Commissions scolaires

La libérale Marguerite Blais craint les impacts du redécoupage

QUÉBEC — Un autre député du Parti libéral s’oppose au redécoupage des commissions scolaires tel que proposé par le ministre de l’Éducation Yves Bolduc. Après Laurent Lessard, Marguerite Blais a exprimé ouvertement ses objections hier.

« La fusion n’est pas souhaitable pour Saint-Henri–Sainte-Anne », a affirmé la députée de cette circonscription sur Twitter. Elle a ajouté à son gazouillis un lien vers un texte publié par La Presse hier et intitulé « La CSDM propose des solutions de rechange aux fusions proposées par Bolduc ».

La circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne se trouve sur le territoire de la CSDM. Or le redécoupage préparé par Yves Bolduc la ferait basculer dans la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

Marguerite Blais s’inquiète des impacts sur les services actuellement offerts aux élèves. Elle n’était pas disponible pour répondre aux questions de La Presse hier. Elle se trouvait à la maison auprès de son conjoint qui souffre d’un cancer. Mme Blais est proche aidante depuis l’été, lorsque le diagnostic est tombé.

« Il y a plusieurs préoccupations qui ont été soulevées par des parents » au sujet du redécoupage, a expliqué l’attachée politique de la députée, Isabelle Gautrin. 

« Dans la circonscription, il y a une population de moins nantis qui est assez importante et pour laquelle l’aide alimentaire est importante. Et la CSDM a décidé de ne pas couper cette aide, je ne sais pas pour Marguerite-Bourgeoys », explique Mme Gautrin.

« Mais ce qui est important pour Mme Blais, c’est que ce service-là soit maintenu parce qu’on a beaucoup d’enfants qui en bénéficient. »

— Isabelle Gautrin, porte-parole de la députée Marguerite Blais

Elle ajoute que des écoles de la CSDM situées tout juste à l’extérieur des frontières de Saint-Henri–Saine-Anne offrent des services spécialisés à des enfants de la circonscription. Mme Blais craint que les services ne soient plus accessibles à ces élèves puisque les écoles les offrant resteraient, elles, dans la CSDM. Elle a fait part de ses préoccupations au ministre Bolduc hier.

BOLDUC OUVERT À DES MODIFICATIONS

Comme l’écrivait La Presse, la CSDM veut éviter le redécoupage qui lui ferait perdre 37 % de ses élèves du secteur régulier. Elle propose que les commissions scolaires de l’île de Montréal mettent en commun leur gestion du parc immobilier et du transport scolaire, en plus de se partager la responsabilité des sept écoles pour enfants handicapés ou à besoins particuliers.

« Je salue les recommandations de la CSDM, et il peut y avoir des discussions, a réagi Yves Bolduc. Pour nous, ce qui est important, c’est d’avoir un redécoupage qui est logique, qui va également donner des meilleurs services aux élèves. On va recevoir toutes les recommandations de toutes les commissions scolaires. Vous savez, ce sont des propositions que nous avons faites et nous sommes très ouverts à avoir des discussions. » Il est prêt à modifier son redécoupage « pourvu qu’on reste avec le même nombre de commissions scolaires ». Il tient à faire passer ce nombre de 72 à 46.

FUSION : LA FCSQ ASSOCIÉE À UNE ÉTUDE PROUVANT DES ÉCONOMIES

Par ailleurs, alors qu’elle dit douter que les fusions entraînent des économies, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a contribué à la réalisation d’une étude concluant qu’un regroupement permettrait d’épargner 1,5 million.

Cette étude très détaillée date de novembre 2012. On y analyse l’impact de la fusion des commissions scolaires des Appalaches, de la Beauce-Etchemin et de la Côte-du-Sud. C’est à leur initiative que cette étude signée par des consultants externes a été produite.

« Les économies nettes découlant de la fusion sont relativement importantes et apparaissent intéressantes, même si l’on tient compte des pertes de revenus selon la structure actuelle des règles budgétaires », peut-on y lire. « Au global, elles totaliseraient 1,5 million annuellement. Cette marge de manœuvre pourrait être affectée aux priorités de la nouvelle commission scolaire. »

Le rapport soutient que « la qualité des services offerts à la clientèle peut être maintenue, voire même améliorée » avec la fusion.

Le scénario d’un regroupement de services, sans fusion, a été analysé, mais cette avenue « ne génère pas des économies importantes, contrairement à la croyance populaire ».

Hier, la FCSQ n’a pas voulu commenter l’étude qui porte son sceau.

Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a estimé que chaque fusion permettrait de générer des économies se situant entre 500 000 $ et un million.

Loin de générer des économies, les fusions de 1998 ont coûté plus de 70 millions de dollars. Le nombre de commissions scolaires était passé de 156 à 72.

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