Ça s’explique

Les impôts

Chaque dimanche, l’équipe de Pause prend le temps d’expliquer aux jeunes (et aux moins jeunes !) une parcelle d’actualité. Cette semaine… les impôts.

C’est officiellement aujourd’hui la date limite pour produire sa déclaration de revenus – bref, les impôts. Mais, c’est quoi, au juste, les impôts ? Pourquoi tout le monde grimace en en parlant ? À quoi ça sert, exactement ?

Citation : « La meilleure façon d’enseigner aux enfants le fonctionnement des impôts est de manger 30 % de leur crème glacée », a déjà dit l’humoriste américain Bill Murray.

C’est effectivement le sentiment de bien des contribuables. Mais c’est évidemment un petit peu plus compliqué que cela…

Une bouchée contre un service

Pour poursuivre avec la métaphore de la crème glacée, il faudrait donc ajouter que si un parent mange une bouchée du cornet de son enfant, c’est parce qu’en échange, il lui fournit aussi tout plein de services : des câlins quand il se fait mal, un coup de pouce avec ses devoirs, des sorties (comme aller à la crèmerie, justement !). Une bouchée en échange de tous ces services, quoi.

Parce que c’est ça, finalement, les impôts : ce sont les sous qu’on verse aux gouvernements (fédéral, provincial et municipal) pour payer les différents services qu’on reçoit en échange. Cet argent constitue le Trésor public. La police, les pompiers, même l’école de quartier sont financés par les impôts. Sans oublier le salaire du médecin qui nous soigne, le déneigement de l’autoroute sur laquelle nous roulons et l’entretien de tous les parcs nationaux que nous fréquentons.

Où vont nos impôts ?

Au Canada

40 % dans les institutions gouvernementales

18 % aux familles, aînés, enfants

14 % aux programmes sociaux, à la santé, aux transports en commun

11 % au remboursement de la dette

9 % à la défense et à la sécurité publique

8 % aux familles en transition entre deux emplois (chômage)

Au Québec

38 % à la santé

22 % à l’éducation et à la culture

12 % à l’économie et à l’environnement

10 % au soutien aux familles

8 % à la justice

10 % au remboursement de la dette

« Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. »

Cette citation d’Oliver Wendell Holmes fils (un des juristes les plus souvent cités des États-Unis) est inscrite sur le bâtiment du Trésor public américain.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les impôts existent depuis la nuit des temps. Depuis que l’homme s’est sédentarisé et vit en communauté – bref, depuis qu’il s’est « civilisé », pour reprendre les mots de Holmes –, il verse, de manière plus ou moins volontaire, une certaine proportion de ce qu’il possède, récolte ou cultive, à son roi, à son seigneur, etc.

Différents types d’impôts

Les impôts ont été perçus sous différentes formes à travers l’histoire. Au Moyen-Âge, il y a eu les corvées (sorte d’impôts à payer en travaux), la taille (payée en espèce), la dîme (payée à l’Église).

Aujourd’hui, au Canada, il existe trois principales sortes d’impôts : les impôts sur le revenu (qui peuvent être déduits directement du chèque de paye), la taxe de vente (la TPS et la TVQ au Québec, qui s’ajoutent directement à la facture de ce qu’on achète) et l’impôt foncier (payé sur les biens immobiliers).

Toi, payes-tu des impôts ?

Chaque année, les travailleurs doivent produire une « déclaration de revenus », histoire de vérifier s’ils ont payé le juste montant d’impôt prévu par la loi. On dit que les impôts sont « progressifs », c’est-à-dire qu’ils augmentent proportionnellement avec les revenus : plus tu es riche, plus tu payes d’impôts. Inversement, moins tu gagnes d’argent, moins tu payes d’impôts. Mais tout le monde, quel que soit son salaire, profite du même accès aux services dits publics.

Théoriquement, si tu travailles, tu devrais donc produire une déclaration de revenus. Dans les faits, si tu gagnes moins de 10 500 $ par année, ce n’est pas obligatoire. Sauf que tous les experts te le diront : mieux vaudrait le faire, car tu pourrais récupérer certaines sommes, notamment si ton employeur a fait des retenues sur ton chèque de paye !

Et ailleurs dans le monde ?

D’après un classement réalisé par l’OCDE, les 10 pays les plus imposés au monde sont, dans l’ordre : 

1. Le Danemark

2. La France

3. La Belgique

4. La Finlande

5. L’Autriche

6. L’Italie

7. La Suède

8. La Hongrie

9. La Norvège

10. Les Pays-Bas

Le Canada arrive loin derrière, en 25e position. À titre de comparaison, les taux d’imposition québécois (où l’on doit produire une déclaration à la fois à Ottawa et à Québec) se comparent à ceux du Danemark et de la France.

Et l’évasion fiscale, dans tout ça ?

Certaines personnalités ou entreprises, qui considèrent qu’elles payent trop d’impôts, décident de déménager ou de s’implanter dans des pays qu’on appelle « paradis fiscaux », où l’on ne paye que très peu d’impôt. On pense à Gérard Depardieu, l’un des acteurs français les plus connus au monde, qui a beaucoup fait jaser en quittant la France, il y a quelques années. C’est un peu comme si tu quittais ta famille pour manger ta glace tout seul. Oui : à toi le gros cornet. Par contre… fini les câlins !

Sources : Impôt Expert, L’actualité, OCDE, ministère des Finances

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