Autopsie d’un message

Montrés du doigt par l’entraîneur Rémi Garde, Anthony Jackson-Hamel et Raheem Edwards ont offert une bonne performance samedi.

Quand les choses sont dites clairement, elles sont bien comprises. C’est peut-être ce qu’il faudra retenir de la leçon donnée au cours des derniers jours par l’entraîneur-chef Rémi Garde, qui a mené Anthony Jackson-Hamel et Raheem Edwards à se dépasser samedi, tant offensivement que – surprise – défensivement.

Les trois buts marqués par Jackson-Hamel (2) et Edwards (1) ont retenu l’attention, à juste titre. Mais ce n’est pas la seule chose que les deux jeunes joueurs montrés du doigt par Garde quelques jours plus tôt ont bien faite.

Trouver le fond du filet deux fois n'a certainement pas nui au Québécois, mais ce n’était pas une obligation pour satisfaire son entraîneur.

« Anthony savait ce que j’attendais de lui et il l’a très bien fait. » 

— Rémi Garde

« On ne peut pas uniquement juger le match des attaquants sur des statistiques, des passes décisives et des buts, a dit Garde. Le football est un sport collectif. Même s’il n’avait pas marqué dans ce match, Anthony savait ce que j’attendais de lui. Il a fait les deux, il a marqué et il a aussi beaucoup pesé sur la défense. Quand vous avez un avant-centre comme ça qui pèse sur la défense, bien sûr que ceux qui sont autour en profitent aussi. C’est un jeu d’équipe. »

Ignacio Piatti avait glissé des mots similaires dans l’oreille du numéro 11 avant le match.

« Avant de commencer, je lui ai dit : “Si tu ne marques pas, c’est important pour nous que tu gardes le ballon pour qu’on puisse sortir” », a confié Nacho.

Contribution défensive

Jackson-Hamel a fait tout cela. Dès la 10e minute, son jeu dos au but au centre du terrain a mené quelques secondes plus tard à une occasion en or d’ouvrir la marque pour Edwards. En deuxième demie, une course croisée de Jackson-Hamel a attiré la défense et ouvert une ligne de passe entre Piatti et Edwards, ce qui a permis à ce dernier de marquer le troisième but de l’Impact.

Et il ne faudrait pas non plus négliger son travail défensif. Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais c’est après qu’il a quitté le terrain que le Revolution a pu marquer deux fois sur coups de pied arrêtés. Jackson-Hamel avait réussi deux dégagements dans ces circonstances.

On pourrait en dire autant d’Edwards, qui a été très visible dans le couloir droit.

Offensivement, bien sûr, puisqu’il a marqué un but, raté une belle occasion, presque rejoint un centre de Saphir Taïder un peu trop haut et aurait pu, avec un peu de générosité de l’arbitre, attirer un penalty. Défensivement aussi, en dominant l’équipe avec sept tacles réussis.

« Rémi a une grande confiance en moi, et j’ai une grande confiance en lui, a témoigné Edwards. Il m’a rappelé de jouer à ma façon, de garder le ballon et de faire les jeux simples. »

Effort collectif

Même si ce sont leurs noms qui ont été mentionnés, Jackson-Hamel et Edwards n’ont pas été les seuls à avoir été fouettés par la sortie de leur entraîneur.

« C’était une bonne performance, mais j’aimerais en premier souligner la performance de l’équipe, a déclaré Jackson-Hamel au terme de la rencontre. Je pense que tout le monde est venu, tout le monde s’est battu. […] Tout le groupe était plus présent à l’entraînement, tout le monde travaillait plus fort, on a augmenté l’intensité et ça a paru aujourd’hui [samedi]. »

Les entraînements ne seront pas nombreux cette semaine, puisque l’Impact jouera dès mercredi à Chicago. Il faudra voir si les joueurs en bleu-blanc-noir maintiendront la cadence ou s’ils forceront de nouveau Rémi Garde à sortir le fouet.

Chose certaine, celui-ci n’a manifestement pas l’intention de relâcher l’étau, comme en font foi les derniers mots de son point de presse de samedi.

« À propos d’Anthony, sur 60 minutes, c’était bien. Maintenant, il faut rajouter les 30 qui manquaient. »

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