SLOW PARENTING

Une maman qui prend son temps

Elisabeth Simard a toujours aimé vivre lentement. Et maintenant que Paul, quatorze mois, et Henri, deux ans et demi, sont entrés dans sa vie, maintenir cette philosophie est devenu plus important que jamais pour la jeune maman.

La vie s’étire doucement et lentement dans sa maison du quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec. La photographe autodidacte immortalise les petits moments du quotidien sur son blogue, Ruban Cassette, un espace virtuel qui lui sert aussi de journal intime. Au fil du temps, une petite communauté de mamans s’est tissée autour de son blogue.

Heureusement, le conjoint d’Elisabeth est exactement comme elle. « On a toujours été très lents dans notre vie, dit-elle. On fait plein d’activités et on a beaucoup d’amis, mais on prend notre temps. On n’aime pas être stressés. »

Ainsi, Paul et Henri n’échappent pas à cette façon de voir la vie. « Oui, ils font des activités, mais je refuse de surcharger leur horaire d’enfant, dit Elisabeth. Si on fait beaucoup d’activités une journée, le lendemain on reste à la maison. » Les enfants ont ainsi du temps précieux pour… ne rien faire, un autre concept important aux yeux de leur maman. « J’essaie de leur donner beaucoup de temps pour s’ennuyer. S’ennuyer, ça fait en sorte que les enfants découvrent beaucoup de choses, et ils jouent très bien tout seuls. »

Les jouets sont d’ailleurs peu nombreux et soigneusement choisis dans leur maison. Mais leurs placards n’ont pas toujours été aussi épurés. « Pendant une période, on avait trop de jouets, dit Elisabeth. Les enfants ne savaient plus où donner de la tête. » Ils ont alors fait un grand ménage auquel seulement quelques jouets triés sur le volet ont survécu, et ceux-ci ont été placés de façon très visuelle. « Chaque jouet est rangé pour qu’il soit vu. On voit l’objet, on voit à quoi il sert. Ça fait vraiment une différence dans leur façon de jouer. »

Elisabeth prend aussi le temps d’impliquer les enfants dans les tâches ménagères. Lorsqu’elle plie le linge, son plus grand, Henri, s’occupe des guenilles. Et dès qu’elle se met aux fourneaux, il tient à participer. « Je ne peux plus cuisiner sans qu’il coure dans la maison en criant : moi aussi, je veux couper ! » Elle lui a acheté un petit outil de bois juste assez acéré pour qu’il puisse l’aider, sans toutefois se trancher un doigt. « J’intègre les enfants à ce qu’on doit faire au quotidien dans la famille et ça facilite beaucoup la vie de tout le monde, dit-elle. Mais il faut dégager du temps pour les emmener là, et ce n’est pas évident. »

Son conjoint et elle occupent des emplois qu’ils aiment beaucoup, sans être carriéristes. « On veut avoir un bon niveau de défi et d’intérêt dans notre travail, mais on refuse de faire 80 heures par semaine juste pour monter dans les échelons », affirme Elisabeth. Bien sûr, certains projets personnels doivent attendre, mais ils assument leurs choix. « On remet toujours l’achat d’une auto à plus tard ! On a des projets de réno, de voyage, mais on les met sur pause pour pouvoir s’offrir ce temps plus calme. »

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