Alimentation

Quels comportements adoptons-nous ?

Le coût change les habitudes

Certains phénomènes ont un effet immédiat sur la consommation des aliments. La hausse du prix des fruits et légumes frais a fait bondir les ventes de fruits et légumes congelés. Le cas de la viande risque d’être fascinant à observer dans les prochaines années, note Gabriel Joubert-Séguin, stratège de marché chez RJ O’Brien. Des changements se voient déjà, note-t-il : la fulgurante hausse du prix de la viande rouge au détail est stoppée depuis quelques mois. Résultat : aux États-Unis, la consommation de viande rouge augmente. Le phénomène devrait se voir ici aussi, estime l’analyste. Que disait le médecin, déjà ?

Une question de prix

En 2016, 81 % des Québécois tiennent compte du prix lorsqu’ils choisissent ce qu’ils mettent dans leur panier d’épicerie, selon un sondage du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). En 2009, c’était 71 % des consommateurs québécois qui regardaient le prix avant de mettre un produit dans le panier.

Valoriser l’alimentation

Les Québécois dépensent plus pour leur épicerie que la moyenne canadienne.

Part du budget consacrée à l’alimentation

Québec : 12 %

Canada : 10 %

États-Unis : 7 %

France : 14 %

De nouveaux commerces

Les Québécois sont moins portés sur les « marques maison » que les consommateurs du reste du pays, mais vont de plus en plus dans les commerces non traditionnels pour acheter leur nourriture, comme Dollarama ou Walmart. « En 2014, c’est dans les magasins non traditionnels que les consommateurs ont acheté un peu plus de 20 % des produits alimentaires vendus en magasin au Québec. Il y a 10 ans, le pourcentage s’élevait plutôt à 13 % », apprend-on dans la dernière édition du Bottin statistique de l’alimentation du MAPAQ.

Le phénomène de déflation alimentaire qui se vit actuellement n’a pas fini de bouleverser les commerces en alimentation, estime Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie d’Halifax. Il faudra voir comment les supermarchés du Québec, qui avaient misé sur l’expérience en magasin, s’adapteront à cette nouvelle réalité.

Le bio

Quel est l’aliment biologique le plus vendu au Québec ? Devant les fruits et les légumes frais, la boisson de soya est l’aliment bio le plus vendu. En 2012, les commerces ont vendu pour 25,6 millions de dollars de boissons de soya bios au Québec. Les ventes de bio en épicerie dans la province augmentent de 10 % par année depuis 2006. « Elles augmentent, mais ça demeure un petit marché de créneau », tempère la nutritionniste Catherine Lefebvre.

L’immigration

Le phénomène n’est pas nouveau : « L’augmentation de l’immigration et l’ouverture du Québec sur le monde contribuent à l’enrichissement du patrimoine culinaire québécois », conclut le Bottin statistique de l’alimentation du MAPAQ.

« C’est une bonne nouvelle », estime Sylvain Charlebois. Ça apporte plus de diversité dans l’assiette et à l’épicerie, dit-il. D’ailleurs, les détaillants ont saisi la balle au bond et fait de la place sur leurs rayons à ces ingrédients venus d’ailleurs.

Sources : Ventes au détail de produits alimentaires dans les grands magasins au Québec, 2015, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec, rapport fait d’après les données recueillies par Nielsen dans les grandes chaînes d’épicerie, les pharmacies et les autres détaillants en alimentation, mais en excluant les dépanneurs et les petits commerces indépendants.

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