Voile  Clipper Round the World Yacht Race

Un tour du monde hors de l’ordinaire

En revenant d’une parenthèse de trois ans à Paris, Simon DuBois a senti le besoin de faire une pause professionnelle et de se lancer un défi. Mais pas n’importe lequel. Il souhaitait mener un projet qui le ferait grandir en tant qu’homme et qui bonifierait ses expertises en finance, comptabilité et management.

Un retour à l’école à la fin de la vingtaine ? Trop évident. Pourquoi ne pas plutôt vivre son rêve de jeunesse en faisant le tour du monde à bord d’un voilier ? Le 20 août à Liverpool, l’Estrien de 30 ans participera à la Clipper Round the World Yacht Race au sein de l’un des 12 équipages. Durée de l’aventure qui comprend des escales sur les cinq continents : près d’une année.

« Ma femme, qui voyait que ça me trottait dans la tête au point de me faire perdre le sommeil, m’a dit : “Vas-y, c’est le moment ou jamais.” Avec son consentement, je me suis dit que j’allais y aller all-in pour faire les huit étapes et monter un projet afin de le partager avec tous les Québécois, a expliqué DuBois, hier matin. J’étais convaincu de mon projet et ma blonde l’était également. J’ai alors testé mon idée auprès de mes proches et des amis. Chaque fois que je la décrivais, tout le monde me disait que c’était hallucinant et que je devais me lancer. Même les habituels péteurs de bulle m’ont dit : “Go, tu attends quoi ?” »

Contrairement à d’autres courses autour du globe, la Clipper Round est accessible à tout le monde. L’organisation se charge de fournir 12 bateaux identiques, de trouver les commanditaires et de créer des équipages homogènes. 

Long processus

Le processus de sélection est néanmoins fastidieux et s’étale sur de longs mois. Par exemple, DuBois, comptable de profession, a entamé ses démarches en septembre dernier. Après un premier questionnaire, il a effectué une entrevue avec des membres de l’organisation. A suivi un entraînement de quatre blocs d’une semaine, dans le sud de l’Angleterre, où l’écrémage s’est fait naturellement. Car la vie sur un bateau, durant de longs mois, requiert des qualités physiques et mentales assez particulières. Justement, DuBois, qui s’attend à jouer un « rôle de premier plan » sur le bateau, a pu mettre de l’avant sa vaste expérience sur l’eau et une motivation assez précise. 

« C’est un projet de développement personnel et professionnel. Je crois vraiment que ça va faire de moi un meilleur homme d’affaires et un meilleur dirigeant. »

— Simon DuBois

« Je vais développer mes talents de leader et de communicateur et apprendre à mieux gérer les crises. On va être dans un laboratoire humain avec une diversité de personnes issues de tous les coins de la planète. J’ai déjà rencontré des patrons de grosses entreprises et de banques, des médecins, des avocats, des menuisiers. »

Le parallèle avec le monde des affaires ne s’arrête pas là. En s’embarquant dans cette odyssée, DuBois a dû trouver le financement permettant de couvrir sa participation. « Je suis assez chanceux d’avoir fait mes études et d’avoir une carrière qui me permette d’emprunter l’argent. Pour le moment, ce sont mes économies personnelles que j’ai investies, mais c’est sûr que je recherche encore des partenaires et des commanditaires, dit-il. C’est là que j’y vois un développement professionnel. C’est exactement ce qui se passe dans le monde des affaires quand on cherche à monter une entreprise. »

Un sacrifice familial

Au moment de l’entrevue, DuBois s’apprêtait à passer une semaine en Angleterre afin de mener à terme la préparation du bateau. Rapidement, son ton de voix trahit un vif enthousiasme pour ce projet même si un aspect le chagrine particulièrement : l’éloignement avec sa famille. 

« Ça va être la partie la plus difficile à gérer. Ma famille et ma femme vont me rejoindre au départ. Ensuite, ma femme viendra me voir en Australie pour Noël, à Seattle au mois de mai, puis à New York au mois de juin. Heureusement, on a des communications par satellite sur le bateau. Je vais aussi avoir un blogue pour que le public puisse suivre l’aventure. Car ce n’est pas juste le trip d’un petit gars qui veut aller faire de la voile. C’est un projet qui servira à inspirer plein de gens, pour qu’ils rêvent et qu’ils osent se lancer à la conquête de leurs rêves. »

Pour lui, ce rêve se conclura en juillet 2018 avec la tête remplie de souvenirs et de satisfactions.

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