Opinion

Une jeunesse en quête de perspectives durables

Un projet de société doit émerger du rendez-vous du 12 décembre

Le 12 décembre, le premier ministre du Québec, François Legault, réunira les organismes œuvrant pour les jeunes dans le cadre du renouvellement du plan d’action jeunesse. Un véritable projet de société doit émerger de ce rendez-vous pour répondre aux aspirations des jeunes dans une société en transformation rapide et constante.

Être jeune, c’est s’engager dans la vie avec l’envie de se réaliser. Chaque jeune souhaite trouver une place qui lui permette de s’épanouir au sein même de sa communauté.

Avec un horizon économique fort, ainsi que des traditions démocratique et écologique enviables, le Québec est un terreau fertile pour nourrir les ambitions d’une jeunesse engagée et fière. On serait tenté, dans la conjoncture économique actuelle, de conclure que toutes et tous y trouvent leur compte.

Le plein emploi ne signifie pas des emplois pour tous les jeunes

On ne crée pas de la richesse en se contentant de combler des besoins existants, sans perspectives durables. Pour y arriver, on doit fournir le soutien voulu pour favoriser le développement des capacités de chaque individu. Chaque jeune est différent, créateur de richesse dans une société forte de cette diversité.

Plusieurs jeunes ont besoin de plus d’accompagnement vers les bonnes ressources en emploi, en santé, en persévérance scolaire, en aide à l’apprentissage, contre l’intimidation ou pour un dépannage alimentaire.

Il ne s’agit pas d’un effort financier supplémentaire, mais d’un précieux investissement qui contribue à dynamiser l’insertion durable en emploi plutôt qu’une marginalisation à l’ombre d’une société active. Dans un langage purement économique, c’est rentable.

Accompagner tous les jeunes qui le requièrent, telle est la mission tatouée sur le cœur de tous les carrefours jeunesse-emploi (CJE) qui sont actifs sur l’ensemble du territoire québécois, enracinés dans leur communauté.

Les CJE : moteurs d’accompagnement des jeunes et créateurs d’innovations sociales

Dans le cadre de cette démarche, les CJE sont la première ligne. Ils agissent en développant un lien de confiance avec les jeunes et adaptent leurs interventions à leurs besoins. Rassembleurs et innovants sur les territoires qu’ils desservent, ils agissent en complémentarité avec les organismes publics ou privés, économiques et sociaux, scolaires, culturels et écologiques. Tous engagés auprès des jeunes.

Mais en 2015, un recul important s’est produit lorsque le gouvernement de Philippe Couillard a décidé de compartimenter les jeunes dans des cases rigides.

Plus de 70 000 jeunes ont alors été exclus des CJE, générant ainsi des « trous » de service partout au Québec. Aujourd’hui, près de 140 000 jeunes ni en emploi ni aux études ni en formation ont besoin de soutien et d’accompagnement. C’est pourquoi, en amont de notre participation à la journée de consultation du 12 décembre prochain, nous affirmons aujourd’hui nos intentions. Ainsi, le « Carrefour JEunesse » (disponible sur le site www.rcjeq.org) deviendra un projet de société dans le cadre duquel nous refusons de définir la jeunesse comme une simple main-d’œuvre potentielle.

Cet ambitieux projet corrigera donc l’erreur du précédent gouvernement consistant à réduire l’action des jeunes à de simples cases à cocher.

Depuis 1996, plus de 1 million de jeunes ont franchi les portes des CJE partout au Québec. Chacun d’eux a été accueilli dans son CJE avec ses forces et ses faiblesses, ses rêves et ses inquiétudes, ses problèmes et ses espoirs.

Ce Québec dont nous sommes fiers doit être accessible à tous les jeunes d’ici et d’ailleurs, qui forment le Québec de demain. Nous ne devons pas en exclure un seul.

La jeunesse est une réalité complexe et plurielle. Le premier ministre François Legault a choisi d’être personnellement responsable du dossier. Loin d’être symbolique, cet engagement nourrit l’espoir que son gouvernement, avec le soutien de tous les ministères et organismes, privilégiera et accentuera son investissement afin de permettre à chaque jeune d’être fier de développer son plein potentiel et de prendre la place qui lui revient.

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