« La MLS n’est pas une obsession »

Marc Dos Santos accumule les expériences positives dans les divisions inférieures

Auréolé d’un titre de champion NASL avec les Deltas de San Francisco, Marc Dos Santos espère annoncer sa prochaine destination au cours de la semaine. En entrevue téléphonique, il y a quelques jours, l’entraîneur québécois a admis son désir de revenir sur la côte est américaine avant d’ajouter que son futur employeur ne serait pas un club de MLS.

S’il n’en fait pas « une obsession », la question se pose tout de même : à maintenant 40 ans et avec un parcours remarquable en deuxième division, pourquoi une occasion ne se présente-t-elle pas ?

« Il y a tellement de personnes qui me demandent : “Mais, quoi, tu ne veux pas coacher en MLS ?” Ça ne dépend pas de ce que je veux, mais de ce que les directeurs généraux de la MLS veulent. J’ai gagné les championnats USL et NASL, mais je ne peux pas gagner en MLS parce que je n'y participe pas. Dans mon cœur et par rapport à ce que je crois avoir en tant qu’entraîneur, je sais que le club MLS qui va m’avoir, un jour, va être dans une position de gagner », raconte Dos Santos.

Après son séjour brésilien, notamment avec le centre de formation de Palmeiras, le Québécois reste sur trois expériences positives en NASL/USL. À Ottawa et à San Francisco, il a bâti deux clubs de A à Z, atteint la finale dans le premier cas avant de remporter le match décisif dans le second. Avec Swope Park Rangers, filiale USL du Sporting Kansas City, Dos Santos a également participé à la finale après avoir pris le quatrième rang de l’Association de l’Ouest. 

Marc Dos Santos a été élu entraîneur de l’année dans la NASL en 2015 et en 2017.

Les décideurs des équipes de la MLS regardent-ils encore vers les divisions inférieures au moment de choisir un candidat ? Dans les dernières semaines, les postes à pourvoir l’ont été par des entraîneurs étrangers (Rémi Garde avec l’Impact) ou des noms très bien connus aux États-Unis (Brad Friedel avec le Revolution de la Nouvelle-Angleterre). Par contre, quelques médias ont inclus son nom dans la longue liste des possibles successeurs de Caleb Porter avec les Timbers de Portland.

« Je n’ai pas encore besoin d’être validé par la première division. Je veux être à un endroit où je serai heureux et où je peux bien travailler avec de bons joueurs. C’est important que je sois clair avec tout le monde : je n’ai pas une obsession par rapport à la MLS », souligne-t-il.

Expérience unique à San Francisco

À San Francisco, Dos Santos a tout de même réussi un tour de force en guidant l’équipe d’expansion à un championnat contre le Cosmos de New York (2-0). Le cadre de travail n’a pas été facile entre les difficultés financières, les multiples changements de terrain d’entraînement et les longs déplacements – le proche rival était le FC Edmonton. Fidèle à ses méthodes, Dos Santos a su retourner cette situation à son avantage. S’inspirant du film Hacksaw Ridge, il dit avoir voulu implanter un état d’esprit de Navy Seals chez ses joueurs.

« Ça a construit une mentalité de guerriers avec des gars qui voulaient tout faire pour aller le plus loin possible. C’est dans l’inconfort et dans les défis que l’on a réussi à atteindre tous nos objectifs », raconte-t-il.

Lui-même n’a pas échappé au doute lorsque les problèmes de l’équipe ont commencé à apparaître. Dès le mois de juillet, son président Brian Andres Helmick avait dressé un portrait plutôt sombre de la situation dans une lettre ouverte adressée aux partisans de l’équipe.

« À la moitié de la saison, j’ai beaucoup questionné ma présence à San Francisco. Je me demandais ce que j’avais fait et si j’avais pris la bonne décision, reconnaît Dos Santos. Quand je pensais à ça, tout seul chez moi, j’ai senti dans mon cœur et dans ma tête que je devais tout donner. Dans le négatif, on ne sait jamais ce qui peut sortir de bon. J’ai appris que, parfois, les routes les plus croches sont celles qui donnent le meilleur résultat. Il faut passer par des moments comme ça pour apprécier les victoires. »

Dans la hiérarchie de ses succès, ce titre se retrouve d’ailleurs tout en haut. Avec l’Impact, en 2009, il dit avoir été placé dans une situation pour gagner. « Là, c’était le contraire de ça, distingue-t-il. Tout allait contre nous et tout était dans le négatif. C’est ce que je retiens le plus de ma saison. »

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