profite pour faire la lecture aux petits frères ou petites sœurs qui ne vont pas encore à l’école. « Plusieurs études démontrent que le nombre de mots auquel un enfant est exposé avant la maternelle est un bon indicateur pour prédire son niveau d’habileté en lecture, plus tard », note l’orthophoniste.

2. AVOIR UNE ATTITUDE FAVORABLE ENVERS SON ENFANT

« Avoir des paroles et attitudes favorables, ça encourage inconsciemment, chez l’enfant, des comportements qui mènent à la réussite, explique Mme Tupula Kabola. On parle souvent de l’effet Pygmalion, selon lequel l’image que je me fais de l’autre – de l’enfant – influence mes actions à son égard, puis son comportement. Si j’ai un préjugé favorable envers un enfant, ça va transparaître dans ma façon d’être en contact avec lui, et ça va encourager sa réussite. »

3. SOULIGNER LES FORCES ET LES PROGRÈS

« Il ne faut pas reconnaître que les réussites, mais aussi les progrès et les efforts de l’enfant, conseille l’orthophoniste. Au lieu de seulement signer les copies d’examen qu’on reçoit dans le sac d’école, pourquoi ne pas écrire un petit mot d’encouragement à l’enfant ? On peut laisser un message dans la boîte à lunch ou sur le frigo. Ça va encourager l’enfant et lui montrer qu’on est présent, disponible, qu’on reconnaît ses efforts. »

4. ÊTRE IMPLIQUÉ

Le parent doit montrer qu’il tient à s’impliquer dans la vie de son enfant. « Ça peut être juste de demander à l’enfant : parle-moi d’une chose qui s’est bien passée aujourd’hui et d’une autre chose qui s’est moins bien passée, illustre Mme Tupula Kabola. Ce n’est pas nécessairement l’enfant qui va faire les premiers pas et confier qu’il n’a plus envie d’aller à l’école parce qu’il s’est passé ceci ou cela. »

Si l’enfant a un diagnostic de trouble de l’apprentissage, une panoplie d’intervenants gravitent probablement autour de lui. « Malgré la présence de tous ces professionnels, ce sont les parents qui sont les experts de leurs enfants et qui les connaissent le mieux », souligne l’orthophoniste.

5. COMMUNIQUER AVEC L’ÉCOLE

« Si c’est le bulletin qui nous révèle le plus gros des informations sur notre enfant, ce n’est pas normal, tranche Mme Tupula Kabola. Le parent doit garder une communication régulière avec l’école, l’enseignant et les intervenants. Quand l’enfant est vu par des professionnels, il faut se renseigner : quels sont les objectifs du plan d’intervention ? Qu’est-ce qu’il est recommandé de faire à la maison, de façon à travailler tous dans le même sens ? »

Le parent qui n’est pas libre durant les heures de classe peut communiquer avec l’école par courriel. Autre possibilité : rencontrer les intervenants tôt le matin, après avoir déposé son enfant au service de garde, qui ouvre à 7 h.

6. VARIER LA FAÇON DE FAIRE LES DEVOIRS ET LES LEÇONS

« C’est important d’avoir une routine, reconnaît l’orthophoniste. Mais on n’est pas toujours obligés de faire les devoirs assis à table, de la même façon. » Un enfant peut se promener pendant qu’il récite ses leçons. Il peut écrire en couleurs ou sur un tableau plutôt qu’au crayon à mine.

Autre suggestion : échanger les rôles. « On peut demander à l’enfant de jouer le rôle de l’enseignant, de nous expliquer ce qu’il a appris », propose Mme Tupula Kabola. Pourquoi ne pas donner une dictée au parent, puis demander à l’enfant de la corriger ? « Utiliser les outils technologiques est aussi une stratégie gagnante », dit la spécialiste.

7. METTRE L’ACCENT SUR LE PLAISIR

« On ne le dira jamais assez : il faut mettre l’accent sur le plaisir, souligne l’orthophoniste. Ce n’est pas censé être une corvée, aller à l’école. Malheureusement, ça l’est pour beaucoup d’enfants, surtout ceux qui ont un trouble d’apprentissage. Il faut trouver des stratégies pour rendre ça plaisant, autant pour l’enfant que pour le parent. »

Mme Tupula Kabola suggère d’offrir des récompenses non matérielles, comme accorder 20 minutes à une activité que l’enfant aime. « Il faut trouver un privilège intéressant pour l’enfant, qui va lui faire comprendre que papa et maman ont reconnu son effort et qu’une belle conséquence en découle », résume-t-elle.

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