Smoke Show

Un coup fumant signé à Montréal

Créée à l’occasion d’un barbecue familial dans une cour de Montréal, la Smoke Show compte devenir la sauce piquante canadienne par excellence, rien de moins, après avoir conquis de nombreux restaurants… à petit feu.

L’histoire commence avec un jeune aide-serveur travaillant chez Joe Beef, à qui la fumée sortait par les oreilles. « J’étais tanné de ce qui se faisait sur le marché, se rappelle Dave Rose, créateur de la Smoke Show. J’ai décidé de faire ma propre sauce piquante, et je regardais beaucoup de vidéos sur YouTube pour voir comment m’y prendre. »

Ne faisant ni une ni deux, à l’occasion d’un souper en famille, Dave achète un sac de piments jalapeños à 2 $, les grille au barbecue, les passe dans le fumoir de son frère et remplace le sucre blanc par du sirop d’érable. « J’ai gardé la bouteille puis, après avoir organisé un barbecue chez moi, je me suis aperçu que le demi-litre avait été vidé dans la soirée. Certains invités m’ont appelé le lendemain pour savoir si j’en vendais », raconte-t-il. Étincelle.

De fil en aiguille, le produit local a commencé à se faire connaître en s’immisçant dans certains restaurants ciblés, plutôt qu’en garnissant les rayons des grandes épiceries, déjà pleins à craquer de sauces piquantes.

Avec succès : deux ans plus tard, la Smoke Show est distribuée dans 200 points de vente, des Maritimes jusqu’à Vancouver, et servie ou utilisée par une centaine de restaurants, dont le Majestic, Joe Beef et le Garde Manger.

« Les États-Unis et le Mexique ont leur propre sauce piquante “nationale”, mais pas le Canada. On souhaiterait que Smoke Show devienne la sauce représentative du pays. »

— Dave Rose, créateur de la Smoke Show

Défi relevé

D’accord pour les chiffres et les points de vente, mais elle goûte quoi, cette fameuse sauce locale qui aspire à la notoriété internationale ? Premier constat : elle aime jouer à l’équilibriste raisonnable, avec un piquant modéré (estimé à 2 ou 3 sur une échelle de 10), une belle rondeur sucrée octroyée par le sirop d’érable et son côté fumé agréable et discret.

Son ambition de conquérir tout le pays est également servie par sa capacité à investir une grande variété de mets. En vinaigrette épicée sur les salades ou dans les sandwichs et hamburgers, dans un tartare en substitut à l’habituelle moutarde, sur des œufs matinaux, en marinade pour des côtes levées ou des poitrines de poulet grillées…

« On peut l’utiliser à la place du tabasco dans un Bloody Caesar, ça change complètement la saveur du cocktail », suggère Dave Rose, qui préconise également de l’employer sur des huîtres.

La question qui nous brûlait les lèvres : la sauce étant produite à Montréal, les jalapeños employés viennent-ils du Québec ? Le créateur aurait ardemment souhaité que ce soit le cas, mais a dû se rabattre sur la Californie. « Il est presque impossible de s’en procurer au Québec en hiver et, d’autre part, ils manquent beaucoup de constance. Ils peuvent être très épicés dans une livraison, mais très doux dans la suivante. Or, nous voulions toujours le même niveau de piquant, sans surprise. »

Cela dit, la surprise est quand même là, et elle s’avère plutôt bonne.

8,99 $ la bouteille de 235 ml

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