Entreprises

De l’aide pour l’investissement, l’innovation et la formation

QUÉBEC — Le ministre des Finances Carlos Leitão a fait une série de gestes destinés aux entreprises dans son budget : il y a des millions pour stimuler l’investissement, susciter l’innovation et assurer le développement de la main-d’œuvre.

Québec met 165 millions pour stimuler les investissements des entreprises, qui se font par ailleurs toujours attendre.

Il introduit une déduction additionnelle de 35 % sur l’achat de moyens de production modernes ou de matériel informatique. Cette mesure permet d’amortir l’investissement en totalité sur 3 ans plutôt que sur 10 ans.

Le fiscaliste Stéphane Leblanc, d’EY, calcule qu’un investissement de 1 million se traduira par une réduction d’impôt de 26 000 à 28 000 $ en trois ans. C’est peu, selon lui, et il doute que la mesure incitative ait des effets puissants sur le niveau d’investissement des entreprises. Toutefois, il reconnaît que la mesure est facile à appliquer pour les entreprises.

En outre, le gouvernement prolonge le congé fiscal pour grands projets jusqu’en décembre 2020. Il correspond à une économie d’impôt et de cotisations au fonds des services de santé pendant 15 ans d’une somme pouvant atteindre 15 % de l’investissement.

Le gouvernement espère susciter des investissements de 8 milliards.

L’innovation est à la mode

Le fédéral avait écrit le mot « innovation » dans à peu près toutes les pages de son budget la semaine dernière. Le provincial n’est pas en reste et prévoit pour sa part plus de 830 millions pour stimuler la recherche et l’innovation.

Les fonds de recherche du Québec reçoivent 180 millions de plus en cinq ans à compter de 2017-2018. Le gouvernement prévoit aussi 305 millions pour encourager l’innovation. Du lot, 60 millions sont réservés pour accélérer le transfert et la commercialisation des innovations. « Il y a toujours eu de l’argent au Québec pour la recherche, souligne Stéphane Forget, PDG de la Fédération de chambres de commerce du Québec. Mais c’était difficile de faire de l’argent avec la recherche. Maintenant, il y a une mesure pour aider à la commercialisation », se réjouit-il.

Intégration des immigrants

Avec une population vieillissante, le renouvellement de la population active passe inévitablement par l’intégration des immigrants au marché du travail.

Le gouvernement met au budget 180 millions à cette fin, dont un peu plus de la moitié, soit 104 millions, dans des programmes de francisation. Le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME) est bonifié de 30 millions en 5 ans et le programme Interconnexion de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), de 10 millions. Le nombre d’immigrants que la CCMM aidera à trouver un emploi, par l’entremise d’Interconnexion, passera de 1000 à 3000 par an.

« C’est un excellent budget pour Montréal, dit Michel Leblanc, son président et chef de la direction. Il réinvestit dans l’éducation et les universités. Il investit de façon majeure en innovation, en intelligence artificielle, en sciences de la vie et dans les voitures électriques. »

Pour sa part, Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, salue les 25 millions en cinq ans mis de côté pour accompagner les PME dans la gestion d’une main-d’œuvre diversifiée et les soutenir dans l’amélioration des compétences des travailleurs.

Dans un communiqué, le Conseil du patronat du Québec se réjouit du maintien de l’équilibre budgétaire pour les cinq prochaines années, mais déplore la prolongation de cinq ans de la taxe compensatoire des institutions financières. Une mesure qui rapporte au Trésor 1,3 milliard.

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