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Les investisseurs

Sur la vingtaine de transactions qu’il a réalisées l’an dernier avec des acheteurs chinois, Yi Lu dit avoir vendu une dizaine de copropriétés neuves (sur plan) à des investisseurs. « Ils cherchent des condos d’une chambre, les moins chers possible, entre 200 000 et 300 000 $ », explique-t-il. Il a vendu des appartements dans une série d’immeubles du centre-ville et de Griffintown, dont l’Exalto, le District Griffin, iQuartier et O’Nessy. Les investisseurs ne s’attendent pas à réaliser de profits lorsqu’ils loueront leur condo, mais ils cherchent à couvrir leurs frais, ajoute-t-il. « Ils se disent qu’ils ne pourront jamais avoir un rendement équivalent en Chine. Les prix sont rendus tellement élevés à Pékin et Shanghai qu’ils ne pourraient jamais couvrir leurs frais. »

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Feng Shui et écoles

Parmi les caractéristiques les plus recherchées par les acheteurs chinois à Montréal, l’emplacement stratégique, près des écoles et des transports, revient souvent en tête de liste. La plupart cherchent aussi une propriété qui répond aux caractéristiques du feng shui, une pratique traditionnelle chinoise visant à faire circuler les bonnes énergies dans la maison. « Plusieurs prennent des photos, dessinent des plans et envoient cela à des maîtres feng shui en Chine qui leur disent si la maison est feng shui ou pas », explique William Gong. Le courtier dit vendre surtout des maisons de 1,5 million à 2 millions de dollars à ses clients chinois, à Brossard et à Westmount. Yi Lu, un plus jeune courtier, vend davantage de condos à des investisseurs ainsi que des maisons de 700 000 à 800 000 $.

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Réfugiés climatiques

Plusieurs jeunes familles chinoises choisissent de s’installer à Montréal pour élever leurs enfants dans un environnement moins pollué qu’en Chine. « Ils cherchent de l’air frais et des aliments sains », explique William Gong. Il a lui-même immigré de Shanghai en 2008, où il était agent immobilier, pour venir fonder une famille avec sa femme au Québec. « On a de l’eau fraîche, de l’air pur et la liberté de parole ici », dit-il. Les parents chinois apprécieraient également le système scolaire primaire du Québec, beaucoup moins strict et restrictif qu’en Chine, où les enfants passent de longues heures éreintantes en classe, ajoute M. Gong.

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Maman à Montréal, papa en Chine

Le scénario se répète pour plusieurs jeunes familles chinoises qui s’installent à Montréal. L’homme, souvent propriétaire d’une entreprise manufacturière en Chine, passe la majeure partie de l’année dans son pays d’origine pour gérer ses affaires. « Les parents veulent juste amener leurs enfants ici, mais ils savent aussi que c’est dur de faire de l’argent ici, dit William Gong. Normalement, le père vient entre juin et août et dans le temps des Fêtes. » L’assouplissement des règles de visa pour les ressortissants chinois et la mise en service de vols directs Montréal-Pékin ont grandement facilité ce type d’arrangement familial depuis deux ans, indiquent les deux courtiers.

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Qui sont les acheteurs ?

Petites familles, investisseurs anonymes, riches hommes d’affaires… Il n’existe pas de profil-type des acheteurs chinois à Montréal. William Gong et Yi Lu, deux courtiers d’Engel & Völkers spécialisés dans la clientèle chinoise, nous offrent toutefois un rare aperçu de ces nouveaux acheteurs et de leurs préférences.

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Riches ou pas ?

C’est une question qui revient souvent – à Vancouver comme à Montréal – lorsqu’on aborde la question des investisseurs chinois : sont-ils tous riches à craquer ? « C’est très dur de savoir qui est riche et qui ne l’est pas », résume Yi Lu. Il ne demande jamais à ses clients dans quelle industrie ils travaillent, pour « ne pas envahir leur espace ». William Gong estime pour sa part que ses clients ont en moyenne une valeur nette d’au moins 10 millions de dollars. Dans la majorité des cas, ils paient seulement 35 % comptant – le minimum requis par les banques – et financent le reste de l’acquisition, pour profiter des taux hypothécaires beaucoup plus bas qu’en Chine.

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