CHARLES HUDON

« On est là pour jouer au hockey »

Des blessures. Des joueurs rappelés à la tonne. Une chute spectaculaire au classement.

La saison 2015-2016 des IceCaps de St. John’s n’a pas été de tout repos pour ceux qui y ont passé la majorité du temps. À l’image de celle du grand club, finalement...

Et dans ce qui était déjà une saison difficile, le passage de John Scott dans le club-école du Canadien a pris une tournure inattendue au début du mois.

C’est que le New York Times était à Terre-Neuve pour rencontrer celui qui a charmé la LNH au dernier match des Étoiles. Mais Scott a laissé tomber devant le journaliste une remarque qui en a surpris plusieurs, laissant entendre que ses plus jeunes coéquipiers « voulaient souvent sortir tard et se saouler ». « Moi, je veux simplement boire deux bières et rentrer à la maison », a-t-il ajouté.

Évidemment, ses propos ne sont pas passés inaperçus auprès desdits plus jeunes coéquipiers.

« Ç’a été dur à avaler, car on est fiers d’être à St. John’s, on ne fait pas juste sortir dans les bars ! »

— Charles Hudon

« Les gens d’ici sont fiers que ce soit une ville festive, mais nous, on est là pour jouer au hockey et faire notre travail », a dit l’attaquant Charles Hudon, au bout du fil. 

« C’était surprenant venant de lui, a ajouté le capitaine des IceCaps, Gabriel Dumont. On le connaissait seulement depuis quelques mois. C’était probablement très difficile pour lui. On essayait de l’intégrer, on voulait qu’il s’amuse et ça semblait bien aller. Il n’avait pas un air de bœuf, il avait de bons chums ici.

« Par après, il m’a appelé, il m’a laissé un message pour s’excuser, poursuit Dumont. Il ne pensait pas que ça sortirait comme ça. Ce n’était peut-être pas son intention, il a peut-être été mal cité et c’est délicat, car je n’étais pas là quand il a dit ça. Nos propos peuvent parfois être cités hors contexte. Mais ça montre un peu qu’il faut tourner sa langue sept fois avant de parler. »

Décidément, l’affaire John Scott aura fait des remous aux quatre coins de l’Amérique, de l’Arizona à Montréal, en passant par Nashville et St. John’s...

AUTOCRITIQUE

Mais bien plus que par une déclaration d’un coéquipier de passage, Charles Hudon a été préoccupé par son propre jeu.

En entrevue la semaine dernière, l’entraîneur-chef des IceCaps, Sylvain Lefebvre, avait mentionné que Hudon devait faire preuve de plus de constance quand on lui a demandé pourquoi l’attaquant de 21 ans n’avait eu droit qu’à trois matchs dans la LNH cette saison.

Le principal intéressé partage l’opinion de son entraîneur, et ce, même si ses statistiques laissent croire qu’il aurait pu avoir droit à une plus longue audition. Après tout, Hudon a terminé la saison au deuxième rang de son équipe pour les points (53 en 67 matchs) pour la deuxième année de suite. Et ses 28 buts lui ont valu le quatrième rang de la Ligue américaine dans cette colonne.

« Tout à fait d’accord avec lui. J’ai eu beaucoup de hauts et de bas, a admis Hudon. Même l’an passé, quand j’étais parmi les meneurs de la Ligue américaine, je n’étais pas toujours content de ma façon de jouer. C’est dur à voir de l’extérieur, quand on ne suit pas l’équipe au quotidien. » 

« Oui, ça va bien, mais je ne joue pas toujours comme j’en suis capable. C’est différent du junior. Tu dois être prêt à chaque match. Mais j’ai été meilleur en deuxième moitié. »

— Charles Hudon

En fin de saison, quand le Canadien n’avait plus droit qu’à un seul rappel, plusieurs espéraient que Hudon soit l’heureux élu. Mais l’équipe a finalement jeté son dévolu sur John Scott.

« Oui, ç’aurait pu être mon tour, mais d’autres joueurs le méritaient plus que moi, avoue-t-il. Par exemple, Gabriel Dumont, il se dévoue pour l’équipe depuis six ans.

« Mais nous, les joueurs, on se concentre à faire notre job sur la patinoire et on laisse l’équipe prendre les décisions pour les rappels. Il y a aussi les questions de ballottage qui compliquent les choses... Plus ça avance, plus tu comprends comment ça fonctionne. »

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