Rocket de Laval

Scherbak doit se mettre au travail

Il est encore tôt pour parler d’échec dans le cas du choix de premier tour du Canadien en 2014, Nikita Scherbak.

Mais le Canadien était en droit de s’attendre à de meilleures performances de sa part au camp d’entraînement. Son jeu brouillon, ses décisions parfois douteuses avec la rondelle, malgré des habiletés individuelles indéniables, lui ont valu un renvoi plutôt rapide dans les mineures, ce week-end.

Le jeune homme était de l’ouverture du camp du Rocket de Laval, de la Ligue américaine, hier à la Place Bell, tandis que des attaquants comme Daniel Carr, Byron Froese, Peter Holland, Andreas Martinsen, Michael McCarron, Chris Terry et Jacob de La Rose luttent toujours pour un poste au camp du Canadien.

« N’oublions pas qu’il aura seulement 22 ans en décembre, a tenu à rappeler Sylvain Lefebvre après le premier entraînement de l’histoire du Rocket. Il est le premier à dire qu’il n’a pas connu un bon camp, et je peux vous dire qu’il a joué du meilleur hockey que ça l’an dernier [avec nous]. On sait qu’il a le talent pour jouer dans la Ligue nationale. Il s’en vient. Parfois, ça prend plus de temps à certains gars qu’à d’autres. »

Pas d’excuses

La plupart des joueurs repêchés en fin de premier tour en 2014 ne sont pas encore établis dans la LNH. David Pastrnak, repêché un rang avant Scherbak, constitue probablement l’exception qui confirme la règle. Sinon, Nikolay Goldobin, Josh Ho-Sang, Adrien Kempe et John Quenneville ont tous 25 matchs ou moins d’expérience dans la Ligue nationale, et il s’agira pour eux d’une année de vérité cette saison.

Une poignée seulement de joueurs repêchés après le premier tour ont terminé la saison dans la Ligue nationale : Ivan Barbashev, Brandon Montour, Christian Dvorak, Brayden Point et Victor Arvidsson, repêché à 22 ans cette année-là.

Toujours aussi franc et affable avec les médias, Scherbak, un ailier de 6 pieds 2 pouces et 192 livres, n’a pas cherché d’excuses.

« Ils s’attendaient à mieux et moi aussi, a-t-il lancé dans un anglais impeccable. Je n’étais pas moi-même. Je dois me replacer les idées et travailler. Les entraîneurs m’ont parlé avant mon renvoi et je dois améliorer certains petits détails de mon jeu. »

« Ils ont dit qu’ils me rappelleraient peut-être d’ici la fin du camp, mais tout dépend de mon travail ici. »

— Nikita Scherbak

Scherbak était de bonne humeur malgré son renvoi encore tout frais. « Mon moral est bon. Je ne vais pas me suicider. Nous sommes dans la même ville, l’aréna est très beau et ils nous traitent bien, alors ça va. Beaucoup de joueurs ont joué dans la Ligue américaine avant de faire le saut dans la Ligue nationale. De toute façon, ils nous regardent, nous sommes dans la même ville maintenant. Ce n’est pas comme à St. John’s, où il fallait faire un vol de deux heures pour venir. »

Cet espoir du CH a amassé 41 points en 66 matchs l’an dernier, après en avoir obtenu 23 en 48 rencontres à sa première année chez les professionnels. Il a marqué un but en trois matchs avec le Canadien lors de son rappel, l’hiver dernier. Malheureusement, les blessures ne l’ont pas épargné depuis deux ans.

« Il commence à comprendre ce qui se passe et ce qu’il doit faire pour atteindre la Ligue nationale, précise Lefebvre. C’est un joueur offensif, un passeur qui a le talent de la LNH, surtout en supériorité numérique. Je vais probablement le jumeler avec un joueur qui peut marquer des buts. Son instinct naturel est de passer. Le fait qu’on soit près de Montréal va l’aider. Il sent qu’il est observé chaque jour et qu’il devra répondre à des questions. Ça doit le motiver et l’amener à un autre niveau de jeu. »

Max Pacioretty était encore dans la Ligue américaine à 22 ans. Souhaitons à Scherbak de débloquer comme le capitaine du Canadien l’a fait après quelques saisons dans la Ligue américaine...

Les effectifs

Le premier camp du Rocket de Laval s’est ouvert officiellement hier matin à la Place Bell, mais les effectifs sur la glace n’étaient pas encore représentatifs de l’équipe à former. Si on exclut les blessés, il restera 11 joueurs à retrancher, dont peut-être un d’âge junior, Victor Mete. Dix joueurs s’ajouteront donc au groupe, parmi lesquels, probablement, Daniel Carr, Byron Froese, Peter Holland, Chris Terry, Matt Taormina, Brandon Davidson, Eric Gélinas (si on lui offre un contrat) et un attaquant parmi Michael McCarron ou Jacob de La Rose. « Il reste en effet des coupures, a confirmé l’entraîneur-chef Sylvain Lefebvre. Il ne devrait rien se passer en début de semaine, mais on sait que d’autres joueurs arriveront et que ça va améliorer l’équipe. Je suis vraiment heureux du noyau de joueurs qu’on va avoir, peu importe les joueurs qui viendront. »

Charlie Lindgren

Le jeune Charlie Lindgren est-il en train de supplanter le vétéran Al Montoya, pitoyable depuis le début du camp d’entraînement ? Quand on demande à Sylvain Lefebvre s’il s’attend une chaude lutte entre ses candidats pour les deux postes à Laval, sa réponse ouvre la porte aux discussions. « On va laisser les joueurs disputer les matchs préparatoires. On s’attend à ce que [Charlie] Lindgren s’en vienne, mais il y a une année où on s’attendait à ce que [Mike] Condon revienne et ça n’a pas été le cas. On s’ajuste dans ce temps-là. » Fraîchement retranché, le jeune Zachary Fucale, un choix de deuxième tour en 2013, ne s’attarde pas aux facteurs externes. « J’ai appris beaucoup de l’an passé et j’estime avoir eu un très bon camp. J’ai eu du bon feedback de Stéphane [Waite], c’est du positif, j’ai hâte que la saison commence. »

Un trio intéressant

Il reste encore beaucoup de temps à Sylvain Lefebvre pour former ses trios, surtout avec les coupes à venir, mais Daniel Audette, Nikita Scherbak et Martin Reway formaient un trio intéressant hier à l’entraînement du Rocket. « Même au camp des recrues, on a eu une bonne chimie, Martin [Reway] et moi, et on s’entend bien aussi à l’extérieur de la glace, a indiqué Daniel, le fils de Donald. Avec Nikita, ça va être un bon trio offensif. » Le jeune homme est heureux de ses performances au camp. « Je voulais montrer que j’avais amélioré certaines choses cet été. J’étais confiant en mes jambes. J’ai beaucoup travaillé sur mes jambes cet été avec beaucoup de cardio. Ça m’aide beaucoup avec la rondelle. J’ai été retranché, mais c’est vraiment motivant d’arriver à l’aréna avec les installations, même si tu ne fais pas le grand club. »

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