Le Canadien

Fleischmann n’est peut-être pas rapide, mais...

Michel Therrien aime ça quand ça joue vite. Quand ses joueurs imposent le rythme et mettent leur vitesse d’exécution et leur rapidité à profit.

Or, les deux attaquants dont il a hérité cet été – Alexander Semin et Tomas Fleischmann – sont parmi ses patineurs les moins rapides. D’après l’évaluation de l’entraîneur-chef, le premier peine à suivre la cadence, et c’est ce qui explique le fait qu’il est désormais retranché.

Mais le second, lui, trouve des façons de compenser son manque de vitesse et de demeurer efficace.

« Tomas n’est pas le plus grand marchand de vitesse, mais il est intelligent, il sait où se placer et il a de bonnes mains », convient le centre David Desharnais, qui a développé avec lui une belle complicité.

« Il a une bonne anticipation et il est capable de faire des jeux en espace restreint, ajoute Therrien. Et puis, il utilise bien son bâton en échec avant pour tuer les jeux de l’adversaire. On essaie de créer beaucoup d’offensive avec notre agressivité et la pression qu’on met sur l’équipe adverse dans les trois zones.

« Il s’adapte très bien à notre structure de jeu. »

Le Tchèque de 31 ans, lui, admet humblement être porté par le tempo de ses compagnons de trio. « Ils font du bon travail pour m’aider à m’ajuster à un rythme de jeu plus rapide. Dale [Weise] est rapide, David aussi, et je ne fais qu’essayer de les suivre ! »

DE WEISS À WEISE

Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait d’être bien servi au sein d’équipes qui jouent un style rapide… même si lui ne l’est pas nécessairement. Or, Fleischmann retrouve chez le Canadien un style de jeu semblable à celui qu’il avait connu autrefois chez les Capitals de Washington.

« Ce sont des sorties de zone rapides, beaucoup de vitesse, une convergence au filet… On ne passe pas notre temps à regarder autour. C’est comme ça que j’aime ça. Nous jouons en possession de la rondelle, nos défenseurs la gardent plutôt que de s’en débarrasser. »

— Tomas Fleischmann

Fleischmann n’était plus heureux à ses dernières saisons en Floride, ni à Anaheim où il a terminé la dernière campagne. Mais c’est quand même à sa première saison avec les Panthers, en 2011-2012, qu’il a connu ses meilleurs moments, récoltant 27 buts et 61 points en 82 matchs.

« Cette année-là, je jouais avec Stephen Weiss et Kris Versteeg et nous formions un bon trio, se souvient Fleischmann. On avait une bonne complicité à l’entraînement, et ça se transposait dans les matchs… un peu comme c’est le cas avec David et Dale. C‘est de bon augure en vue du reste de la saison. »

En ce début de campagne, Fleischmann produit à un rythme qui, s’il est maintenu, lui permettra d’approcher son sommet de points en une saison.

C’est quand même étonnant de penser que 29 équipes aient levé le nez sur un attaquant qui, pour la modique somme de 750 000 $, se montre capable d’amasser des points à ce rythme.

« C’est à cause de sa vitesse, croit Desharnais. De nos jours, si tu ne patines pas, tu es mort. Le jeu est tellement rapide… Mais il est intelligent et il s’en sort. »

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