Laval

Valeant larguée par un important actionnaire

Valeant Pharmaceuticals a été larguée hier par l’un de ses plus importants actionnaires, Pershing Square Capital, qui profitera de cette transaction pour inscrire une importante perte fiscale. Le fonds d’investissement dirigé par le milliardaire Bill Ackman a confirmé, hier, après la fermeture des marchés, qu’il avait liquidé sa position dans la controversée société pharmaceutique établie à Laval. À la Bourse de New York, cette nouvelle faisait plonger le titre de Valeant (NYSE:VRX) de près de 10 % dans les transactions d’après-séance.

— La Presse canadienne

ANALYSE

Le Québec, étoile montante des finances publiques

Ottawa a considérablement accru ses besoins d’emprunts et remis aux calendes grecques un retour à l’équilibre budgétaire, comme nous le rappelleront sans doute les documents du budget que présentera la semaine prochaine le ministre des Finances Bill Morneau.

Ses besoins d’emprunts ont considérablement augmenté, passant de 92 milliards en 2015-2016 à 132 milliards au cours de l’exercice qui prend fin le 31 mars.

Selon Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins, les besoins de financement du gouvernement fédéral pourraient être du même ordre cette année : au déficit d’un peu de moins de 30 milliards prévu s’ajoutera une centaine de milliards de dette à refinancer.

L’an dernier, Ottawa avait concentré ses émissions dans les échéances de moins de cinq ans, laissant le champ libre aux provinces dans celles de 10 et 30 ans, recherchées davantage par les caisses de retraite.

Ce pourrait être un peu différent cette année. Les échéances plus courtes sont appréciées au premier chef par les détenteurs de capitaux désireux de se constituer des réserves en dollars canadiens. C’était le cas de quelques banques centrales, au sortir de la récession, le Canada étant l’un des rares pays à conserver la plus haute note de qualité de son crédit (AAA) décernée par les grandes agences de notation.

D’autres, comme la Banque Nationale de Suisse, achetaient massivement nos dollars afin de freiner l’appréciation de leur propre monnaie. Cela coïncidait enfin avec la décision du Fonds monétaire international d’inclure le dollar canadien dans le bouquet de devises pour ses propres réserves.

Depuis quelques mois toutefois, les investisseurs se tournent vers les marchés boursiers puisque l’économie mondiale semble prendre du mieux. 

La Chine et le Japon diminuent leurs réserves de devises étrangères tandis que semble bien terminé le dernier épisode de guerre des monnaies ou de dévaluation compétitive, si on veut respecter la rectitude politique.

Ottawa pourrait donc être tenté d’allonger l’échéance de sa dette afin de profiter des taux d’intérêt encore très faibles.

Il est bien trop tôt encore pour évaluer dans quelle mesure la présence accrue d’Ottawa fera augmenter les coûts d’emprunts des provinces.

Chose certaine, l’avance qu’a prise le Québec dans son programme d’emprunts du prochain exercice lui sera certainement bénéfique. De toutes les provinces, c’est de loin celle qui est la plus avancée en la matière, en ayant déjà en poche 161 % de ses besoins financiers de 2016-2017.

Ce pourcentage est basé sur l’hypothèse que Québec aura équilibré ses revenus et ses dépenses, même après avoir mis de côté 2 milliards destinés au Fonds des générations (FG) entièrement consacré à la réduction de la dette.

Or, tout indique que l’année qui s’achève permettra de dégager un deuxième excédent considérable d’affilée.

Au 31 décembre, Québec a déjà engrangé un surplus de 2,32 milliards après des versements de 1,45 milliard au FG. Autrement dit, ses revenus excédaient ses dépenses de 3,77 milliards après neuf mois du présent exercice. À pareille date l’an dernier, c’était 2,92 milliards.

Les trois derniers mois pourraient voir ces surplus augmenter moins vite, voire diminuer, compte tenu du devancement annoncé de l’abolition de la taxe santé et de la bonification de la fiscalité des entreprises et de la rémunération de leurs dirigeants, aussi annoncée avec fanfare il y a quelques semaines.

Cela dit, l’amélioration indéniable de la situation économique du Québec est très bien accueillie par les prêteurs.

Il y a trois ans, Québec devait débourser de 20 à 25 centièmes (100 centièmes égalent un point de pourcentage) en intérêts de plus que l’Ontario pour un emprunt de 30 ans : ces jours-ci, ce ne sont plus que trois points. Seule la Colombie-Britannique, qui vogue vers son cinquième surplus d’affilée et dont la note de crédit est AAA, a de meilleures conditions.

Dans l’échéance de 10 ans toutefois, Québec est maintenant en mesure d’obtenir les mêmes conditions que l’Ontario, voire un peu mieux.

Selon Robert Kavcik, économiste chez BMO Marchés des capitaux, le Québec est maintenant l’« étoile montante » des provinces canadiennes, même si plusieurs provinces devraient connaître une croissance plus élevée que la sienne en 2017.

Il faut dire qu’à 1,9 %, le rythme d’expansion du Québec est beaucoup plus rapide que sa croissance potentielle, si bien qu’on se rapproche du plein régime, s’il n’est pas atteint.

Dans les circonstances, dégager des surplus et constituer des réserves relèvent de la prudence la plus élémentaire.

Après sept ans et demi de croissance, le présent cycle est déjà très avancé et la prochaine récession est peut-être plus proche qu’on le croit.

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