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Édition du 16 novembre 2018,
section PAUSE CHIC !, écran 2
Avocate de formation, Annette Nguyen est engagée depuis plusieurs années sur la voie de la consommation responsable de vêtements. Cela fait près de 10 ans qu’elle magasine presque exclusivement dans les friperies et achète très peu d’articles neufs.
C’est en avril dernier qu’elle a fait son premier événement d’échange de vêtements, inspirée par son amie Alexandra Graveline, qui s’est donné comme défi, au début de 2018, de passer une année sans magasinage. « Elle m’a inspirée à trouver des moyens pour ne pas acheter de vêtements, même usagés », lance-t-elle.
Sa solution ? Le Shwap Club, un « club » d’échange fondé en juin 2018 et accessible à toutes (seulement des vêtements pour femmes sont offerts en échange pour l’instant). Le succès est tel que la petite entreprise a déjà dû déménager de son petit local du Château Saint-Ambroise vers un espace plus vaste – mais déjà plein à craquer – dans Saint-Henri, ouvert le mercredi soir et le dimanche après-midi.
« Depuis l’ouverture, on sent le niveau d’excitation des gens. Dans une grosse soirée, on peut échanger jusqu’à 600 morceaux ! Celles qui accrochent et aiment le concept peuvent revenir chaque semaine. Les vêtements roulent très rapidement, donc, chaque fois, il y a de la nouveauté », détaille-t-elle, ajoutant que certaines vont même rapporter un vêtement échangé quelques semaines plus tôt pour s’en procurer un autre. Une vraie garde-robe tournante, quoi.
Le Shwap Club n’est pas le seul à créer l’engouement. Le tout premier événement Look de Fripe, qui a eu lieu le 4 novembre dernier à Laval, s’est tenu à guichets fermés, et plus de 1500 articles à troquer ont été reçus. Les organisateurs ont d’ailleurs déjà annoncé la tenue d’une deuxième édition, destinée aux vêtements pour enfants, au printemps.
Le tout était organisé par Stéphanie Robillard-Sarganis, fondatrice du blogue Ma Banlieue, en collaboration avec la coopérative de solidarité Le Tiers Lieu. « Je participe régulièrement aux “swaps” organisés par La Gaillarde, à Montréal. Pour moi, la consommation responsable de vêtements, c’est vraiment un mode de vie ; 90 % de mes articles viennent de seconde main, d’échanges, de friperies. À travers mon blogue, je parle beaucoup de consommation écoresponsable. J’avais envie d’organiser un événement pour montrer aux gens que ce n’est pas juste des vieux vêtements laids qu’on peut trouver dans des “swaps” », lance la blogueuse.
Le fonctionnement du Shwap Club est simple : les participantes arrivent avec leurs vêtements à donner, qui sont alors évalués. S’ils sont en bon état – sans taches, trous, déchirures, etc. –, qu’ils sont tendance et de saison, ils sont acceptés, et la personne reçoit un carton indiquant le nombre de morceaux auxquels elle a droit et elle peut commencer à magasiner parmi la sélection offerte sur place, qui va des robes aux camisoles en passant par les manteaux, les pantalons, les sacs à main et les chaussures.
Peu importe la marque, la qualité et le type d’articles, c’est le principe d’un morceau pour un morceau qui est appliqué. « Au début, j’ai craignait que ce soit un problème, avoue Mme Nguyen. Mais je me suis rendu compte qu’une fois qu’un morceau n’est pas utilisé par quelqu’un, il ne vaut plus grand-chose à ses yeux ; il ne fait que prendre de la place dans la garde-robe ! »
Le même fonctionnement, grosso modo, a été utilisé par Look de Fripe. « C’est vraiment à valeur égale. À la base, les coûts de production des vêtements sont sensiblement les mêmes ; c’est vraiment du troc à l’état pur d’un article pour un article », estime Mme Robillard-Sarganis.
« Le Shwap Club, c’est pour les gens qui veulent consommer plus écolo, mais sans dépenser 50 $ pour se louer une robe. »
— Annette Nguyen, du Shwap Club
L’échange devient donc une façon de renouveler fréquemment sa garde-robe à faible coût – financier et environnemental. Ainsi, pour participer au Shwap Club, il faut débourser 12 $ pour une entrée, ou alors 85 $ pour un abonnement annuel.
« La location de vêtements, c’est super, mais ça peut être dispendieux. Mon désir était d’offrir une alternative peu dispendieuse, accessible à tout le monde », explique Mme Nguyen, qui vient tout juste de lancer une campagne de sociofinancement avec comme objectif de passer à 13 heures (et trois journées) d’ouverture par semaine.
Bon Magasinage
Lancé l’an dernier, le site Bon Magasinage reprend une formule très populaire en Europe, mais à peu près inexistante au Québec : la vente de vêtements de seconde main entre particuliers, par l’entremise d’une plateforme web qui permet de les connecter. L’instigatrice du projet, Candice Bouchez, était une grande utilisatrice de ce service jusqu’à ce qu’elle arrive au Canada, il y a trois ans. « J’ai vendu tous mes vêtements sur ce type de plateforme avant de déménager, en pensant m’en procurer ici de la même façon. J’ai été vraiment étonnée de constater qu’il n’existait rien de tel », explique-t-elle. Véritable friperie communautaire virtuelle, Bon Magasinage permet d’afficher gratuitement (il suffit de s’inscrire) des vêtements à vendre. Les gens intéressés contactent le vendeur en privé et la transaction se fait généralement en mains propres. Une sorte de Kijiji du vêtement d’occasion, quoi !
« Awesome vente seconde main » par Ton Petit Look
Depuis cinq ans, trois fois par année, l’équipe de Ton Petit Look organise son « Awesome vente seconde main », un projet lancé par les jumelles Carolane et Josiane Stratis. « Au début, c’était seulement une façon d’écouler des sacs de vêtements qu’on ne portait plus et qu’on avait accumulés. Ça a tellement bien fonctionné qu’on a décidé de voir si on pouvait répéter l’expérience, de façon plus organisée », explique Josiane. Depuis, l’événement a grandi et à chaque édition, Ton Petit Look invite d’autres personnes – des blogueurs et des gens du domaine de la mode qui se retrouvent souvent avec plusieurs pièces peu portées à vendre – à se joindre à elle. Pour dénicher des morceaux de qualité, souvent de designers locaux, c’est vraiment la place ! La prochaine vente est prévue au mois de décembre, suivez le blogue pour tous les détails.
Deuxième édition
Lancé en 2015, Deuxième édition se spécialise dans la revente de vêtements et d’accessoires de luxe d’occasion, ainsi que d’échantillons de designers d’ici et d’ailleurs. Les pièces vendues sont des mises en consigne, pour lesquelles les clientes reçoivent un retour, mais aussi des achats faits par l’entreprise auprès de particuliers et d’entreprises. Que ce soit sur la plateforme web, où on peut magasiner en ligne, ou directement à la boutique de la rue Beaubien Est, Deuxième édition est vraiment l’endroit tout indiqué pour trouver des pièces haut de gamme et griffées à une fraction du prix original.
Raymond IV
Les sœurs Marie-Christine et Rose-Anne Dubé ont repris au début de l’année la boutique Raymond IV, dans Hochelaga. Passionnées de pièces vintage, elles proposent des morceaux datant d’avant les années 2000 et remis au goût du jour, avec un souci pour les vêtements de qualité, faits de matières durables. On peut se procurer leur sélection dans les événements pop-up qu’elles organisent ponctuellement, ou alors sur leur site web transactionnel. Une chouette adresse pour les adeptes de pièces vintage uniques.
La petite histoire
Fondée en 2017 par Raphaëlle Bonin, Station Service veut offrir à sa clientèle la possibilité de se créer une garde-robe polyvalente et éthique, notamment par la location de vêtements. L’entreprise a depuis varié son offre, avec l’ouverture l’été dernier d’une boutique, rue Rachel, où la clientèle peut aussi acheter des vêtements et des accessoires triés sur le volet.
L’offre
Station Service se distingue avec sa sélection presque exclusive de produits locaux, avec une attention particulière portée aux marques écoresponsables, fabriquées ici avec des matériaux durables, comme Eve Gravel, Noémiah ou Elisa C-Rossow. Tous les mois, un designer est mis en vedette en boutique – ce mois-ci, Martel –, et il est possible de louer ses créations.
Le fonctionnement
Depuis son lancement, Station Service a modifié son modèle d’affaires en écoutant les demandes de sa clientèle, qui cherchait plutôt à louer des vêtements ou des accessoires pour des occasions spéciales comme un mariage, un événement ou une entrevue. L’entreprise loue désormais les vêtements à la carte, pour une durée de sept jours. Pour 75 $ par année, on peut devenir membre et profiter ainsi d’un rabais de 15 % sur les locations.
La petite histoire
Avocate de formation, Marie-Philip Simard déplorait l’énorme budget qu’elle devait consacrer à sa garde-robe d’affaires. S’inspirant des entreprises offrant des services de location pour les robes de soirée, elle a eu l’idée de créer un modèle similaire, cette fois pour les vêtements pour le bureau. Lancé il y a quatre ans, Chic Marie est probablement le plus gros service de location au Canada avec ses 20 000 membres.
L’offre
Chic Marie propose des vêtements pour femmes d’une centaine de designers d’ici et d’ailleurs, comme Betina Lou, Eve Gravel, Mélissa Nepton, ou de marques commerciales comme Reitmans, RW&Co. ou Zara.
Le fonctionnement
Deux types de forfaits mensuels, par abonnement, sont proposés : « Classique », à 95 $ par mois, qui donne accès à toute la sélection, et « Casual », à 65 $ par mois, qui propose des vêtements pour la vie de tous les jours, plus décontractés. La cliente sélectionne trois morceaux à la fois, et a droit jusqu’à neuf morceaux par mois. Chic Marie offre d’ailleurs actuellement un essai gratuit de 10 jours pour les nouvelles clientes.
La petite histoire
C’est en discutant avec une collègue enceinte des défis qu’elle rencontrait pour se composer une garde-robe de qualité sans trop dépenser que Caroline Papazian, qui travaillait en ressources humaines, a eu l’idée de proposer un service de location pour les femmes enceintes, un service déjà bien implanté aux États-Unis et en Europe. Elle a lancé Belle & Belly en avril dernier.
L’offre
S’étant donné comme mission de rendre la mode pour femmes enceintes plus accessible et abordable, Belle & Belly propose une offre de marques locales, mais aussi internationales, peu accessibles sur le marché québécois, comme la marque anglaise Séraphine ou américaine Asos.
Le fonctionnement
Le fonctionnement est fort simple : pour 99 $ par mois, la cliente sélectionne six morceaux, à échanger mensuellement, assurances et livraison incluses. Il est aussi possible de louer à la pièce, à des prix variables, des robes de soirée.
La petite histoire
C’est en étant en contact avec plusieurs femmes enceintes de son entourage insatisfaites de leurs choix de vêtements que Katherine Rousseau a eu pour la première fois l’idée d’un service de location de vêtements de maternité. Elle s’est associée avec son amie Coraline Nault afin de mettre au monde leur petite entreprise, Livia Maternité, en juin dernier.
L’offre
Afin de proposer une jolie diversité aux futures mamans, Livia Maternité offre des vêtements de plusieurs fournisseurs étrangers, ainsi que de designers québécois comme Maman Gaga et Faures.
Le fonctionnement
Plusieurs forfaits s’offrent aux futures mamans : la location d’une robe pour deux semaines (55 $), idéale pour une occasion spéciale, de trois morceaux (65 $) ou de six morceaux (90 $) pour un mois. L’entreprise vient également de lancer une section Friperie dans son site web, où elle vend notamment ses pièces trop usées pour la location.
La petite histoire
Loue 1 Robe est probablement le doyen dans le service de location de robes de soirée à Montréal. Lancée en 2013 par Sarah Ghribi, l’entreprise a ajouté l’offre pour hommes Loue 1 Tux trois ans plus tard et se distingue par son service personnalisé.
L’offre
Dans son showroom du centre-ville de Montréal, l’entreprise a des milliers de smokings et de robes de soirée à offrir à sa clientèle. On y trouve autant des marques de haute couture comme Dior ou Chanel que des designers locaux, dont Marie Saint Pierre et Rush Couture. Une grande variété de tailles, de 0 à 20 ans, sont offertes.
Le fonctionnement
Loue 1 Robe fonctionne par rendez-vous privés avec une styliste qui s’occupe de tout et propose aux clientes des morceaux selon ce qu’elles recherchent. Le service est gratuit avec la location. La valeur des morceaux varie de 150 à 5000 $, et ils sont loués entre 50 et 500 $, pour une durée de deux jours, mais qui peut être étendue au besoin.
La petite histoire
Atelier Privé est le projet de deux amies, Olivia Maicas et Rachel Ohayon. Lancée au printemps 2016, l’entreprise a commencé en offrant de la consignation, mais s’est rapidement dirigée vers la location de robes, avec une sélection qu’elle veut exclusive.
L’offre
Atelier Privé propose une belle sélection de robes qui, sans être de la haute couture, sont assez haut de gamme et axées sur les tendances de la saison, par exemple Monique Lhuillier, C/MEO, Needle and Thread ou Ted Baker.
Le fonctionnement
Pour louer une robe, il faut prendre un rendez-vous, au cours duquel une styliste s’occupe de la cliente. La location est d’une durée normale de trois jours et le prix demandé, en moyenne, tourne autour de 150 $, mais il y a certains modèles à 80 $, par exemple.