MUSIQUE CLASSIQUE  CARMINA BURANA

Chœurs à cœur

Ce n’est un secret pour personne : les Québécois adorent chanter. Si bien que les vacances d’été n’ont pas empêché 42 chœurs et 1500 passionnés de répondre à l’invitation lancée en avril par Kent Nagano. Jeudi soir prochain, ces choristes venus du Québec entier interpréteront Carmina Burana, de Carl Orff, à l’esplanade du Parc olympique avec l’OSM à l’occasion d’un concert gratuit qui promet d’être démesuré.

« Les Québécois sont très intéressés par le chant, dit Alain Lanctôt, directeur général de l’Alliance des chorales du Québec et chef de l’Ensemble vocal Opus 16. La popularité des émissions comme Star Académie ou La voix en témoigne. Quand les grands orchestres comme l’OSM ou l’Orchestre Métropolitain programment des concerts avec chœur, les salles sont pleines. On a de très bons chanteurs ici, que ce soit en populaire ou en classique, et nos écoles de musique continuent d’en former. »

L’Alliance des chorales du Québec compte 248 chœurs membres, soit 214 chœurs d’adultes et 34 chœurs de jeunes. L’organisme a répertorié 228 autres groupes de chant qui n’en sont pas membres. Au total, le Québec compte donc plus de 500 chœurs ou chorales regroupant en moyenne 40 personnes. Et l’engouement ne s’essouffle pas : leur nombre augmente un peu chaque année, selon Alain Lanctôt.

« Ce sont des chorales d’amateurs, des chœurs communautaires, dit-il. Pour eux, c’est un loisir. Ils l’ont choisi parce qu’ils aiment la musique et que c’est une activité sociale. Généralement, il y a au moins une répétition par semaine, et les chorales donnent un concert à Noël ou au printemps. Plusieurs s’y font des amis. Ça peut même être une activité de couple, l’occasion de faire une sortie à deux. »

« MAGASINER » SA CHORALE

Il existe des chœurs pour tous les groupes d’âge et pour tous les goûts. Leur répertoire va du classique au populaire sous toutes ses formes. On retrouve des chœurs mixtes, des chœurs masculins, des chœurs féminins et même des chœurs « en mouvement » qui agrémentent leurs spectacles de petites chorégraphies maison. D’autres s’adressent à des communautés spécifiques, par exemple les chœurs gais ou les chœurs de communautés ethniques. Mais le nerf de la guerre pour attirer le choriste, c’est vraiment le répertoire.

« Autrefois, les gens restaient fidèles à la même chorale pendant plusieurs années, mais, de plus en plus, ils la magasinent en fonction du répertoire qui sera chanté dans l’année à venir. Le sentiment d’appartenance est moins fort qu’auparavant », dit Alain Lanctôt.

UNE SOURCE DE BONHEUR

Les choristes interrogés par La Presse sont unanimes : quel que soit le répertoire choisi, chanter en groupe est une grande source d’épanouissement personnel et d’énergie.

« Comme chef de chœur, je vois des gens arriver aux répétitions après leur journée de travail et me dire à quel point ils sont fatigués, dit Alain Lanctôt. Après deux heures de répétition, ils constatent que ça leur a fait du bien. Il y a un effet d’entraînement qui vient du groupe. »

« Ce que je trouve intéressant là-dedans, c’est que toutes sortes de gens dotés de bagages très différents travaillent en équipe pour atteindre un but commun. » — Mélanie Provost, membre du Chœur philharmonique du Nouveau Monde

Pas besoin de savoir lire la musique ni d’avoir une voix d’opéra pour faire partie d’un chœur.

« La plupart des chœurs fournissent des CD ou des fichiers MP3 qui permettent d’écouter sa partie pour l’apprendre. Contrairement à bien d’autres activités, c’est accessible à la majorité des gens. Si vous pouvez vous déplacer et que vous avez de la mémoire et une voix de base, vous pouvez faire partie d’une chorale. »

À l’Esplanade du Parc olympique, le 14 août, à 19 h 30

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