Consommation

Que faire à la maison ?

L’eau du robinet est généralement bonne à boire, disent les experts, mais dans le doute, on peut toujours améliorer sa qualité. Deux principales options s’offrent à nous.

Filtre au charbon activé

Le plus commun des systèmes de filtration domestique est celui au charbon, souvent vendu sous forme de pichet, comme c’est le cas des fabricants PUR et Brita. Il en existe des versions qui vont directement sur le robinet.

> Comment ça fonctionne Le charbon activé agit comme épurateur. Il est souvent combiné à des résines qui décontaminent par échange d’ions.

> Avantages et limites du produit  « Ça fonctionne relativement bien pour le plomb », estime Sébastien Sauvé. Pour ce qui est des résidus de médicaments ou de pesticides, ils peuvent aussi être atténués d’au moins 50 %, estime Benoît Barbeau, selon le filtre. Les tests effectués par le chercheur Sébastien Sauvé et son équipe ne se sont toutefois pas avérés concluants sur le plan des pesticides, mais les enlever ne faisait pas partie des prétentions des fabricants de ces produits, précise le chercheur.

> Inconvénients Ils sont économiques à l’achat, mais le renouvellement des filtres est cher à l’usage. Ceux-ci doivent être changés environ tous les trois mois.

> Mise en garde Il ne doit jamais être utilisé avec de l’eau chaude puisque, dans ce cas, le charbon « relâche ce qu’il avait capté ». Ce phénomène peut aussi se produire si on ne change pas son filtre assez souvent. Benoît Barbeau insiste : le filtre doit être certifié NSF53 ou NSF42. « Il y a beaucoup de filtres qui ne sont pas certifiés », dit-il en faisant notamment référence aux produits vendus sur l’internet.

> Prix À partir d’environ 15 $. Prix des cartouches : à partir d’environ 8 $

Osmose inverse

Les versions domestiques de ces systèmes s’installent normalement sous l’évier.

> Comment ça fonctionne Dans un système de purification par osmose inverse, la pression force l’eau à traverser une membrane très fine. Celle-ci ne laisse passer que l’eau et retient minéraux et contaminants, résume Sébastien Sauvé.

> Avantages et limites du produit « Ce n’est pas une barrière absolue, mais c’est une barrière très, très performante. Tellement qu’elle enlève à la fois les micropolluants et des sels minéraux. On se retrouve alors à boire une eau déminéralisée. Et ça, ce n’est pas souhaitable pour la santé », dit Benoit Barbeau.

> Inconvénients Ce système est coûteux et nécessite un entretien soigné. « C’est du gaspillage d’argent », juge Benoît Barbeau, qui croit qu’on peut faire d’autres dépenses et faire certains gestes pour éviter de consommer des micropolluants ou des pesticides. Acheter des fraises bios, par exemple, puisque c’est l’aliment qui compte le plus de résidus de pesticides selon la liste d’Environmental Working Group (EWG), une organisation environnementaliste américaine.

> Prix Les grandes surfaces en vendent à partir de 150 $, mais il y en a de beaucoup plus chers. Le coût associé à l’entretien est également élevé.

Et l’eau en bouteille ?

En faisait abstraction du fait qu’il faut disposer de son contenant, ce qui a un impact environnemental important, l’eau en bouteille est-elle un choix plus santé ? Réglons le cas du plastique : « Plus il est souple, plus il est susceptible de dégager des particules », dit Sébastien Sauvé. En particulier si on laisse la bouteille au soleil dans la voiture. Le risque de dégradation est toutefois moindre avec les grosses cruches en plastique. Par ailleurs, une eau n’est pas nécessairement de meilleure qualité parce qu’elle est mise en bouteille, signale Benoît Barbeau. Elle peut même être moins bonne que celle du robinet. La pollution générée par les bouteilles de plastique constitue aussi un enjeu majeur : elles se retrouvent par dizaines de millions dans les sites d’enfouissement québécois, rappelle la Coalition Eau Secours.

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